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De retour du Texas où ils ont respectivement terminé troisième et septième du Grand Prix MotoGP des Amériques, Fabio Quartararo et Johann Zarco sont passés par Paris pour la traditionnelle conférence de presse du Grand Prix de France qui se déroulera du 12 au 14 mai sur le circuit Bugatti du Mans.

Comme les années précédentes, cet événement s’est tenu sur une péniche des Bateaux Mouches amarrée sur les quais de Seine à proximité de la tour Eiffel, et, fatigués mais détendus, les pilotes se sont prêtés de bonne grâce au jeu des questions-réponses.

Après celles posées à l’intérieur du bateau (que vous pouvez voir ici) est venu le tour de celles énoncées par les journalistes présents, spécialisés ou non.

Retrouvez la première partie ici


Francesco Bagnaia est tombé deux fois sans comprendre pourquoi : Est-ce que c’est quelque chose qui t’est arrivé depuis le début de la saison ? Et comment tu te sens sur la GP23 ?
Johann Zarco : « Je me sens bien sur la moto ! Pecco se sent tellement bien, il fait le mouvement parfait au moment idéal, et du coup c’est pour ça qu’il va si vite, et lui il a un style à l’italienne d’être hyper décontracté sur une moto, tellement décontracté qu’il a une confiance totale et qu’au moment où il peut y avoir la chute, on peut ne pas la comprendre tellement on se sentait bien. Et moi, en fait, par crainte d’avoir ces moments comme il a, de chutes sans trop comprendre pourquoi, je roule crispé. C’est pour ça que je ne chute pas, mais il me manque quelques dixièmes et je me fatigue un peu plus. Mais au moins, j’évite quand même des petites chutes comme celle de l’Argentine ou celle du Texas. C’est là où il faut avoir cette décontraction, sans tomber. Et à mon avis, lui, voilà: il ne l’explique pas, mais il y a toujours un moyen d’expliquer : tellement décontracté qu’on joue vraiment avec une limite, et lui il est spécialiste de ça. Quand on voit son chrono en qualif ou même les chronos qu’il fait sur la sprint race, c’était exceptionnel ! Moi, je veux aller vers ça, la décontraction, parce que je sais que c’est mon point faible. Je suis presque à l’opposé de lui sur ça. Mais il faut savoir se relâcher, parce qu’à ce niveau-là, la crispation, ça fait ce que je fais en fait : des courses intéressantes, mais il y a un “mais”. » 

T’es-tu déjà senti aussi bien aussi en confiance sur un début de saison depuis que tu es en Moto GP ?
« Je pense que le mieux a été 2021, vraiment, quand j’attaque avec Pramac. J’avais une vraie différence : la moto allait plus vite que les autres dans la ligne droite. Du coup, ça j’avais une gestion. Je pouvais même avoir quelques points faibles, mais j’arrivais toujours à pouvoir doubler ou rattraper mon temps perdu. Maintenant que les autres vont vite en ligne droite, il a fallu que je progresse en virage, et ça a été plus dur. Mais je me sens assez bien, et clairement le meilleur début de saison, c’est quand je pars du Qatar en menant le championnat et après je reste 2e jusqu’à mi-saison avec Fabio qui était en tête. J’étais pas mal cette saison 2021 !. Là, finalement, je suis 5e et les points c’est assez serré. Comme on dit, il y a double course dans le week-end, et il y a moyen de distribuer beaucoup de points. Mais heureusement, la sprint race, quand on la rate, elle ne coûte pas trop cher et on perd pas trop de points finalement, parce que moi je dis : une 7e place, ça fait 9 points, et pour avoir 9 points en sprint race, il faut faire podium, et un podium c’est quand même une sacré paire de manches. Du coup, dans le calcul, pour l’instant ça me réussit assez bien. »

  Sur le papier, la sprint n’est pas vraiment pour toi qui est un pilote qui est plutôt à l’aise en fin de course. Est-ce que tu es d’accord avec ça ?
« Non, parce que j’ai bien progressé sur mes débuts de course. La course sprint a Austin, au départ je pars 9, je sors 5, du coup j’ai gagné 4 places. Cela a été quand même une belle prise de risques, mais quand ça passe, c’est bon quoi. Le fait déjà que ça s’est passé quelques fois là depuis le début de l’année, ça permet d’avoir une bonne confiance. C’est la qualif en fait : Si tu pars première ligne, même un départ de sprint race, tu joues devant. Quand tu pars déjà 3e ligne, bah faut faire quelque chose d’extraordinaire pour déjà sortir 5e. En fait il faut presque le prendre de la qualif et se dire “ouais, cette première ligne, ça devient de plus en plus un bijou à avoir”. Ça t’aide deux fois. »

Cette année, tu réussis plutôt bien tes départs : Tu es content qu’on arrête de te poser des questions-là dessus ?
« Ouais, ça fait du bien ! ça fait du bien et je suis bien content, parce que comme je je disais, je ne les ratais pas vraiment. Il y avait plein de choses, et parfois c’était plus l’entrée des 2 premiers virages, manque d’aisance sur la moto, et pour pas vouloir faire des strikes. Parce que, avec l’expérience, je me rends compte qu’on conduit des boulets de canon, et des fois, c’est dur : on a une inertie qui est dur à arrêter. Et comme je n’ai pas envie de faire des actions à la Márquez sur Oliveira, ou même encore son frère Álex sur Miller en Australie, et bien le fait de dire “je ne veux pas faire un Strike”,  ben en fait tu perds 6 places. Et c’était mon défaut de l’an dernier, surtout sur la fin de saison. »

On a coutume de dire que c’est à l’arrivée en Europe qu’on va voir se dégager les hommes forts. Quels vont être ces hommes forts, et en feras-tu partie ?
« J’espère en faire partie, c’est vraiment le but. Bezzecchi sera là, parce que là, il mène le championnat et il a commencé à trouver une belle régularité sur sa moto. Et Marini, qui a un peu moins de réussite en course, mais il a la vitesse maintenant. Moi je crois que sur les circuits un peu plus serrés Fabio va revenir. Le podium lui a fait du bien à Austin. Voilà : Pecco au-dessus, Bezzecchi, Marini ,Martín, toujours performant, moins régulier. Mais voilà, si on met Pecco, Fabio, Zarco, Bezzecchi, Marini, ça fait déjà 5 pilotes. »

As-tu été surpris par la victoire de Rins ?
« Suis-je surpris ? Dès les essais ! Austin, c’est pour lui ! Je ne comprends pas ! Moi qui m’épuise sur ce circuit, lui quand il a la Suzuki tu dis “la Suzuki c’est plus facile”, là il a la Honda mais c’est pareil ! Il fait des chronos de fou et en course il est bien. Tu le vois arriver à la fin de la course, tu le vois bien : c’est Rins, Austin, c’est pour lui ! Tu découvres encore ça dans la moto, des choses que tu ne comprends pas, que même lui ne comprend pas non plus. »

Quel est le circuit pour toi ?
« Barcelone ! »

 Tu utilises clairement un carénage à effet de sol : Tu sens la différence ?
« Oui ! Oui, oui. Ça apporte une bonne stabilité pour moi et ça m’a bien aidé dans certains virages. »

Plutôt au point de corde ou en entrée de virage ?
« Comme c’est stable, ça t’aide sur les entrées, mais après, moi, dans les milieux de virage, j’ai trouvé que ça semblait mieux. Oui. »

Ça ne t’aspire pas vers le sol ?
« Non, parce que ça va trop vite, et comme tu es toujours en action sur la moto, tu n’as pas le temps de comprendre tous les effets que ça fait. Déjà, si quand tu testes un truc, ça ne t’apporte pas du moins, c’est positif. C’est que c’est bon. »

 

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