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Fabrizio

Michel Fabrizio ne s’était pas fait que des amis, c’est le moins que l’on puisse dire, en affirmant une position tranchée sur la question de la sécurité en course après le drame survenu à Dean Berta Viñales. Annonçant son retrait d’une compétition dont il ne trouvait plus les valeurs qui l’avaient poussé à y faire carrière, fustigeant l’agressivité sur piste d’une génération voulant singer Marc Marquez érigé, pour le coup, comme premier maillon d’une chaine de tous les malheurs, il n’avait pas plus épargné les fédérations et autres promoteurs plus soucieux de son point de vue des affaires que de la sécurité. Puis il y a eu le carambolage d’Austin en Moto3, ce qui n’a pas calmé l’Italien…

Michel Fabrizio est en guerre et il n’est plus loin de partir en croisade contre le système. Méprisé et très critiqué après sa prise de position sur la gestion des compétitions et de la sécurité à la suite du décès de Dean Berta Viñales, il revient dans la tourmente après le miracle vécu lors du Grand Prix des Amériques version Moto3. Il dit dans des propos relayés par Corsedimoto : « ça suffit, on ne peut plus continuer comme ça, même au Texas le drame n’a pas été loin », écrit l’ancien pilote romain, aujourd’hui âgé de 38 ans.

« Après un redémarrage de la course, il y a eu un autre accident effrayant dans la course Moto3 avec une dynamique terrible qui confirme l’urgence d’affronter le chapitre de la sécurité. J’ajouterais qu’on ne peut pas regarder en silence la scène de l’équipe d’Aspar Martinez célébrant même à un moment qui aurait pu devenir dramatique et que seule la chance a fait qu’il n’en soit rien ». Pour cette mention, on rappellera que le patron de cette équipe qu’est Jorge Martinez avait durement critiqué Fabrizio dans son argument voulant que tout avait commencé avec l’agressivité montrée sur la piste par Marc Marquez.

Michel Fabrizio enfonce le clou : « tout cela est un mépris de la vie et pour cela je me reconnais dans les mots de Migno. Des mots identiques aux miens car d’une semaine à aujourd’hui rien n’a changé. Avec ces règles et cette gestion la seule certitude c’est la chance. La disqualification infligée à Deniz Öncü est un passage obligé mais il n’y a plus de temps : les fédérations nationales et internationales doivent prendre des mesures sérieuses et sanctionner aussi le mauvais exemple d’Aspar Martinez et de son équipe. Comme dans le football, la responsabilité objective et subjective de l’équipe doit être sanctionnée. On ne fait pas la fête dans une telle situation ».

Michel Fabrice

Michel Fabrizio : « il est indispensable qu’un tiers agisse sur les fédérations coupables de n’avoir pris aucune mesure »

L’ancien pilote de Superbike réitère un concept déjà exprimé les jours précédents : l’intervention décisive de pouvoirs extérieurs au sport est nécessaire pour corriger les erreurs de gestion de ceux qui ont la moto en main. « Désormais, il est encore plus clair qu’il est indispensable qu’un tiers agisse sur les fédérations coupables de n’avoir pris aucune mesure. Doit-on penser qu’on joue avec la vie de chacun, en attendant que le moment passe et que l’horreur soit oubliée ? Il est clair que, si la Fédération n’entend pas ou n’est pas en mesure de prendre des décisions fortes pour corriger les règles et les comportements, l’intervention urgente des autorités gouvernementales devient indispensable. Je réitère fortement que Migno a bien dit : on ne peut pas continuer comme ça ! ».

Les gouvernements ? Il est à craindre que s’ils rentraient dans le jeu, ce serait la fin de toute compétition et des sports mécaniques.

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