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Johann Zarco a fait vivre un week-end fantastique à tous les fans français, même si sa course n’a pas été couronnée de succès. Mais sa pole en 1’31.185, nouveau record absolu du circuit, a été un bel exploit. Quel souvenir en garderont Johann et son ami et mentor Laurent Fellon ?

« Johann a fait une belle qualif, puis de bons dépassements au premier tour après avoir loupé le départ. Ça c’était positif, et la suite restera entre moi et Johann, car ça ne sert à rien d’en parler en public.

« Merci à tous les passionnés qui étaient tout autour du circuit, tous les fans de Johann Zarco, les supporters de Z&F Grand Prix. C’était vraiment plaisant car on n’a vu que des passionnés. Il y a quelques années, quand on sortait du circuit on voyait beaucoup de gens qui confondaient cervelle avec vitesse, mais maintenant on voit des passionnés, des gens qui aiment la course, la moto, la compétition. Ça prouve qu’il y a encore des passionnés de moto en France. Et la qualification de Johann avec Tech3 a été magnifique, que du bonheur ! »

Le départ s’est moyennement bien passé puisque Johann, s’élançant de la pole position, était cinquième dans le premier virage. Quelle en a été la raison ?

« La raison c’est l’addition de la pole position et d’un peu de pression. Peut-être n’était-il pas assez concentré sur l’extinction des feux rouges ? Parfois tu veux bien faire, mais il te manque un peu de relaxation. Inversement, tu vois Lorenzo qui part comme un boulet de canon de la deuxième ligne ! Des fois l’être humain a beaucoup de choses dans la tête. Mais Johann est vite revenu devant.

« C’est dommage parce que s’il avait pris un bon départ, il ne serait peut-être pas tombé. Mais on ne peut pas refaire le monde, et il faut continuer de travailler. »

Le début de saison des Yamaha n’a pas semblé très brillant, mais pourtant au Championnat Vinales est deuxième, Zarco troisième et Rossi quatrième. Es-tu étonné qu’elles devancent par exemple toutes les Ducati ?

« Le niveau du Championnat ces dernières années était moins élevé qu’actuellement. D’une certaine manière, la MotoGP est devenue comme la Moto2, où ce n’est pas la moto qui fait la différence, c’est l’homme. Vinales est deuxième et Zarco troisième, donc la Yamaha ne peut pas être une mauvaise moto. Après il y a des circuits favorables et d’autres non.

« La moto parfaite n’existe pas. Il faut améliorer la Yamaha, mais avec la 2016 Johann fait la pole ! La moto est rapide sur un tour. S’il lui manque quelque chose pour qu’elle aille vite sur la totalité de la distance d’une course, il n’y a pas des années-lumière. »

Rossi termine troisième à 5 secondes.

« Voilà. Donc à un moment il faut accepter que la catégorie MotoGP se rapproche par certains aspects de la Moto2. La Moto2 c’est ça, c’est une histoire d’homme sur la moto. »

Il y a eu 109 chutes ce week-end au Mans, soit le deuxième plus grand nombre depuis début 2012 (donc pour la septième saison consécutive). Pourquoi autant, d’après toi ?

« On ne peut pas dire que c’est le revêtement. Alors parce que c’est un petit circuit par rapport aux autres. Il y a souvent eu des luttes jusque dans le dernier virage, comme dimanche dernier en Moto3. C’est un circuit – un peu comme à Motegi – avec beaucoup de groupes. Et quand on veut gagner parfois on tombe. »

Ne penses-tu pas que la très bonne qualité du revêtement peut parfois donner un excès de confiance ?

« Non. Il y a beaucoup de pilotes groupés et il est très dur de faire la différence. Regarde la course Moto3, un truc de fous. C’est mieux comme ça d’avoir du bon spectacle, et ça prouve qu’il y a du niveau. »

Dans deux semaines aura lieu le GP d’Italie. Comment se présente-t-il ?

« Je pense qu’au Mugello Johann va essayer de faire comme d’habitude un bon temps pour aller en première ligne. Il va falloir attendre les Ducati et les Honda. Certains hésitent au sujet des Yamaha en raison de la vitesse de pointe, mais il faut savoir que si une moto est mal réglée pour le sinueux, ce n’est pas la vitesse de pointe qui va faire la différence.

« Je vois bien les Ducati, les Honda et les Yamaha. Ça va être une belle course là-bas, un Grand Prix magnifique. »

Il est question que Joan Mir après une seule saison en Moto2, donc sans le titre, passe en MotoGP, comme l’avait fait Maverick Vinales. Pour toi, est-ce une bonne idée ?

« Il vient de monter sur le podium dimanche, ce qui est bien pour un rookie. Ce qui se passe chez Honda, regarde bien l’échiquier, c’est qu’il a été Champion du Monde Moto3 et que maintenant en Moto2 il n’est pas ridicule. Or actuellement il n’y a pas de grands pilotes qui émergent en Moto2, donc dès qu’il y en a un, les constructeurs sautent dessus, comme Ducati a signé Bagnaia.

« Regarde en France : en Moto3 il n’y a plus de pilote. En Moto2 Fabio commence à sortir la tête. Peut-être que si Fabio avait eu une carrière plus favorable après la Moto3, il aurait pu envisager la MotoGP plus tard. C’est malheureux.

« Je pense que c’est bien pour Joan Mir parce que c’est un bon pilote. Quand il y a une pépite, on saute dessus. Il faut bien réfléchir pour placer les bonnes personnes aux bons endroits aux moments opportuns. C’est ce qu’on veut faire avec Johann avec l’école Z&F Grand Prix. »

Photos © Tech3 et Z&F Grand Prix School

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