pub

La conférence qui s’est tenue à l’issue du Grand Prix de Malaisie a réuni Maverick Viñales, Marc Márquez et Andrea Dovizioso.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos bruts de Marc Márquez, sans la moindre interprétation journalistique.


Marc, vous continuez votre record des Top 2 alors que vous êtes parti de la 11e position. Quelle départ vous avez fait ! Vous attendiez-vous à être aussi isolé vers la fin ?

Marc Márquez : « (rires) oui, je suis très très heureux de ma course, et bien sûr je suis heureux pour mon frère. Mais oui, le premier tour a été incroyable, et pas seulement moi, Dovi aussi. Il a fait un départ incroyable ! C’était comme une fusée sur la partie gauche de la grille ! Et oui, j’ai bien passé le premier virage et j’ai ensuite commencé à attaquer. Je cherchais Viñales, Maverick, car il avait le meilleur rythme. Je savais que si je pouvais l’attraper, je serai avec lui, comme à Phillip Island. Mais en deux tours, j’ai perdu trop de temps avec Jack et il a créé un écart d’une seconde. J’ai essayé mais il était plus rapide. Quand il est plus rapide, il est impossible de réduire l’écart, et aujourd’hui c’était le plus rapide en piste. Ensuite, je me suis dit « OK, j’ai fait le plus difficile. Maintenant, il faut juste essayer de finir la course ». J’ai attaqué et un moment de la course j’ai commencé à remonter sur lui, mais j’ai alors commis une grosse erreur au virage 7 ou 8. Je suis sorti de la piste et je suis revenu. Mais à part ça, je suis heureux. Il est vrai qu’une fois de plus, c’est encore une fois le résultat de l’année, une deuxième place (rires) mais nous étions partis de la 11e place et nous ne pouvons pas oublier que, normalement, nous peinons beaucoup ici. Mais on l’a encore fait. »

Et votre frère a résisté à la pression et a été titré aujourd’hui…

« Je suis tellement fier de mon frère ! Je suis fier de mon frère car je pense qu’il est très difficile d’être « le frère de ». Il a eu beaucoup de pression et a débuté la Moto2 avec un feeling pas très bon mais le team a cru en lui et il y est arrivé. Mais il n’est pas facile d’être « le frère de ». Pour parler franchement, avec certains médias c’est parfois bien mais avec d’autres c’est dur. Il m’a demandé : « qu’est-ce que je fais ? Je regarde les réseaux sociaux ? Non ! Ne regarde pas les réseaux sociaux et continue simplement à attaquer ! Crois en toi ! Tu es le même le même homme qui a remporté le championnat du monde Moto3, tu es le même homme qui a remporté quatre courses consécutives ! ». Et oui, aujourd’hui il a fait une course de champion ! Ce départ « le frère de », c’est Álex Márquez ! »

Marc, pouvez-vous nous expliquer votre condition physique après la grosse chute que vous avez subie hier ? Parce qu’à vous voir, on dirait que rien ne s’est passé…

« Non, non, non. Oui, oui, oui (rires). Ce matin, quand je me suis réveillé, j’ai senti des douleurs partout, mais j’ai été bien mieux avant de célébrer le titre de mon frère. Durant cette célébration, j’ai tout donné ! J’ai oublié mes genoux, j’ai oublié ma main droite ! Durant la course, j’ai senti que mon bras se tétanisait et avait peut-être moins de puissance. Mais ce n’est pas une excuse ! Ce n’est pas une excuse concernant la course et la façon dont j’ai piloté la moto, car quand je pilote la moto, je déconnecte tout ! Et oui, mon frère m’a procuré ce supplément de motivation et je me suis dit « OK, je dois finir sur le podium, je dois bien finir car cette nuit sera longue ». Et c’est ce que nous avons fait. »

« Mais à part le fait que nous allons fêter cela, je voudrais ne pas oublier qu’aujourd’hui était une journée émouvante. C’est une journée émouvante car nous avons reçu une mauvaise nouvelle hier, nous avons perdu Munander. C’était un jeune pilote talentueux d’Indonésie et je le connaissais car il roulait pour Astra Honda et que nous sommes allés de nombreuses fois là-bas. Donc oui, c’est incroyable, mais on ne peut pas oublier que tout le monde ici réalise et connaît les risques que nous prenons sur la piste. Nous prenons ces risques pour profiter des meilleurs moments et réaliser nos objectifs. Donc quand nous réalisons nos objectifs, nous devons l’apprécier. Aujourd’hui, nous apprécierons en son nom car il recherchait ces instants en pilotant et en attaquant pour sa passion. Il sera toujours un pilote de Grand Prix à part. »

Il a fait beaucoup plus chaud aujourd’hui qu’hier. Comment cela a-t-il affecté votre moto ?

« Aujourd’hui, il faisait plus chaud, et le principal point d’interrogation concernait le choix du pneu arrière. Je croyais davantage au pneu arrière médium mais toute l’équipe croyait davantage au tendre. Nous nous sommes donc battus, moi contre l’équipe et l’équipe contre moi (rires). Je poussais pour les médiums mais j’ai dit « OK, on va faire une chose. Le titre pilote est acquis, le titre constructeur est acquis, mais le titre des équipes n’est pas acquis. Donc vous prenez la décision ! Et si vous faites une erreur, ce sera de votre faute ». Je l’ai dit à Takeo : « ce sera ton erreur ! » (rires). On ne sait pas ce qui se serait passé avec le médium, mais au final c’était un choix correct car nous avons atteint notre objectif qui était la deuxième place. »

Vous êtes tombé en panne d’essence dans le tour de rentrée ?

« Non, non, non. Ici, j’ai terminé l’essence une fois de plus mais ce n’était pas un problème. Je dois le dire ici, j’ai pu piloter comme je voulais. Mais durant les quatre derniers tours, je patinais beaucoup dans les lignes droites, donc vous utilisez davantage d’essence. La consommation était donc élevée durant les derniers tours car, même en cinquième, je patinais beaucoup dans les lignes droites. Voilà la raison, mais ce n’était pas un problème pour piloter. »

Comment voyez-vous vos adversaires, Ducati et Yamaha, l’année prochaine ?

« Bien sûr, en terme de rapidité, il semble que les Yamaha ont quelque chose de plus depuis la deuxième partie de cette saison. En termes de régularité, Andrea est toujours là ! Il est très régulier et sera un adversaire coriace. À la première course, nous partons à zéro, sans favori et tout le monde à égalité. Mais oui, la deuxième partie de cette saison a été différente : Yamaha a été très très fort, mais au final, en considérant cette deuxième partie de saison, j’ai marqué plus de points qu’eux. Donc au final, c’était plus difficile mais quand nous avons peiné lors de certaines courses, nous avons terminé à la deuxième place. Mais oui, il est temps de travailler et de progresser. Nous verrons cet hiver. Nos adversaires nous répondront pour savoir si nous sommes en bonne forme ou pas ».

Que pensez-vous du manque de performance du team Petronas SRT aujourd’hui ?

« C’est une nouvelle équipe. Bien sûr, ils font de très bonnes choses. C’est une très bonne équipe, professionnelle, qui a deux jeunes pilotes, Morbidelli et Quartararo. Ils sont très rapides mais peut-être que sur la distance de course ils n’ont par une grande expérience. Mais ils ont montré leur rapidité ! À coup sûr, Quartararo a été très rapide hier et a très bien célébré sa pole position, mais au final, il a peut-être peiné aujourd’hui avec quelque chose, mais il a une très bonne vitesse. Et oui, il sera également un adversaire coriace l’année prochaine. »

Classement Grand Prix de Malaisie MotoGP à Sepang :

Crédit classements et photo de couverture : MotoGP.com

Tous les articles sur les Pilotes : Marc Marquez

Tous les articles sur les Teams : Repsol Honda Team