pub

Fonsi Nieto

Fonsi Nieto est un ancien pilote et il officie actuellement au sein du team Pramac dans une fonction d’encadrement. Ce qu’il y voit, dans son box mais aussi dans le paddock, ce sont des pilotes MotoGP de plus en plus à bout physiquement. Une situation de rupture qui va amener les ingénieurs à changer d’approche dans la conception de leur moto. Car à quoi bon concevoir à grands frais des missiles sol-sol à la technologie de pointe si personne n’est capable d’exploiter leur potentiel ?

Le monde des Grands Prix tel que nous le connaissons aurait-il atteint ses limites ? Son écosystème pour 2022 est encore à figer, la question de la sécurité au travers la gestion des comportements sur la piste et de l’éducation d’une nouvelle génération montante prégnante et voilà que Fonsi Nieto ajoute à ces sujets déjà sensibles celui de la résistance humaine des pilotes engagés en MotoGP.

Dans des propos relayés par Todocircuito, il dit tout de go : « si on continue comme ça, il va falloir chercher des surhommes pour piloter ces motos, plutôt que des pilotes talentueux ». Il faut dire que la liste des défaillances physiques s’allonge parmi les protagonistes. Il y a ceux qui ont du mal à revenir de blessures tandis que les plus en forme souffre, à un moment ou à un autre, du syndrome des loges.

Les machines ont tellement évolué que, pour en tirer à présent la quintessence, un talent exceptionnel ne suffit plus à lui seul pour exceller en MotoGP. Les pilotes doivent avoir la condition physique d’un athlète de classe mondiale s’ils veulent exploiter les capacités d’accélération, de freinage et de passage en virage des prototypes actuels. Les progrès réalisés par les ingénieurs dans l’électronique des motos et la force d’appui dont les MotoGP ont bénéficié au fil des ans ont engendré les motos les plus rapides et les plus efficaces de l’histoire. Mais il y a un prix à payer…

Et cette facture, c’est Fonsi Nieto qui la détaille : « les pneus ont de plus en plus d’adhérence, les motos roulent plus vite, freinent mieux… la condition physique devient de plus en plus importante. J’ai vu des courses avec beaucoup de problèmes physiques pour les pilotes. Vous ne pouvez plus faire tous les tours à 100%, notamment pour préserver votre condition physique. Même le vendredi et le samedi, beaucoup de pilotes se dosent déjà ».

Fonsi Nieto

Fonsi Nieto : « il y a beaucoup de circuits où il faut aussi économiser son physique« 

Une situation qui amène cette réflexion : « les ingénieurs travaillent pendant des mois pour obtenir des millièmes de seconde avec chaque pièce qu’ils fabriquent, puis le dimanche, les pilotes ne peuvent pas se donner à 100% parce que les motos deviennent très physiques. Il y a des courses où il faut économiser les pneus, mais ces derniers temps, il y a beaucoup de circuits où il faut aussi économiser son physique ».

Fonsi Nieto assure néanmoins que les usines ont pris conscience de cette limite humaine atteinte : « la direction des usines l’année prochaine, et nous verrons beaucoup de changements dans les motos, sera axée sur le fait de les rendre plus faciles à piloter ». La tendance ne serait donc plus de fabriquer des motos encore plus rapides et plus puissantes, mais d’élaborer des prototypes plus humains et moins exigeants pour le corps des pilotes afin qu’ils puissent rouler plus longtemps à la limite sans avoir à se gérer autant. A suivre…

Jorge Martin, Pramac Racing, Red Bull Grand Prix of The Americas

 

 

Tous les articles sur les Pilotes : Johann Zarco

Tous les articles sur les Teams : Pramac Racing