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Lors des quatre premières épreuves du Championnat du Monde Superbike 2019 disputées à Phillip Island, Buriram, Aragón et Assen, Álvaro Bautista et sa Ducati remportèrent toutes les courses sans exception et l’Espagnol arriva à la cinquième course à Imola avec onze victoires à son crédit.

Tout le monde voyait alors logiquement Álvaro et la Panigale V4 R Champions du Monde, y compris l’Ibère et Ducati, mais aussi Johnny Rea, Kawasaki et l’ensemble des passionnés. Qui aurait alors pu prédire que Rea allait gagner ensuite 17 courses (+ 6 deuxièmes places), tandis que Bautista se contenterait de 5 victoires et 3 deuxièmes places ?

Au final, Bautista prit une sacré claque quand il termina la saison deuxième avec 498 points, alors que le Champion Rea en totalisait 663. Au Championnat constructeurs, Kawasaki dominait Ducati 673 à 623.

C’était le cinquième titre consécutif pour Johnny Rea, donc Álvaro Bautista n’avait pas à rougir de sa performance, lui qui découvrait ce Championnat, avec une moto toute nouvelle. Mais la domination du début de saison, suivie du renversement de situation, avait laissé des traces.

Bautista recevait alors une proposition de Honda, en pleine restructuration en Championnat du Monde Superbike. La rémunération était supposée gratifiante, avec le nombre de zéros suffisant sur le chèque. C’était d’autant moins usurpé que pour sa saison rookie, Bautista pouvait revendiquer 16 victoires, 24 podiums, 4 pole positions, 15 tours les plus rapides en course et une 2ème place dans le Championnat du Monde. Malgré cela, l’Espagnol a refusé l’offre de Ducati de prolonger son contrat pour 2020 et a signé avec Honda pour ce que l’on pense être le double de son précédent salaire.

Honda est contraint de « mettre le paquet » et, début novembre, les Japonais ont dévoilé la nouvelle CBR1000RR-R Fireblade, avec laquelle le plus grand constructeur mondial vise à revenir au sommet du Championnat du Monde Superbike. Aucun titre n’a été remporté par Honda depuis celui de James Toseland en 2007, et aucune course depuis Nicky Hayden en 2016 sous la pluie à Sepang.

« Je suis sûr qu’il a ses raisons » a estimé Tom Sykes, actuel pilote d’usine BMW après une longue carrière de 9 ans (2010 à 2018 inclus) chez Kawasaki.

« C’est étrange – prenons un peu de recul. Il a dominé la première moitié de la saison 2019, puis il a fait des erreurs et a chuté sans raison apparente. Parfois, il est plus intelligent de finir deuxième que de se battre pour la victoire. »

« Cela aurait donné au championnat une dynamique complètement différente et il y aurait eu une lutte intéressante pour le titre. Dommage. »

« La manière la plus simple et la plus logique aurait été que Bautista continue avec Ducati. Il a fait un début de saison incroyable, et avec une année sur cette moto, il aurait certainement été mieux préparé contre Jonathan Rea maintenant. Désormais, il doit tout recommencer à un autre niveau. »

Jusqu’à présent, Honda a effectué trois tests à huis clos en Europe. Le nouveau Team HRC avec Bautista et Leon Haslam n’a participé à aucun des deux essais hivernaux de la fin janvier à Jerez et Portimão. Les deux pilotes d’usine Honda seront en piste avec leurs rivaux pour la première fois lors des essais de Phillip Island en février.

Les tests privés sans concurrence ont-ils un sens ? « Il y a des avantages et des inconvénients » répond Sykes. « Faire un ou deux tests en privé pour déterminer vos limites est probablement acceptable. Je suppose qu’ils seront présents lors des tests de janvier. Si je me trompe, alors rendez-vous à Phillip Island. Honda a suffisamment d’expérience avec ses pilotes pour aller dans la bonne direction. Je suis sûr qu’il n’y aura pas de problèmes. ».

Podium de la Course 1 à Misano : Sykes, Rea et Bautista.

Photos @ worldsbk.com / Dorna, Ducati

Source : Speedweek.com

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