pub

Alors que la reprise se profile à l’horizon, bien qu’encore de manière assez lointaine, le pilote britannique de l’équipe LCR Honda nous donne ici sont point de vue sur le début envisagé de l’activité à Jerez, avec deux courses consécutives disputées en hors-d’œuvre sur le circuit andalou.

L’hypothèse actuelle avancée par Carmelo Ezpeleta est de courir à Jerez fin juillet. Qu’en pense l’homme qui fut Champion du Monde Supersport en 2009 ?

 « Vous devez essayer de vous adapter le plus rapidement possible, c’est la seule chose que vous pouvez faire. Tout sera différent, cela changera complètement nos habitudes. J’aime Jerez, j’y ai fait une belle course en 2012, j’ai pris la pole en 2014 et l’année dernière je n’étais pas compétitif. C’est un circuit étrange, où les conditions changent beaucoup, il faut bien adapter la moto. Il fera certainement chaud, une variable de plus » a expliqué l’homme de Coventry lors d’une interview MotoGPrountable avec Oxley, Turco, Pecino et Bobbiese.

Comment se dérouleront deux GP consécutifs sur le même circuit ?

« Il y a quelques années, j’ai proposé à la Commission de sécurité de faire une Superpole, comme en SBK, mais cela n’a pas été accepté… Disons que je me sens comme un pilote plus proche du SBK que du MotoGP. Je pense qu’aujourd’hui, d’un point de vue technique, il serait impossible de faire deux courses le même week-end. »

« Deux GP sur le même circuit avec une semaine d’écart, ce serait étrange, mais nous, les pilotes, nous nous adaptons. Nous voulons courir, de quelque manière que ce soit. Nous voulons courir autant que possible : s’il sera nécessaire de faire plus de GP sur le même circuit, nous le ferons. Un circuit peut changer beaucoup en une semaine, vous pouvez aussi vous embrouiller pour essayer d’améliorer la moto si près de la course précédente. »

Si vous faites la course, vous la ferez avec moins de mécaniciens et de techniciens que d’habitude : pensez-vous que cela pourrait être une opportunité pour les équipes satellites, ou pensez-vous que les équipes officielles auront un avantage supplémentaire ?

« C’est très difficile à dire. Je pense que les pilotes font une grande différence, les jeunes sont très agressifs, comme des animaux… Je pense que les courses pourraient être très spectaculaires, le championnat pourrait être beaucoup plus équilibré. »

« Mais il y a beaucoup de facteurs qui peuvent être importants : je ne suis pas de ceux qui aiment les tests, mais je pense qu’il sera nécessaire d’en faire un avant la course (comme ce sera d’ailleurs le cas, NDLR). Il y a des pilotes qui pourraient profiter de cette situation, mais je pense que les équipes officielles auront toujours quelque chose de plus, mais elles n’auront pas plus d’avantages que d’habitude. »

Avez-vous décidé de ce que vous ferez en 2021 ?

« Fin 2019, j’avais encore la motivation pour courir en 2021 : c’est toujours la même chose. Si l’occasion se présente, il n’y a aucune raison de s’arrêter en 2021 : cela dépendra de ce que j’ai sur la table. »

« Il est vrai que Viñales, Quartararo, Rins, Mir ont déjà signé leur contrat. Márquez a signé pour quatre ans : pour moi, ce n’est pas étrange, juste quelque chose de différent. Pour Honda et Marc, c’est la situation idéale. »

« Chaque pilote et chaque équipe connaissent les valeurs de chacun, ils savent exactement ce qu’un coureur peut donner ou ce qu’une équipe peut offrir. Quant à moi, j’ai montré que je peux monter sur le podium, je ne vois pas pourquoi je ne continuerais pas en 2021. »

Que pouvez-vous dire sur la Honda 2020 ?

« Le dernier jour au Qatar, je me suis senti prêt à courir. En Malaisie, nous avons bien fait, sans trop de problèmes, mais au Qatar, nous avons un peu souffert dans les virages les plus rapides. Puis nous avons monté une configuration aérodynamique différente et tout s’est mieux passé, la sensation était semblable à celle de 2019. »

« Maintenant, après ce long arrêt, il est difficile de savoir quelle est la situation car tous les ingénieurs travaillent en permanence. Sur les GP, ils analysent les données jusqu’à 3 heures du matin. Nous ne pouvons pas savoir si nous sommes suffisamment compétitifs, mais le dernier jour, mes sentiments étaient positifs, j’étais convaincu que je pouvais réussir au Qatar. »

Pourquoi la Honda est-elle si difficile à piloter ?

« Les pilotes qui ont déjà roulé sur une autre moto ont eu des difficultés avec la Honda : il faut changer de mentalité, avoir la volonté de s’améliorer, parce que c’est une moto spéciale. Je ne parle évidemment pas de Casey Stoner, c’est un talent différent. Il faut conduire la RCV beaucoup plus « manuellement » que toutes les autres motos et cela devient plus compliqué lorsque les conditions de la piste changent. »

« En d’autres termes, avec la Honda, le pilote doit s’adapter beaucoup plus. Je pense que chaque moto a des caractéristiques très différentes des autres, il faut savoir s’adapter : des pilotes comme Márquez et Pedrosa n’ont jamais roulé différemment en MotoGP, ils n’ont pas eu à s’adapter. Ces dernières années, seul Márquez a pu en tirer le meilleur parti, car c’est un grand talent. »

Pourquoi avez-vous quitté Ducati ?

« C’était une décision pour ma carrière, car ils avaient déjà misé sur Iannone pour l’équipe officielle. Après quelques difficultés, j’ai réussi à bien conduire cette moto. J’avais une équipe fantastique. J’ai décidé de passer chez Honda juste pour ma carrière, pas parce que je ne savais pas piloter la Ducati. »

Photos © LCR Honda, Cal Crutchlow perso

Tous les articles sur les Pilotes : Cal Crutchlow

Tous les articles sur les Teams : LCR Honda