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A l’opposé de Scott Redding, Jonathan Rea a adopté une approche conservatrice ce dimanche, ce qui aurait pu lui valoir deux nouvelles victoires si un certain Garrett Gerloff n’était passé par là…

On ne parlera pas de weekend plein pour Jonathan Rea – pour cela, il aurait fallu gagner la Course 2, et non finir deuxième – mais quelle impression de maîtrise laissée par le sextuple Champion du monde Superbike en Aragón !

Le Nord-Irlandais a atteint tous ses objectifs, à commencer celui d’une 100e victoire dans la catégorie, mais aussi celui de repartir d’Espagne en tête du championnat avec la quasi-certitude de pouvoir jouer de nouveau le titre cette année. Sans compter le petit bonus : le nouveau record de la piste, obtenu lors de la Superpole !

Alors certes, Scott Redding a empêché le pilote Kawasaki de réaliser un hat-trick ce weekend en profitant de sa petite excursion hors-piste lors de la Course 2. Mais l’essentiel est accompli pour Rea, qui à la différence de son adversaire de chez Ducati a privilégié aujourd’hui les pneus intermédiaires – un choix honni par Redding en raison d’une série de déconvenues avec ce type de gommes par le passé.

 

 

Les pneus ? Un choix cornélien

Pourtant, cette décision était loin de s’imposer d’elle-même sur la grille. « Je dois bien avouer que je n’avais jamais expérimenté des conditions comme celle-là de toute ma carrière », commente Rea. « Là, le choix des pneus évoluait de minute en minute. Cela changeait tout le temps. A trois minutes du départ de la Course 2 j’en étais encore à demander à Pere [Riba, son chef-mécanicien, ndlr] si les autres pilotes avaient encore des slicks sur la grille ! »

Finalement, Rea a opté pour les pneus intermédiaires, un choix qui lui a plutôt bien réussi, surtout qu’il s’agissait d’une première avec pareille monte pour le tenant du titre : « La Course Superpole a été la première où j’ai utilisé les pneus intermédiaires, donc je tire mon chapeau à Pirelli », poursuit-il. « Ça m’a incité à les utiliser également lors de la course finale. C’était l’option la plus sûre. Ce n’était pas la bonne, mais la plus sûre, j’en suis certain. La majorité de la grille les a utilisés. Dans ces conditions, la deuxième place sonne comme une victoire. La seule façon dont nous aurions pu être plus compétitifs aurait été de faire un meilleur choix de gommes. »

Gerloff, téméraire mais fairplay 

Reste cet accrochage avec Garrett Gerloff, qui lui a probablement coûté la victoire ce dimanche après-midi. Les deux hommes se sont expliqué à ce sujet, l’Américain venant sportivement à sa rencontre dans le Parc Fermé pour s’excuser de sa bévue.

 

 

Une démarche qu’a appréciée Rea, qui considère cet incident comme un simple fait de course, les deux pilotes étant parvenus à rallier l’arrivée (Gerloff a terminé septième). « Cela a été une course pleine de rebondissements, notamment quand j’ai roulé avec Garrett », de continuer le pilote Kawasaki auprès du site officiel du Superbike, qui malgré cette incartade a su se reprendre pour aller chercher une belle deuxième place. « Il est arrivé un peu trop vite et a tenté de passer par l’intérieur, et j’ai malheureusement été pris dans l’accident. J’ai tiré tout droit dans le gravier et laissé quelques gars me passer. Mon coéquipier [Alex Lowes] et Michael van der Mark était plus forts que moi à ce moment de la course, mais j’ai repris mes esprits, j’ai échafaudé mon plan, puis tenté de l’exécuter, ce qui m’a permis de ramener de bons points. »

Le Superbike va maintenant prendre la direction du Portugal, et plus précisément du circuit d’Estoril. Un tracé qui n’avait pas franchement réussi au Britannique l’an passé, l’intéressé n’ayant pas réussi à finir sur le podium de la moindre course. Une exception qui confirme la règle, et qui est peu susceptible de se reproduire si lui et Kawasaki affichent le même niveau de performance le weekend prochain.

 

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