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Après avoir dominé les essais hivernaux 2017, Maverick Vinales s’affichait clairement comme un prétendant au titre. Pourtant, après 3 victoires en 5 courses, il a fallu attendre pas moins de 29 Grands Prix entre Le Mans 2017 pour que le Catalan remonte sur la plus haute marche du podium, à Phillip Island l’année dernière.

Entre temps, ce ne fut qu’une longue alternance de hauts et de bas qui ont non seulement mis à rude épreuve les nerfs de l’Espagnol, l’obligeant à revoir son style de pilotage… mais aussi à chercher un psy !

L’excellent Mat Oxley a recueilli les confidences très intéressantes de Maverick Vinales pour motorsportmagazine.com.

Nous ne saurions que trop vous conseiller de dévorer cet entretien sur le site britannique, mais pour ceux que la langue de Shakespeare rebute, voici quelques extraits significatifs qui montrent les conséquences et le travail induits par une carcasse plus dure du pneu avant…

Maverick Vinales : « Au début de 2017, je pouvais prendre beaucoup plus de vitesse avec l’ancienne carcasse avant. Dès que Michelin a adopté une carcasse plus dure, mon style de pilotage a changé: il est devenu «freiner tard, arrêter la moto et repartir». Enfin, durant les dernières courses, j’ai eu la chance de rouler comme ça parce que nous avons beaucoup changé les réglages de la moto, ce qui m’a permis de réaliser de meilleurs chronos. Je ne perdais pas vraiment l’avant, j’élargissais seulement. L’avant de la Yamaha est vraiment bon, il n’est donc pas facile de perdre l’avant, mais on finit par aller très loin. Au lieu de cela, vous devez vraiment arrêter la moto pour prendre le virage. Jusqu’à ce que je trouve cette nouvelle configuration, je ne pouvais pas commencer à utiliser mon propre style de pilotage. Maintenant, c’est vraiment bien parce que je suis confiant et que je peux être rapide. La confiance est très importante pour moi car j’aime être plus agressif sur la moto. J’ai essayé de suivre cette voie dès le début de la saison 2018 parce que je sentais que c’était comme ça que les pneus fonctionnaient. Mais la moto n’était pas prête à accepter cela, alors j’ai commencé à beaucoup changer de style de pilotage, à rouler plus doucement, mais j’ai eu beaucoup de difficulté avec le pneu avant, parce que il n’était pas assez chaud ».

A partir d’Aragon, Maverick Vinales a progressivement adapté les réglages de sa M1 pour la rendre plus efficace au freinage, principalement en mettant du poids sur l’arrière (ndlr : les M1 disposent d’une gueuse métallique d’environ 1 kilo dans la selle arrière).

« J’ai essayé de me concentrer pour que l’arrière fonctionne vraiment bien. Maintenant, nous utilisons le frein arrière et le pneu arrière pour arrêter la moto et cela a vraiment aidé. Si vous pouvez arrêter la moto, vous pouvez tourner, mais si vous ne pouvez pas arrêter la moto, vous ne pouvez pas tourner. Maintenant, je peux faire tourner la moto plus rapidement, donc je peux la reprendre plus tôt, donc la traction est meilleure, ce qui signifie que l’accélération est meilleure et que le pneu dure plus longtemps ».

Un réglage qui n’est toutefois pas partagé par son célèbre coéquipier…

« Bien sûr, nos tailles et nos poids différents font une grande différence . Je freine plus tard, mais il entre dans les virages avec plus de vitesse. Je préfère garder les freins jusqu’à la remise des gaz. C’est plus mon style, j’essaie donc de faire fonctionner la Yamaha avec ce style. Nous sommes plus semblables à la sortie. Nos réglages étaient très semblables, jusqu’à la Thaïlande. Nous utilisons maintenant des configurations très différentes ».

Enfin, en parallèle à ce travail technique, Maverick Vinales évoque aussi le côté psychologique, mis à rude épreuve par cette longue succession d’espoirs déçus…

« Je travaille très fort là-dessus. J’essaie de trouver un psychiatre du sport, mais ce n’est pas facile, car je dois en trouver un bon, qui me comprend. Parfois, je ne suis pas totalement concentré, alors je dois certainement améliorer cela. Je suis le genre de personne qui veut s’améliorer chaque année et si je trouve un bon psychiatre du sport, je vais beaucoup m’améliorer, car la saison dernière, quand j’ai mal fait durant les courses, c’était en partie parce que j’étais démotivé ».

Au final, l’article complet de Mat Oxley est vraiment très riche car il est rare qu’un pilote prenne autant de recul et s’exprime avec tant de lucidité, d’honnêteté et de franchise.

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