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Après avoir pris son 124e départ en Grand Prix à Motegi, notre Champion du Monde Superbike de 2014 a continué à contribuer au développement de la Suzuki lors d’essais au Japon et très récemment à Jerez.

Suzuki n’ayant plus accès aux concessions l’an prochain en raison de ses bons résultats de 2018 (9 podiums), la GSX-RR n’aura droit qu’à une seule spécification moteur pour l’an prochain. Celle que vous avez déterminée récemment à Motegi, à Valence et à Jerez est-elle prometteuse ?

« En fait, nous n’avons pas travaillé sur une seule spécification, mais sur plusieurs. On a commencé avant la mi-saison et le développement se poursuit. Le timing est important car les moteurs vont être scellés à la première course. Mais bien évidemment il faut décider avant ça car il faut produire les moteurs.

« C’est en voie de développement et on cherche à faire le meilleur choix pour l’année prochaine. A partir du premier Grand Prix de l’année tous les moteurs seront scellés et il sera impossible de les modifier ensuite jusqu’à la fin de la saison. »

Le moteur que vous utiliserez l’année prochaine est déjà choisi ?

« Il y a des variations qui sont intéressantes, donc le modèle définitif n’est pas choisi car nous ne sommes pas encore dans le rouge au niveau des délais. Pour le moment, il nous reste encore à analyser les résultats du test qu’on a effectué à Jerez, ce qui va être important. On a des specs (ndlr : caractéristiques) qui ont plus de puissance, ce qui est intéressant, et le choix va bientôt être fait. »

Après avoir été un magnifique Champion du Monde Moto3 en 2017, Joan Mir s’est plutôt bien débrouillé pour sa saison inaugurale en Moto2 cette année avec 4 podiums. Pour ses débuts en MotoGP, il a été à 0.9 du meilleur temps à Valence et aussi à Jerez. Penses-tu que c’est un futur bon pilote de la catégorie reine ?

« Je pense qu’il est déjà bon (rire) ! Il est très bon et s’est adapté très rapidement. C’est bon signe. On l’a vu tout de suite. J’ai discuté plusieurs fois avec lui : il est hyper relax, il se fait plaisir sur la moto. Il s’est tout de suite trouvé bien sur la moto.

« Bien sûr, quand tu n’as jamais essayé une machine de MotoGP, la première impression est qu’il y a énormément de puissance et ça fait toujours un choc. Même pour les pilotes qui ont beaucoup roulé dans d’autres catégories, ça fait toujours un choc quand tu montes pour la première fois sur une MotoGP.

« Globalement, il s’est tout de suite senti à l’aise et il a immédiatement montré beaucoup de vitesse, ainsi qu’une approche mature. Ce fut un début vraiment très positif. »

Quand tu es arrivé chez Suzuki comme pilote essayeur, ils étaient loin au classement (Honda, Yamaha et Ducati ont terminé le Championnat constructeurs en 2017 avec plus de 300 points chacun, Suzuki était 4e avec 100 points devant KTM avec 69 et Aprilia avec 64). Lors des récents tests de Jerez, Valentino Rossi a déclaré que « nous avons beaucoup de travail à faire si nous voulons être compétitifs, notamment face à Ducati et Honda, mais aussi à Suzuki ». En es-tu satisfait et quelle est ta part de contribution à ce progrès ?

« C’est un travail d’équipe, bien sûr. C’est évidemment un grand compliment venant d’un prestigieux champion comme Valentino. Je pense qu’il est clair qu’il n’y a pas que Valentino qui l’a vu. Cette année, à l’occasion des 7 dernières courses, Alex Rins n’est jamais sorti du top 6*.. On a vu en fin de saison que le travail de l’année dernière et de cette année avait payé. Ça fait plaisir, bien sûr.

« Quand je suis monté sur la moto au début, à l’époque – c’est-à-dire en mars ou avril de l’année dernière – il y avait déjà l’idée de créer une équipe de test. Mais en fait quand je suis monté sur la moto, ils m’ont dit que les commentaires que je leur ai donnés les ont beaucoup aidés pour trouver des contre-mesures pour les problèmes qui étaient liés à la configuration du moteur.

« Travailler sur ces contre-mesures nous a permis d’améliorer la moto. Donc cette année, quand on s’est retrouvés avec une configuration du moteur qui était bien meilleure, tout le travail qu’on a fait l’année dernière a permis de franchir une nouvelle étape dans la progression cette année. »

*6e en Thaïlande, 5e en Australie, 4e à Misano et Aragon, 3e au Japon, et enfin 2e en Malaisie et à Valence.

La suite de cette interview de Sylvain sera publiée demain (mercredi)

Vidéo ci-dessous : Le teaser des tests de Valence de Suzuki

Photos © Suzuki

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