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Nous poursuivons notre rétrospective de la saison de chaque pilote, du dernier jusqu’à Pecco Bagnaia. Pour apprécier la performance de nos héros, regarder sa place au général ne suffit pas. Ainsi, nous allons nous pencher sur les dynamiques, le contexte, les qualifications, l’attente que le pilote en question suscitait pour juger sa campagne. Hier, c’était la triste saison d’Andrea Dovizioso qui était à l’honneur. Vous pouvez retrouver l’article correspondant en cliquant sur cette phrase en surbrillance.

Pour rappel, cet avis reste subjectif, et ne reflète que la pensée de son auteur.

I) Le 8e pilote Ducati

À l’étude de la saison 2022, c’est assez clair : Fabio Di Giannantonio, 20e du classement général, était le dernier pilote Ducati, décroché du reste. Malgré une machine performante, il n’a pas su engranger assez de confiance pour marquer des points de manière régulière. Son début de saison était particulièrement catastrophique, et il pointait même dernier après quatre manches. Il fallut attendre le Grand Prix de France pour le voir dans les points. Sa situation est particulièrement délicate à étudier. Nous n’allons pas lui faire l’affront de donner les résultats du duel avec Enea Bastianini, son coéquipier. Il s’agit du deuxième plus grand écart de points entre équipiers sur la grille (195), après le duo Quartararo/Morbidelli (206).

Vous l’aurez compris, il y avait les sept pilotes Ducati, et Di Gia’. Même sur piste, il n’a jamais été en mesure de perturber la hiérarchie. Après tout, il reste un rookie. Faut-il lui en demander plus ?

II) Une pole qui sauve l’année

Fabio Di Giannantonio possède un as dans sa manche. Sa pole position du Mugello, acquise dans des conditions particulières, certes, mais qui reste une belle fulgurance. Voir un rookie poleman n’est pas si commun que cela, le dernier étant Jorge Martín à l’occasion du Grand Prix de Doha 2021. Avant la révélation du véloce Espagnol, il fallait remonter à Johann Zarco lors du Grand Prix des Pays-Bas 2017 pour retrouver une telle performance. Pas mal.

 

Une pole pour le moins inattendue. Photo : Michelin Motorsport

 

Nous pensons réellement que cette pole position sauve son année. Au delà de prouver que la Desmosedici est une arme des plus puissantes sur un tour – Di Gia’ n’ayant jamais été une bête de qualifications, cela prouve qu’il est capable de performer. À 24 ans « seulement » (cela est à relativiser au vu du rajeunissement significatif de la grille), c’est un bel accomplissement. Il compte une autre belle prestation à son actif, réalisée en Allemagne, 8e à moins d’une demi-seconde de Brad Binder, le tout après s’être qualifié 5e.

Certes, sur vingt courses, ça fait maigre. Mais nous trouvons les critiques à son encontre, relativement fréquentes, un peu dures. Il est un rookie, et il n’y a pas si longtemps de cela, c’est comme ça que la majorité des nouveaux-venus se comportaient. Est-ce une bonne année pour autant ? Pas vraiment.

III) Le détail qui blesse

À l’issue du Grand Prix de Malaisie, nous avons de nouveau entendu parler de son cas. Sur Instagram, il déclara ne pas s’amuser au guidon de sa monture, ce qui, au-delà des résultats, est triste. Selon lui, cela traduisait plus de l’énervement qu’une forme de déprime, et c’est compréhensible. En effet, il semblait retrouver de la vitesse à mi-saison, et suivre l’exemple de son compatriote Marco Bezzecchi. Puis, à partir de Misano, plus rien. La Bérézina : un point en sept Grands Prix. Seul Darryn Binder, aucun point marqué lors de huit manches consécutives (du Sachsenring jusqu’à Buriram) fit moins bien. Cette mauvaise passe joua nécessairement sur son mental.

 

La comparaison avec Bastianini n’est même pas utile. Photo : Michelin Motorsport



Mais cela doit poser question. L’homogénéité de la grille et le renouvellement des pilotes, toujours plus important, pousse à de telles réactions. Fabio n’était pas aveugle, il devait se rendre compte qu’il était le seul à ne pas faire marcher cette Ducati. Mais la phase d’apprentissage n’existe plus, et tout de suite, les jeunes (sans parler exclusivement des rookies) doivent performer au plus haut niveau. 

Conclusion :

De facto, la saison de Di Giannantonio n’est pas réussie, compte tenu de son matériel et du contexte qui se prête à des exploits d’un jour. Mais quelques rares performances, dont cette pole au Mugello, sauvent sa campagne. Le jeune Italien apprend, à son rythme, et nous pensons sincèrement qu’il peut devenir dangereux pour le peloton s’il ne laisse pas la dynamique de l’écosystème MotoGP lui monter à la tête. La dimension psychologique est la plus importante à haut niveau, et nul doute que cela sera un axe privilégié par Di Gia’ durant l’hiver.

D’ailleurs, en 2023, on notera l’arrivée de l’ancien chef mécanicien de Joan Mir, Frankie Carchedi, qui saura l’épauler et lui donner plus de confiance. Les premiers tours de roues effectués lors des tests de Valence étaient très concluants, Fabio précisant même qu’il avait adoré le nouveau package. Que du bon pour le mental.

Qu’avez-vous pensé de sa saison ? Dites-le nous en commentaires !

 

Heureusement, lui a un guidon pour 2023. Photo : Michelin Motorsport

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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