Les hybrides deviennent rapidement la norme dans l’industrie automobile, car les fabricants cherchent à combiner l’efficacité de l’énergie électrique avec la commodité et la gamme des moteurs à combustion. Mais pour le coup, le monde du deux-roues affiche aujourd’hui un retard considérable.
Piaggio a bien essayé de commercialiser le MP3 Hybrid, Honda a également lancé sur certains marchés une version hybride du PCX, mais aucun des deux n’a eu beaucoup de succès. Cependant, Kawasaki semble de plus en plus engagé dans ce secteur de l’hybride, développant une machine à vocation sportive qui a fait l’objet de plusieurs brevets et même d’un teaser vidéo au cours de ces derniers mois.
Les brevets et le teaser vidéo suggèrent que ce projet hybride est basé sur la Ninja 400, avec l’ajout d’un puissant moteur électrique au-dessus de la transmission. Le système permet de conduire la moto comme une machine classique équipée d’un moteur à combustion, en utilisant une puissance de réserve pour recharger sa batterie embarquée, mais également de passer en mode 100% électrique pour les trajets de courtes distances et une utilisation à faible vitesse, par exemple en ville.
Chose intéressante, les deux groupes motopropulseurs peuvent être utilisés ensemble, le moteur électrique remplissant la courbe de couple du moteur à combustion et fournissant une accélération supplémentaire si nécessaire. Kawasaki est même allé jusqu’à breveter la conception d’une fonction « boost » directement intégrée à la poignée d’accélérateur pour améliorer temporairement les performances de la machine.
Récemment, un énième brevet a été déposé par Kawasaki. Il révèle des informations intéressantes concernant la conception et la taille de la batterie de cette moto hybride. Les batteries sont actuellement la bête noire quand on aborde le sujet des véhicules électriques : alors que des moteurs électriques performants et peu encombrants sont disponibles sur le marché, pour obtenir une autonomie et/ou une vitesse intéressante, les batteries doivent être grandes et lourdes.
C’est là que les hybrides deviennent intéressants, car ils peuvent tirer parti des performances d’un moteur électrique sans avoir à réellement se soucier de la charge de la batterie, en termes d’autonomie. Par conséquent, une batterie plus petite et plus légère peut être utilisée. Le moteur à combustion est toujours présent pour répondre à des besoins d’autonomie ou de vitesse plus élevée.
Ainsi, le dernier brevet déposé par Kawasaki montre la batterie en détails : elle est conçue pour se loger sous la selle, et des images tirées du teaser vidéo montrent un grand renflement au-dessus du pneu arrière, qui correspond à la position de la batterie. En termes de dimensions, il s’agit d’un cube d’environ 15 cm de côté, composé de cellules de batterie tubulaires, placés dans un boîtier en résine incluant un relais et un fusible ainsi que les principaux connecteurs. Cette batterie principale à haute tension est connectée à un convertisseur qui permet de réduire la tension à 12 V pour charger une batterie auxiliaire plus petite, qui sert comme sur tout véhicule à alimenter les systèmes électriques classiques de la moto : phare, feux, calculateur et le système d’allumage du moteur. La batterie principale à haute tension fait fonctionner le moteur électrique.
Alors que les motos hybrides ont été largement ignorées dans le passé, les normes concernant les émissions polluantes et le bruit pourraient les rendre plus attractifs, d’autant plus que les motards et ne semblent pas adhérer au 100% électrique. Même si l’intégration de deux groupes motopropulseurs séparés dans un espace aussi restreint que celui d’une moto soit un défi technique, il existe des avantages non négligeables concernant l’hybride par rapport aux motos entièrement électriques.
Une chose est sure, le projet se poursuit bel et bien du côté d’Akashi : un prototype hybride devrait faire une apparition officielle cette année, bien qu’il ne soit pas clair s’il sera révélé uniquement comme un projet d’ingénierie ou comme une véritable perspective de production.
