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Matteo Flamigni

Matteo Flamigni se lance dans une nouvelle carrière en MotoGP en assumant le rôle de chef mécanicien de Marco Bezzecchi, au sein du team Mooney VR46. Il aura à faire à une Ducati dans un environnement qu’il connait cependant parfaitement. Son expérience, il l’a acquise dans l’ombre de Valentino Rossi et sous l’auvent Yamaha. Cette machine n’a donc aucun secret pour lui et son opinion sur ses caractéristiques comme son influence sur ses pilotes et ses différences avec la Ducati est intéressante à écouter à un moment où, sur le marché des transferts, l’idée de changer d’air est dans l’air…

Matteo Flamigni débute dans de nouvelles fonctions mais ce n’est pas un débutant. Il a commencé sa carrière avec Fabrizio Cecchini chez Gresini en 1998, puis Fiorenzo Fanali, qui avait travaillé avec Agostini. Il a ensuite été dans le giron de Jeremy Burgess, puis de Galbusera, et il a aussi suivi Muñoz ces deux dernières années avec Vale. Il sait donc de quoi il parle lorsqu’il cause de la Yamaha et son avis sur la M1 est maintenant d’autant plus à prendre en compte qu’il a découvert la Ducati avec Marco Bezzecchi au sein du team VR46.

Sur Corsedimoto, on peut ainsi lire : « ce qui peut arriver à un rookie sur une Yamaha, c’est qu’il trouvera une moto qui est facile sur le châssis, qui tourne rapidement et prend très bien les virages, peut-être avec un petit déficit moteur » commence l’Italien. « Il est certain que c’est une très bonne moto à châssis « facile ». Mais le problème pour moi est de passer de Yamaha à une autre moto ».

Une prise de position à considérer, surtout dans un moment où un pilote Yamaha de premier plan réfléchit à son avenir… Flamigni développe ainsi : « dans ce cas, la transition peut être compliquée, comme l’ont montré de nombreux pilotes par le passé. Un jeune pilote qui passe de Yamaha à Ducati paie probablement le prix de ce châssis, qui n’est pas aussi bon que le châssis japonais. Cependant, nous avons vu que la moto s’est beaucoup améliorée et maintenant vous pouvez faire la différence sur les lignes droites, pas au milieu des virages. Donc, en ce moment, je pense que la moto pour un débutant peut vraiment être la Ducati ».

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Matteo Flamigni : « avoir huit motos sur la piste, c’est comme avoir 10 chevaux de plus dans le moteur »

Il ajoute même : « il vaut mieux s’adapter à une moto plus performante que de prendre un virage très vite et de se faire dépasser par une Ducati dans la ligne droite. C’est aussi très frustrant. Pour pouvoir se battre, il faut freiner beaucoup pour essayer de ne pas se faire dépasser, donc il faut exagérer le freinage. Mais vous êtes alors toujours confronté au problème du blocage de l’avant, ou du glissement, ou de la fermeture de la direction, ou de la surchauffe des freins. Il y a mille implications quand vous devez vous défendre comme ça, mais il est plus facile de traverser la ligne droite sans trop d’effort, si vous avez une moto qui vous permet de le faire ».

Pour résumer, apprendre aujourd’hui sur une Ducati, c’est mieux, au vu du niveau maintenant atteint par la Desmosedici. En revanche, sortir de son apprentissage Yamaha pour refaire sa base sur une autre moto n’est pas si simple. Le même Flamigni termine sur la conjoncture 2022 qu’un Joan Mir pilote Suzuki regrette et qui fait que, sur la grille de départ, il y aura un fort contingent de huit Ducati : « je dirais que, sportivement parlant, il y aurait plus d’uniformité s’il y avait quatre motos par constructeur. Malheureusement, pour diverses raisons, cela n’a pas été possible, et si l’organisateur a accepté cette situation, c’est qu’il devait y avoir une raison à cela ». La balle est donc renvoyée à Suzuki et à Aprilia qui n’ont pas fait l’effort d’investir dans une équipe satellite.

Ducati l’a fait et Flamigni ne cache pas que la maison de Borgo Panigale tirera bénéfice de sa politique audacieuse : « pour Ducati, cela peut être positif, dans le sens où cela accélère le développement. Les pilotes se poussent les uns aux autres, améliorent leurs performances, et je pense que Ducati a été intelligente et maligne, en exploitant un peu les règles. Avoir huit motos sur la piste, c’est comme avoir 10 chevaux de plus dans le moteur, c’est cette valeur ajoutée qui permet de corriger les erreurs très rapidement ». Mais cela amènera aussi à des choix politiques dans la saison… « En ce qui concerne le championnat… Si nous devions vraiment embêter les prétendants au titre, mon pilote et moi serions les personnes les plus heureuses du monde ! Dans ce cas, probablement à partir du milieu du championnat, il y aurait des ordres d’équipe, comme cela s’est produit dans le passé. Mais évidemment, c’est un risque que Ducati peut se permettre de prendre ». Pourtant Ducati a toujours juré ne jamais avoir donné ce genre de recommandation.

 

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