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A côté de la communication parfois un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefings passés dans notre rubrique (“Interviews“).

Il y a toujours le petit détail qui nous fait plonger chaque jour davantage en immersion dans le monde de la MotoGP…

Comme à notre habitude, nous reportons ici l’intégralité des propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.


Après les difficultés rencontrées par Maverick et Valentino ce week-end, êtes-vous surpris par l’apparente facilité dans laquelle s’est déroulée votre première journée ?

Johann Zarco : « Je ne suis pas surpris. Je suis heureux d’avoir eu un super feeling avec la nouvelle moto. C’est tout. Nous avons fait un très bon travail avec l’équipe. Des choses simples, mais je préfère que le travail soit simple pour avoir de meilleures informations et de meilleurs retours. Mais non, je ne suis pas surpris de ne pas sentir de choses négatives, et je suis simplement heureux que les sensations que j’ai eues me permettent de jouer encore plus avec la moto. J’étais capable d’aller vite avec l’ancienne moto, mais cela demandait parfois de l’énergie. Je pense qu’aujourd’hui, j’ai dépensé environ 30 % d’énergie en moins, et c’est très important pour préparer une course. »

Dans quel domaine avez-vous eu de meilleures sensations ?

« Pour moi, je me sens mieux au freinage. La moto est plus stable et cela m’aide à mieux préparer mon virage, ainsi qu’à être plus détendu sur la moto. Dès que j’ai eu ce meilleur contrôle au freinage, je me suis beaucoup plus amusé sur la moto. Juste, 1’30.3 était un bon chrono, mais quand nous avons passé le nouveau pneu vers la fin, je m’attendais à être plus rapide mais je n’ai pas pu être en mesure de descendre en 1’29. Je pense donc que nous allons maintenant essayer d’attraper le 1’29 en ayant une moto presque parfaite ou en ayant une meilleure motricité. Juste en travaillant sur l’amortisseur arrière et quelques réglages, je crois que nous pouvons le faire. »

Pour être précis, vous avez utilisé le même cadre dont Rossi et Vinales se sont servis à Silverstone ?

« Je ne sais pas, je ne sais pas. Je sais seulement qu’il s’agissait d’une moto différente mais nous n’essayons pas de savoir de quelle moto il s’agit ni de quand ils l’ont utilisée. Sinon, cela procurerait trop d’informations et cela compliquerait mon travail. »

Pensez-vous que le fait que vous soyez deuxième aujourd’hui complique le travail pour Yamaha ?

« Non, non, ce n’est pas un problème. Je n’ai jamais entendu que d’avoir un pilote rapide est un problème pour votre marque (rires). Cela peut seulement être une bonne information et une bonne chose. »

Votre nouvelle moto présente-t-elle des points faibles dans certains domaines ?

« Non. Je n’ai rien senti de moins bon. Nous n’avons pas fait de tours avec des pneus de plus de 20 tours, et ce sera mon objectif pour demain. Faire 20 tours avec les pneus, puis travailler pour le dernier tiers de la course. Parfois, nous n’avons pas un bon feeling à cause du changement du pneu, mais nous devons nous souvenir, comme lors de la course de dimanche, que les 10 derniers tours sont encore très importants. Peut-être que nous découvrirons des points négatifs entre 20 et 30 tours, mais nous verrons cela demain, et je pense que j’aurai un feeling positif car je travaille encore sur moi-même et je m’amuse beaucoup. Il y a un an, quand j’ai découvert la MotoGP, j’étais fatigué à la fin de la première journée. Aujourd’hui, je suis plutôt rapide et avec encore de l’énergie. Je suis donc simplement heureux que je m’améliore, que j’ai lutté pour la victoire dimanche et que je sois un des pilotes de tête lors de cette première journée de test. C’est juste fantastique ! »

Après les commentaires négatifs de Valentino et Maverick sur la moto 2017, êtes-vous surpris d’avoir été aussi rapide aujourd’hui ?

« Non, je ne suis pas surpris car je n’y ai pas trop pensé. Je pense que j’y ai moins pensé que les médias l’ont fait (rires). Les pilotes d’usine ont rencontré certains problèmes en fin d’année et n’ont peut-être pas été en mesure de les régler. C’est pourquoi il y a eu des commentaires négatifs, mais ils ont eu de très bonnes performances durant cette saison. On ne peut donc pas dire que cette moto est mauvaise, souvenez-vous de Valentino en Aragon : je pense qu’il a fait une super course malgré sa blessure à la jambe. Donc si la moto était vraiment mauvaise, il n’aurait pas pu rester aux avant-postes durant toute la course avec sa blessure. »

Tu es à seulement 1/10 de ton temps de qualification alors que tu dégrossis la moto pendant ces essais : ce n’est pas mal du tout, ça…

« Exact ! C’est ça qui est très bien. Quand j’ai mis le deuxième pneu neuf, j’ai eu de bonnes sensations sur la moto et je suis rentré au stand en espérant avoir fait un meilleur temps. Et non. Donc ça a été le tout petit bémol de la journée, mais à ne pas prendre comme un bémol mais plutôt se dire que c’est une information supplémentaire. Un moment, j’ai discuté de beaucoup d’informations, mais Laurent m’a dit « tu n’es pas fatigué ? ». J’ai répondu « non » et m’a dit « alors déjà, soit content de ça ».

On voit les caméras qui font la queue, les unes derrière les autres. On n’a jamais vu autant de personnes te solliciter. C’est quelque chose qui t’amuse ?

« Oui, c’est cool. C’est clair que là, tout le monde veut savoir ce que je pense de cette moto 2017, etc. Mais je pense que ce qui a été génial, pour nous l’équipe et pour moi en tant que pilote, c’est déjà que Valentino et Maverick aient fait la course avec la moto 2016 dimanche. S’ils n’avaient pas fait la course avec la moto 2016 dimanche, j’aurais sans doute attaqué les tests avec beaucoup plus d’appréhension. »

Si la course était demain et que tu avais le choix, quelle moto prendrais-tu ?

« Je prendrais celle-là (2017) parce que vraiment, je contrôle au freinage et ça me donne du bonheur sur la moto. Je pense que je n’ai pas encore assez fait de tours en 1’31 avec les pneus usés, pour pouvoir dire que je garde le rythme que je gagne la course (de dimanche dernier), mais rien que pour le jeu sur la moto, oui, ça m’a plu d’avoir ces sensations. »

As-tu eu l’occasion d’échanger un peu avec Rossi et Vinales sur cette moto ? 

« Non, non, non. On se croise très rarement et je préfère ne pas discuter de ça, parce que c’est dur de savoir si le commentaire sera sincère ou pas. Je préfère donc ne pas savoir, et si on discute, c’est finalement plus sympa de parler d’autres choses. »

Demain, tu continues avec quelle moto ?

« Avec la nouvelle. Je continue avec la nouvelle, et comme je l’ai dit, je veux avoir un objectif clair et simple qui est de pousser les pneus jusqu’à 20 tours, avant de travailler avec des pneus qui ont une vingtaine de tours pour être le mieux possible dans le dernier tiers de course. Parce que dimanche, j’ai fait une belle course et j’étais encore bien dans le dernier tiers de course puisqu’on a quand même lâché les autres même si Marquez a fait attention parce qu’il a failli tomber, mais Pedrosa m’a suivi et il fallait rester lucide. Et pour rester lucide, ça veut dire qu’il faut quand même être bien sur la moto, et je pense que quand tu as fait 20 tours à bloc, tu es content d’avoir de la facilité durant les 10 derniers tours. Je pense que, pas seulement à Valencia mais un peu partout, c’est un point sur lequel, si j’arrivais à évoluer dessus, je pourrais jouer les victoires l’an prochain. »

 

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