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Takeo Yokohama est l’homme de la technique chez Honda et il vit une situation particulière. Ses pilotes affirment que sa RC213V est compliquée à maîtriser, ce qui est l’approche pudique d’un sentiment qui orienterait le verdict vers une machine loin du compte. Mais dans le même temps, il a dans le box un Marc Márquez qui gagne avec et qui collectionne les titres depuis 2013. Un alibi imparable qui lui permet de répondre de manière cinglante lorsqu’un léger sous-entendu d’imperfection sur sa moto est chuchoté. Exemple avec Cal Crutchlow…

Takeo Yokohama est un technicien Honda et il sait que sa moto n’est pas la plus conviviale du plateau MotoGP. Une prise de conscience largement aidée par le commentaire de ses pilotes. Même Marc Márquez ne le nie pas, mais, à la différence des autres, il gagne. Ce qui donne au Japonais un argument massue : pour gagner, il faut savoir piloter ce type de moto. Sinon…

Dans des propos relayés par Motosan, Yokohama explique la vie intérieure de Honda en Grand Prix : « Marc a utilisé quatre châssis différents pendant la saison. Quant à Crutchlow, il a comparé divers châssis utilisés par Marc. Cal utilise quelque chose d’un peu différent et n’a fonctionné qu’avec un ou deux châssis différents. Mais Cal a même essayé plus d’options que Marc, car quand nous apportons quelque chose de nouveau sur une piste nous demandons habituellement à Cal de l’essayer avant, surtout qu’il a plus d’expérience. »

Une reconnaissance qui, cependant ne fait pas long feu. « Nous avons parlé à Cal à plusieurs reprises, en particulier lorsqu’il est venu chez Honda en provenance d’autres fabricants et il nous a demandé une moto facile. Mon argument était, d’accord, Cal, nous pouvons essayer de rendre une moto plus facile, mais je ne suis pas sûr que cela vous rendra plus rapide. En fin de compte, je lui ai dit qu’avec une MotoGP Honda, il fallait se battre et c’est pourquoi nous le payons. » Une idée du salaire de la peur version Tokyo en quelque sorte…

L’avant de la Honda est l’une des parties les plus sensibles et avec laquelle ses pilotes ont plus de problèmes. Mais le souci est plus général que ça : « chaque année, nous augmentons la puissance et le couple. Il est donc plus difficile de contrôler le comportement de la moto. Mais la Honda n’a jamais été facile à piloter. Si vous regardez la Yamaha, cela a toujours été une moto souple et fluide. Même avec le logiciel d’usine et les pneus Bridgestone, la Honda était toujours en train de danser », signale Yokohama.

Marc Márquez est tombé 9 fois moins qu’en 2018 cette saison. Le signe d’un progrès en matière de comportement de la RC213V ? « Il y a plusieurs raisons », commença Yokohama. « Tout d’abord, il n’a pas besoin d’aller dans les virages comme un animal, car il a plus de puissance. La moto est plus rapide en quatrième, cinquième et sixième vitesse, ce qui facilite son travail dans les virages. En outre, vous pouvez penser davantage à la façon de gérer le pneu avant et de maintenir une bonne adhérence à la fin des courses. »

Et pour 2020, que nous réserve Honda ? « Je ne dirais pas que nous voulons une moto plus facile. Mais cette année, nous avons eu beaucoup de problèmes et nous avons réalisé que nous avions sacrifié beaucoup de choses parce que notre objectif principal était la puissance », a avoué le technicien HRC. « Nous avons réalisé les sacrifices que nous avons faits par rapport au moteur 2018, ce sont donc les points que nous voulons définir pour l’année prochaine, sans perte de puissance, bien sûr. »

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