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Race of the Year

Cela peut paraître totalement impensable aujourd’hui, mais il fut un temps, les machines du championnat du monde 500cc pouvaient parfaitement s’écharper lors d’évènements qui ne comptaient pas pour le classement général. Ces courses hors-championnat étaient monnaie courante, sur deux roues comme en Formule 1. Imaginez simplement que le circuit de Spa-Francorchamps, une fois par an, accueille nos héros sans aucun autre but que celui de proposer le plus grand spectacle possible. Cela ne serait-il pas exceptionnel ? Aujourd’hui, remontons le temps et découvrons l’une des plus fameuses courses de ce genre, la « Race of the Year », ou « course de l’année », organisée sur le tracé de Mallory Park en Grande-Bretagne.

Nous sommes en plein cœur de l’Angleterre, non loin de la ville de Leicester. Ici, dans les années 1940, un hippodrome divertit les habitants de la ville de temps en temps. Mais la société en charge de l’organisation de ces épreuves de trot fait faillite. Dès lors, la piste est transformée en stadium de grass track par un club moto de la ville, avant d’être rachetée, en 1955, par un certain Clive Wormleighton. Lui veut du bitume, comme on l’aime. Dès 1956, un nouveau circuit sort de terre. Mallory Park est né.

 

Race of the Year

Le tracé de Mallory Park. Illustration : Will Pittenger

 

Les spectateurs répondent présent et ne cachent par leur admiration pour les motos et automobiles qui foulent le tracé. D’ailleurs, on remarque la présence de John Surtees, qui court contre son père Jack, très bon pilote de grass track passé par là quelques temps plus tôt. Mine de rien, le complexe bénéficie d’une exposition conséquente en très peu de temps. Au vu du succès, Mallory Park organise deux courses majeures dans l’année motocycliste, mais qui ne comptent pas pour le championnat du monde ; les Post-TT Races, soit courses d’après le Tourist Trophy, et la fameuse « Race of the Year » en fin de saison. L’Angleterre, en tant que nation constitutive, n’avait pas de Grand Prix, malgré la présence massive de natifs du pays en mondial ; en effet, le GP d’Ulster se déroulait en Irlande du Nord et le Tourist Trophy sur l’île de Man. Finalement, la course de l’année compense.

La première se déroule en 1958, et c’est John Surtees qui s’impose sur un tracé qu’il connaissait déjà. Chaque saison, les plus grands s’y engagent, comme Mike Hailwood, Gary Hocking, et même le grand Giacomo Agostini en 1966. Bref, c’est un rendez-vous qui permet aussi à de jeunes espoirs de se faire remarquer.

Au fil des ans, l’émergence d’un Grand Prix de Grande-Bretagne sur sol anglais met à mal la « Race of the Year ». De plus, courir au plus haut niveau coûte cher, et Mallory Park, à l’aube des années 1980, n’est bientôt plus visité que par des petites équipes du championnat britannique. Après une pause de cinq ans au milieu des années 1980, Mallory Park pointe de nouveau le bout de son nez, mais les stars ne sont plus là. Au revoir les Barry Sheene, Pat Hennen, Kenny Roberts et consort.

 

Race of the year

Oui, même King Kenny était de la partie. Ici à Assen en 1980. Photo : ANEFO

 

Elle ne cessa pas pour autant, et les mythes du TT que sont Michael Rutter ou Steve Plater prirent l’évènement à leur avantage au début des années 2000. Mais à l’étude du palmarès, on se rend compte qu’elle a lancé de grands noms récents, dont certains vus en MotoGP ; Cal Crutchlow s’y est imposé en 2007, suivi de Tom Sykes en 2008 et Sam Lowes en 2011. Clairement, il s’agissait encore, il y a un peu plus de dix ans, d’une course référence outre-Manche.

Inutile de se mentir, de nos jours, Mallory Park est tombé en désuétude, et ne figure même plus au calendrier du BSB, le championnat Superbike britannique. Plus important encore dans le monde des monoplaces, ce tracé tient une place à part dans notre histoire qu’il ne faut pas oublier.

Connaissiez-vous l’existence de la « Race of the Year » ? Dites-le nous en commentaires !

 

Sam Lowes n’a peut-être pas de titre mondial, mais au moins, il a gagné la Race of the Year ! Photo : MarcVDS Racing

 

Photo de couverture : Oz