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Lin Jarvis

Lin Jarvis est le patron sur le terrain d’un projet Yamaha en MotoGP pour lequel les nouveaux points de concession au règlement ont été adoptés. Honda est aussi concerné par cette démarche que le grand chef de Ducati considère comme « la meilleure campagne marketing » qui soit pour ses couleurs rouges. L’enjeu est certes sportif, mais il est aussi politique et stratégique, car il donne espoir aux Japonais de se remettre sur les rails, que le jeu en vaut donc encore la chandelle. Ce qui éloigne le spectre d’un départ …

Lin Jarvis s’est exprimé sur l’arrivée des nouveaux points de concession en MotoGP pour le plus grand bénéfice de ses troupes Yamaha. Si l’on écoute la façon dont ces avantages seront exploités au sein de la firme aux diapasons, on se rend compte que l’essentiel de ce dispositif ne se trouve pas là où on le croit. Dans un entretien avec Speedweek, l’Anglais dit ainsi : « c’est mieux pour le championnat et nous pouvons ainsi empêcher les usines japonaises de quitter le MotoGP à l’avenir. C’est bien plus important à long terme ». Pourtant, à la question de savoir si Yamaha a, ou a eu, des velléités de départ, le même Jarvis répond : « non, absolument pas ».

Sur la physionomie du plateau MotoGP, le directeur général de Yamaha Racing mentionne : « avoir huit Ducati n’est pas injuste. Ils ont proposé leurs machines très puissantes à un bon prix. D’autres usines ne l’ont pas fait et cela a bien fonctionné pour Ducati, qui compte désormais huit pilotes ». Quant aux effets des points de concession, Lin Jarvis livre l’objectif de Yamaha, qui n’est encore Ducati mais … « Si Yamaha et Honda bénéficient de ces concessions, les choses vont bien sûr devenir plus difficiles pour KTM et Aprilia. Je le comprends que ça les agace, mais il ne faut pas oublier que Yamaha et Honda ont également convenu par le passé qu’il devrait y avoir des « concessions » pour les nouveaux constructeurs ».

Lin Jarvis : « si Fabio Quartararo remarque qu’il est plus rapide avec un moteur différent et un style de pilotage légèrement différent, il sera certainement rapidement convaincu »

Certes, mais ce n’est pas tout d’avoir à présent une opportunité théorique. Encore faut-il la saisir dans la pratique. Et on se rend compte que Yamaha n’aura pas la capacité d’exploiter tous les avantages acquis … « Ils sont malheureusement très importants pour nous » explique-t-il avant d’entrer dans le détail : « cela ne sert à rien si ces six « wild-card » ne font pas partie de notre programme de développement. Mais nous ferons certainement plus que cette année, car un seul, c’est beaucoup trop peu. Je suis convaincu que nous en ferons au moins trois, peut-être plus ».

« Nous avons prolongé le contrat avec Cal Crutchlow de deux ans supplémentaires » dit l’Anglais. « Nous organiserons également davantage de tests en Europe. Si nous voulons faire un nouveau pas en avant, nous avons besoin de plus d’options de test. L’année prochaine, nous n’aurons que deux pilotes. Les tests nous aideront, cela nous donnera plus de liberté. Nous pouvons utiliser plus de moteurs et également modifier les spécifications au cours de la saison ».

Et puis il y a toujours ce débat sur le sens à donner au développement de la M1 : « Luca Marmorini a une grande confiance dans le quatre cylindres en ligne. Au Qatar, nous avons même vu Fabio dépasser d’autres pilotes dans la ligne droite – et une vitesse de pointe de 353 km/h avec une M1, on ne voit pas ça souvent ! Nous manquons d’accélération pour le moment. Lorsque la piste offre moins d’adhérence, les concurrents accélèrent bien mieux en sortie de virage que nous. Vous devez travailler là-dessus et Cal le fera. Il pense que nous n’avons pas besoin d’autant de puissance à bas régime ».

On rappellera sur ce sujet sensible que Cal Crutchlow a déclaré au Japon que ce qui manque à la M1, ce n’est pas la puissance, mais simplement la manière dont cette puissance peut être utilisée. Fabio Quartararo a un avis différent. Alors, qui faut-il écouter ? Lin Jarvis fait d’abord cette réponse : « il faut écouter le pilote qui pilote les Grands Prix. Le pilote d’essai a beaucoup d’expérience et donne ses idées ». Cependant, il ajoute : « mais si Fabio remarque qu’il est plus rapide avec un moteur différent et un style de pilotage légèrement différent, il sera certainement rapidement convaincu ». Il faut donc convaincre le Français avant de l’écouter.

Fabio Quartararo a également vu beaucoup de travail à faire pour Yamaha lors des essais de Valence

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