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Lorsque ce Grand Prix d’Andalousie a commencé, il y avait trois blessés qui relevaient le défi de la participation à ce second des treize rounds de la saison : Marc Marquez, Cal Crutchlow et Alex Rins. Le premier a attiré toute l’attention, mais a dû jeter l’éponge. Les deux autres ont réussi leur pari. Les blessures étaient certes très différentes, mais chacune était vraiment incapacitante et leur point commun était de distiller un niveau de douleur proche du supplice. Alors, dans un tel contexte, la dixième place d’Alex Rins mérite que l’on s’y attarde…

Alex Rins s’est présenté pour le Grand Prix d’Andalousie après une opération faite pour réduire une fracture-luxation de l’épaule droite consécutive à une chute brutale en Q2 du Grand Prix d’Espagne, le week-end dernier. Il n’a pas pu participer à la première course de l’année. Mais il est resté à Jerez pour récupérer et tenter sa chance ce week-end au Grand Prix d’Andalousie. Non seulement il a participé, mais il a également réussi à terminer la course. Un défi de 25 tours avec près de 40 ° C de température ambiante et 60 ° C sur la piste que Rins a réussi à surmonter avec une 10e position que l’on peut ranger au rayon des exploits.

L’officiel Suzuki avait terminé 21e de la FP1, 20e de la FP2, et il avait évité la FP3 pour gérer sa condition physique. Il a terminé 18e de la FP4 et s’est qualifié 20e sur la grille. A chaque fois dans la souffrance. Le défi de terminer la course semblait relever de l’utopie. Et pourtant…

Rins a en effet réussi. Après avoir eu des infiltrations avant la course, le pilote Suzuki a pris la piste dans le but de marquer des points. Le reste, c’est le dur au mal qui le raconte… « C’était une course très difficile. Quand j’ai quitté les stands pour me rendre sur la grille, je suis rentré à nouveau dans les stands et j’ai pensé que je ne ferais pas la course. Il faisait très chaud et j’ai dû jeter une bouteille d’eau sur moi », explique le n ° 42.

« C’est la course dans laquelle j’ai le plus souffert de ma vie »

Il a pu récupérer des sensations avant de se rendre en course. Il a remonté trois places dans le premier tour et de là a commencé une épreuve de survie dans laquelle il a réalisé son meilleur temps de 1’39,405 au 14e tour de la course. Il a serré les dents pour voir l’arrivée : « j’ai récupéré un peu avant la course et j’ai pris un départ incroyable, je ne sais même pas comment j’ai fait. Puis, tour par tour, j’ai remarqué plus de douleur et j’ai perdu de la force dans mon bras ».

Le Barcelonais reconnaît qu’il était sur le point d’abandonner, mais finalement il ne l’a pas fait en remerciement à l’équipe et au soutien reçu ces derniers jours : « la course a été très dure pour moi et il m’est même venu à l’esprit d’aller dans les stands pour savoir à quel point ça allait mal. Mais j’ai pensé à toutes les personnes qui ont été derrière moi. Toute l’équipe, les médecins, le staff, les supporters qui me soutiennent depuis chez moi … Et ça m’a donné un peu de force pour terminer la course. Je suis très fier de terminer dans le top 10 ».

Désormais, son objectif sera d’arriver à Brno dans les meilleures conditions. Avant de passer un check-up à Barcelone pour vérifier l’état de son épaule, même s’il n’envisage pas de subir une intervention chirurgicale : « avant de se rendre en Andorre, nous allons passer par Barcelone et lundi matin, avec le Dr Mir, nous effectuerons un scan et rendrons visite au Dr Doreste, spécialiste de l’imagerie échographique de l’épaule. Si les plans ne changent pas, nous n’effectuerons aucune chirurgie de l’épaule. La fracture que j’ai est petite. Nous allons laisser souder tout ça tout seul. Je peux bien bouger l’épaule et il n’y a pas de déplacement, ce qui est bien ».

Les six points d’aujourd’hui, les premiers pour lui au championnat, le laissent avec le sentiment du devoir accompli : « je leur accorde beaucoup de valeur. J’ai souffert à chaque séance, avec la douleur et c’est une douleur horrible. C’est une douleur qui inhibe ma force. J’ai fini grâce à la poussée que j’ai prise de l’intérieur pour décider pour l’équipe et pour tout le monde. Mais j’ai beaucoup souffert. Je pense que c’est la course dans laquelle j’ai le plus souffert de ma vie », a commenté l’un des grands héros de ce meeting. « Honnêtement, j’ai été surpris par ce que j’ai pu faire aujourd’hui » termine-t-il.

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