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Les plaignants ont présenté leurs arguments et la défense des leurs. La cour d’Appel de la FIM doit maintenant se prononcer sur cette réclamation contre Ducati de quatre des constructeurs engagés en MotoGP. Qui sont Honda, KTM, Suzuki et Aprilia. Tous sont au moins à l’unisson sur une chose : que Dovizioso garde sa victoire au Qatar. Pour le reste… Gigi Dall’Igna, l’homme de Ducati pointe du doigt Honda dans cette fronde. Mais c’est pourtant Aprilia qui s’exprime le plus sur elle. Elle en réclamerait presque la paternité avec son nouveau président-directeur général de la compétition, Massimo Rivola. Qui vient de la Formule 1…

Ce dernier est ce week-end au Mugello pour la grande fête organisée par le constructeur pour ses fans et ses futurs clients. Il a fait une entrée fracassante dans le paddock MotoGP, venant d’une Formule 1 où les polémiques techniques font partie de la culture. Il est le premier à le reconnaître. Mais il explique aussi le pourquoi de cette charge non seulement contre Ducati, mais aussi sur la façon dont les vérifications techniques sont faites dans la catégorie…

Sur GPOne, il déclare : « j’ai mis un sacré bordel dès mon premier Grand Prix moto… L’ambiance lors de l’audience devant la FIM était celle que j’attendais. Disons que l’on n’a pas bu un verre ensemble au bar… Plus sérieusement, je pense que nous avons réussi à montrer que le déflecteur créait une charge aérodynamique ».

Rivola exprime aussi son idée du verdict idéal : « ne changez pas le résultat de la course au Qatar, prenez comme acquise la victoire de Dovizioso. Je ne m’attends pas à de grands changements de sitôt, mais laissez à tout le monde le soin de comprendre que des clarifications sont nécessaires au niveau réglementaire ». Un terrain glissant ainsi abordé par l’ancien de la Scuderia Ferrari : « il n’est pas possible pour un directeur technique de valider une pièce en restant assis dix minutes dans le box. Sans données, en particulier pour les éléments ayant un impact aérodynamique évident. J’aimerais éviter une escalade d’inventions, même s’il est agréable de rechercher les limites du règlement. Mais je voulais tirer la sonnette d’alarme, j’espère que cela a été bien compris ».

Massimo Rivola insiste, au risque de froisser… « Beaucoup me verront comme une nuisance. Dès mon arrivée, j’ai vu ce qui ne fonctionnait pas. J’ai d’abord parlé à Ezpeleta, puis à Dall’Igna. Ils étaient prévenus que je ferais une réclamation. Beaucoup d’argent est dépensé en MotoGP et la fédération doit pouvoir tout contrôler. Je ne pense pas qu’il soit acceptable que ce ne soit pas le cas. En ce sens, nous devons élever le niveau de professionnalisme ».

Le même Rivola explique aussi la raison pour laquelle ce sujet tient à cœur à Aprilia… « Nous nous sommes sentis plus impliqués que les autres. Parce que nous voulions développer quelque chose dans ce domaine et on nous a dit non, sauf dans des conditions humides comme Yamaha l’année précédente. Nous avons été surpris de voir Ducati avec ce déflecteur ».

Le responsable fait aussi valoir son vécu en alertant sur le risque de voir la boite de Pandore s’ouvrir : « mon expérience en Formule 1 me dit que l’aérodynamique est un champ de mines. Pour trouver certaines performances, il faut dépenser beaucoup et faire de nombreux tests. Comme les principales règles ont été établies dans le but de réduire les coûts et que seuls deux ensembles de carénages sont autorisés, la recherche de performances dans les quelques parties laissées libres a un sens différent. Ensuite, vérifier la régularité ou non devient très difficile ».

Il termine : « il est nécessaire de limiter l’aérodynamique et c’est la volonté d’au moins 4 des 6 constructeurs participant au MotoGP. En Formule 1, j’ai appris que le développement dans ce domaine coûte une fortune pour de petits avantages. Cependant, même une petite différence peut vous faire gagner une course et il n’y a qu’à se rappeler l’écart infime sur la ligne d’arrivée au Qatar pour comprendre l’importance du sujet. Si vous ne réduisez pas les coûts, ceux-ci augmenteront inévitablement et je ne nie pas que Aprilia, qui est l’équipe avec le plus petit budget, serait particulièrement pénalisée. Mon travail consiste également à mettre en évidence certains problèmes critiques et il est préférable que ce problème soit apparu lors de la première course que plus tard dans la saison ».

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