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Jack Miller

C’est un souci dont Jack Miller se serait bien passé, surtout dans une période KTM où il y a un pilote en trop sous contrat, puisqu’ils sont cinq pour quatre RC16 à Mattighofen. Mais avec la débâcle du dernier Grand Prix d’Autriche, soit les terres sacrées de son employeur sur un tracé portant qui plus est le nom de l’investisseur titre de l’aventure autrichienne en MotoGP, l’Australien ne peut plus le cacher : il est celui de la bande des quatre qui doit régler différemment sa moto, ce qui pose divers problèmes, à commencer par celui de ne pas profiter des données de ses collègues qui ne peuvent pas plus se repaître des siennes …       

C’est un coup de froid auquel on ne s’attendait pas vraiment, puisque Brad Binder n’avait de cesse jusque-là de se réjouir de l’apport de Jack Miller dans le box KTM. Pour l’ensemble du projet RC16, peut-être, mais, pour l’Australien lui-même, la plus-value n’est pas vérifiée. Ce serait même le contraire si l’on veut bien se souvenir que, dimanche dernier, sur le Red Bull Ring, l’ancien pilote officiel Ducati a pris 20s dans la vue par son collègue de marque dans le box orange, après 28 tours de course …

Sans la pénalité prise par Pol Espargaró de 3s à l’arrivée, il aurait même fini derrière les pilotes GASGAS. Seulement quinzième de cette dixième manche de la saison, « JackAss » ne pouvait se réjouir ni satisfaire grand monde de sa prestation … « J’ai bien commencé la course et j’ai essayé de ne pas détruire le pneu dès le premier tour », a analysé le pilote de 28 ans. Mais il est vite devenu clair qu’il n’y avait pas de meilleur résultat possible ce dimanche-là… « Dès que j’ai essayé de suivre Pecco Bagnaia et Brad Binder, j’ai immédiatement réalisé que je n’avais pas le grip dont j’avais besoin. Après ça, j’ai juste essayé de gérer ça du mieux que je pouvais et d’ajuster mon style de pilotage ».

Jack Miller

Jack Miller : « revenir à l’ancienne configuration sera comme enfiler une vieille chaussure, c’est la même façon dont j’ai réglé ma Ducati »

Justement, ce fameux style de pilotage … Si vous avez aimé le cas de Maverick Viñales au sein d’une usine Aprilia qui doit lui configurer une RS-GP différente de celle d’Aleix Espargaró, vous allez aimer la situation de Jack Miller chez KTM … Il termine d’abord sur le calvaire vécu en Styrie : « j’ai souffert. J’avais du patinage dans les lignes droites. J’étais toujours dépassé après le dernier virage vers le premier. J’avais une vitesse de pointe très faible. Ce n’était pas à cause du moteur mais parce que je n’avais pas de traction dans le dernier virage. C’était pareil dans les virages 1 et 3. Sur un circuit comme celui-ci, ça influence pratiquement tout le tour ».

Il est donc temps de passer aux aveux … « Nous avons pas mal changé la moto à Assen. Nous sommes allés vers les autres pilotes KTM, et nous nous sommes éloignés de ma configuration habituelle. Depuis, j’ai de gros problèmes lorsque je roule en groupe. Je n’accélère pas bien et je ne garde pas les pneus en bon état. Si vous essayez ensuite d’entrer dans les virages, vous ne pouvez pas tenir parce que les pneus cèdent ».

Il faut donc revoir sa copie et ressortir les vieux cahiers : « la meilleure option serait de revenir en arrière sur mon ancienne configuration et de trouver une direction différente à partir de là, car j’ai un style de pilotage particulier et cela ne fonctionne pas avec cette configuration ». Une bien mauvaise posture, mais Jack Miller la prend avec philosophie sur motorsport-magazin : « revenir à l’autre configuration sera comme enfiler une vieille chaussure. C’est la même façon dont j’ai réglé ma Ducati ». Ce qui ne lui a pas fondamentalement réussi tandis que de travailler ainsi va l’isoler du reste de la meute KTM où il vaut mieux y marcher au pas.

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