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Tech3 titre

Tech3 est une véritable institution dans le monde des Grands Prix. Et cette année, les équipes d’Hervé Poncharal peuvent réaliser un exploit ; remporter un titre mondial, qui serait le premier depuis le sacre d’Olivier Jacque en 2000, catégorie 250cc. Vous l’aurez compris, nous allons parler de Moto3 ! Nous avons conscience que tous, ici, ne peuvent pas suivre l’ensemble des courses sur un week-end de GP. Alors, place aux rattrapages, avec une analyse des différentes dynamiques à mi-saison.

 

Tech3 sur la route

 

La formation française, en étroit partenariat avec Red Bull KTM, tient sa chance. Son pilote phare, l’Espagnol Daniel Holgado, est actuellement aux commandes du classement général. Avec 26 points d’avance sur son plus proche poursuivant, il peut se permettre de rater une manche. Malheureusement pour la concurrence, ce n’est pas le genre de la maison. Holgado est excellent dans toutes les circonstances, et s’est largement démarqué du reste du peloton, notamment par sa capacité à s’échapper. Au Mans, par exemple, il fit toute la course en tête sans être inquiété ; un fait rare dans la plus petite des catégories.

En Autriche, il fut aussi brillant mais l’officiel KTM Deniz Öncü lui subtilisa la victoire pour cinq millièmes de seconde. Daniel Holgado sait gagner, avec la manière, mais aussi, jouit d’une régularité dans la performance remarquable. Si l’on exclut son terrible week-end d’Assen, raté de bout en bout, il ne quitta jamais le top 6 avec trois victoires et trois podiums en neuf manches. Il attaque cette deuxième partie de saison avec la nette étiquette de favori.

 

Le pilote le plus rapide, mais avec un gros défaut

 

Pourtant, Daniel Holgado n’est pas le plus véloce. La palme revient à Ayumu Sasaki, pilote pour l’écurie Liqui Moly Husqvarna Intact GP. Avec quatre poles (dont une hors de ce monde au Sachsenring) et deux meilleurs tours en course, il est un redoutable adversaire le samedi. En revanche, il pâtit d’un immense défaut qui lui coûta un nombre conséquent de points ; ses aptitudes en duel.

 

Tech3 titre

Ayumu Sasaki, trop court pour l’instant. Photo : Intact GP

 

Le Japonais n’arrive pas à contenir un concurrent dans le dernier tour, la faute à de nombreux mauvais choix défensifs. Cela était particulièrement flagrant en Allemagne, mais aussi et surtout en Autriche où il avait une réelle chance de victoire. Ayumu Sasaki ne s’est pas encore imposé cette saison, malgré six podiums sur les six dernières courses, dont quatre deuxièmes places. L’histoire nous l’apprend ; pour être champion du monde, il faut savoir s’imposer, avoir, quand cela compte, cette impulsion qui fait la différence. Le pilote « Husky » est deuxième du général mais aura bien du mal à s’affranchir de Daniel Holgado s’il ne change pas d’approche dans le clutch, ce fameux moment où il faut performer, prendre la bonne décision – parfois à l’instinct.

 

À l’inverse…

 

De l’autre côté du spectre, deux pilotes répondent à ce critère déterminant, mais ne font preuve d’une régularité similaire à Sasaski. Il s’agit du turc Deniz Öncü, chez Red Bull KTM Ajo, ainsi que de Jaume Masiá, chez Honda Leopard Racing. Tous deux pilotent pour des écuries dont la réputation n’est plus à faire, et tous deux sont de véritables tueurs dans le clutch. Deniz s’est illustré à deux reprises ; d’abord sur le Sachsenring, où il prit le meilleur d’Ayumu Sasaki dans les derniers instants, puis à Spielberg, avec, cette fois, une photo-finish pour le départager de Daniel Holgado. Jaume Masiá ne s’est imposé qu’aux Pays-Bas, mais il reste un poison à l’approche des derniers secteurs. Contrairement à un Öncü plus récemment victorieux, le profil de l’Espagnol est bien connu ; lui aime ces grands moments de tension. Nous vous en avions parlé dans un autre article, que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

 

 

Cependant, les deux ont commis quelques erreurs et peinent, parfois, à se placer dans le bon groupe. La casse mécanique de Jaume Masiá en Autriche lui coûte cher sur le plan comptable. Il est actuellement cinquième du championnat, à 52 points du leader. La situation est à peine meilleure pour Deniz Öncü, troisième à 37 points du pilote Tech3. Si l’on se fie aux dynamiques de la première moitié de saison, il leur sera difficile de se battre pour la couronne mondiale.

 

Et si c’était lui, le challenger ?

 

Hormis celui qui mène, un autre pilote profite d’une belle balance vitesse/régularité. Deux qualités doublées d’un grand sens du dépassement, d’un mental à toute épreuve et d’une capacité à créer l’exploit, à se transcender – trait difficilement quantifiable mais ô combien important en Grands Prix motos. Actuellement quatrième du championnat à 43 points, nous trouvons qu’Iván Ortolá a toutes les qualités d’un bon challenger. Déjà deux victoires dont une splendide aux USA, et un nombre assez affolant de top 5 (cinq sur les six dernières courses). Dommage que son catastrophique début de saison marqué par deux résultats blancs sur les deux premières manches lui pèse autant. En effet, nous pensons qu’un profil comme celui-ci à bien plus de chance de finir dauphin qu’un Ayumu Sasaki par exemple.

La dynamique n’est pas de son côté, mais lui peut aller gagner la course qui fera totalement basculer la saison. Son seul point faible ? Son équipe. Pas que la formation Angeluss MTA Team soit largement en-dessous, mais l’histoire montre qu’il est difficile d’être sacré sans faire partie d’un top-team en petite catégorie, voire impossible en Moto3. Ce n’est pas leur faire affront que de les placer en dessous d’Ajo, de Leopard ou même, de Tech3 dans la hiérarchie.

 

Toutes les équipes titrées en Moto3 sont de grosses machines, hormis, peut-être, Team Calvo en 2013. Deniz est bien entouré chez Ajo. Photo : Red Bull KTM Ajo.

 

Un nouveau crack ?

 

Lui fait partie d’une équipe de pointe. Jorge Martínez « Aspar », champion en titre avec Izan Guevara, a de nouveau déniché une pépite. Le rookie colombien David Alonso s’imposa pour la première fois en carrière à Silverstone, et mena le Grand Prix d’Autriche avant de chuter. Au vu du palmarès d’Aspar, il faut surveiller ce pilote de près.

 

Deux déceptions

 

Terminons, brièvement, par deux hommes que l’on attendait plus haut. À savoir, le brésilien Diogo Moreira, favori des pilotes MotoGP sous le auvent MT Helmets – MSi. Rookie de l’année en 2022, il a pris ses deux premiers podiums sur les deux premières manches de la saison 2023 mais est relativement discret depuis Austin. Loin d’être mauvais, bien sûr, mais jamais dans le groupe qui joue la victoire.

Le deuxième n’est autre que l’espagnol David Muñoz, chez Boé Motorsports. Arrivé à mi-saison l’an passé, il avait immédiatement choqué la planète moto avec une deuxième place pour sa deuxième sortie. Logiquement, on en attendait beaucoup. Son début de saison en dent de scie prit une tournure malheureuse lorsqu’il se blessa lourdement lors des essais du Grand Prix d’Espagne. Cependant, il semble être revenu à 100 % comme en atteste sa pole position à Assen. Le dimanche, c’est beaucoup plus compliqué, sans être catastrophique pour autant. Il ne s’agit pas de les exclure de la course au podium pour cette fin de saison, car les deux sont bourrés de talent.

C’est tout pour cette petite analyse ! Qu’avez-vous pensé de ce début de saison en Moto3 ? Pensez-vous que Tech3 peut refaire le coup de l’an 2000 ? Dites-le nous en commentaires !

 

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Jaume passera en Moto2 l’an prochain, chez Italtrans. Un titre avant de partir ? Photo : Leopard Racing

 

Photo de couverture : Tech3 Racing

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