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Le 19 septembre 1999 (le 19-9-99 !), Régis Laconi était le dernier pilote français à remporter un Grand Prix en 500 cm3 sur le Circuit Ricardo Tormo. Il était allé fêter les 20 ans de cette victoire à Valence lors du dernier GP de l’année dernière, en espérant une victoire de Fabio Quartararo, à qui il aurait pu alors symboliquement transmettre le flambeau. A une course près, c’était bon. Comment Régis a-t-il vécu la victoire d’El Diablo dimanche dernier ?

« Ça a été un grand plaisir de le voir enfin gagner. Quand je dis « enfin », c’est parce que l’an dernier je m’y suis attendu plusieurs fois, et sur quelques Grands Prix, c’est passé vraiment à deux doigts. Là ça a enfin fait ce que ça devait faire. »

« Ça a été un immense plaisir de voir ce très jeune pilote arriver dès le premier Grand Prix de cette saison 2020 à cette splendide victoire. Il a fait les choses comme il faut, il faut le préciser aussi : c’était quand même lui qui avait fait la pole et réalisé le nouveau record du circuit. »

« Cela prouve que c’est un très grand pilote et ça fait encore plus plaisir de voir ça. Cette saison a commencé vraiment tardivement, mais avec de bonnes petites choses à voir d’entrée de jeu. »

Estimes-tu que cette première victoire puisse être un déclencheur pour Fabio dans sa quête du titre ?

« Certes oui, c’est sûr, et comme le disent beaucoup de gens, pourquoi pas Champion du Monde cette année ? Il est certain que ça peut également se produire. En plus son principal adversaire Marc Márquez a mal débuté sa saison avec sa blessure, il va falloir qu’il se retape et ça va être autre chose. »

« On va très vite voir ce week-end ce que ça va donner pour le deuxième Grand Prix sur ce circuit qu’il apprécie énormément, parce qu’il avait déjà battu le record du circuit l’an dernier. On peut penser à Fabio pour le titre de Champion du Monde dès cette saison. »

« Ça a été effectivement le déclencheur, et il fallait en passer par là de toute façon. C’était ce qu’il attendait lui aussi. Il a « coché cette case », donc ça déjà c’est bon. »

La blessure de Marc Márquez (fracture de l’humérus droit) survient alors qu’il va y avoir 4 Grands Prix lors des 5 prochains week-ends. Comment vois-tu la situation du Champion du Monde en titre ?

« Je ne la vois pas d’on bon œil, même si à priori le nerf n’est pas touché. Mais même si ce n’est que la fracture, ce n’est déjà pas une bonne solution parce que, comme tu l’as dit, il y a quand même lors des cinq prochains week-ends quatre Grands Prix. Ça va être compliqué car environ un tiers du championnat va se dérouler lors des cinq prochaines semaines. Une cicatrisation osseuse n’est jamais simple, surtout à cet endroit-là. »

Fabio et Maverick Viñales sont premier et deuxième du championnat. Le fait qu’ils seront équipiers la saison prochaine peut-il jouer sur le championnat de cette année ?

« Je ne pense pas. Fabio vient de montrer à Maverick qu’il pouvait être devant lui, quitte à être son coéquipier l’année prochaine. Il l’a déjà fait dès le premier Grand Prix ! Il est certain que beaucoup de choses peuvent se produire, mais quand on n’est pas vraiment dans la même équipe, ce n’est pas pareil. »

« Il est évident que ça peut même créer des tensions. Mais on va d’abord se concentrer sur 2020, avec un championnat bien différent de tout ce qu’on a eu ces dernières années. Treize courses, c’est déjà bien, ce n’est pas un petit championnat avec cinq épreuves. Le seul souci est que s’est concentré sur quatre mois. Donc la moindre blessure ou la moindre erreur peut coûter très cher dans ce type de championnat. »

« Dimanche dernier à Jerez, j’ai été surpris que Viñales était le seul avec Rossi à avoir choisi un pneu tendre à l’avant. Je n’arrive pas à le comprendre car tous les autres étaient en dur. Et même pas en médium, mais carrément en dur. C’est d’autant plus surprenant que la moto est la même et qu’ils n’ont pas de gros écarts au niveau de la façon de piloter. »

Viñales finit deuxième quand même…

« Oui, je suis d’accord avec toi, mais il est surprenant qu’entre deux motos identiques il y ait autant d’écart, surtout au niveau du pneu avant. A l’arrière, en fonction de la manière de régler la moto et de la piloter, ça peut changer. Mais à l’avant, c’est plus le mouvement qui gêne que l’usure du pneu. J’ai été hyper surpris de les voir partir avec ce pneu-là à l’avant. Le choix n’était pas parfait, comme l’a prouvé Fabio qui a réussi à bien le devancer. »

Si tu avais quelques conseils à donner à Fabio, quels seraient-ils ?

« Mes conseils seraient simples : continue à faire ce que tu fais de la façon dont tu le fais. Il serait prétentieux de ma part de lui dire de faire ceci ou cela. Il a bien géré la pression de ce week-end, avec les fameuses vingt minutes amputées lors de la première séance d’essais, qui ne l’ont pas déstabilisé. »

« Je lui conseillerais simplement de continuer comme il a su le faire le week-end dernier. Il gère tout de la bonne façon. Je souhaite que la pression continue d’être positive et l’aide à faire ce qu’il sait faire sur la moto. Critiquer sa manière de travailler me semblerait un peu excessif. »

 

Photos © Ducati, Motogp.com / Dorna, Yamaha, Petronas SRT

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