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Ce dimanche 12 septembre 2021, Marc Márquez a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Motorland Aragón, au terme du Grand Prix MotoGP de Aragón.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote espagnol, auteur de son deuxième podium de la saison après sa victoire au Sachsenring en juin, et qui a livré un magnifique duel face à Pecco Bagnaia tout au long de la course.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Marc Márquez sans la moindre mise en forme.


 

Marc, vous avez vraiment tout donné ici, et il devait vous être difficilement possible de faire plus aujourd’hui. Vous devez par ailleurs être très heureux de faire votre retour sur le podium après les deux chutes dont vous avez été victimes plus tôt dans le weekend…

« C’est clair que je suis très heureux de cette deuxième place, surtout après mes deux accidents vendredi et samedi. Je suis humain, et c’était assez difficile d’aborder cette course et d’être rapide dans ces conditions, car je ne voulais pas faire d’erreurs supplémentaires. Les sensations que j’ai eu ce weekend sur la moto ont été très bonnes, et je ne sais pas si une telle opportunité d’être présent aux avant-postes se représentera cette année. »

« J’ai tout essayé depuis le début pour suivre Pecco. Je savais avant même mon attaque finale qu’il faisait un boulot formidable, il freinait très tard mais parvenait à bien prendre les virages, et en plus de cela il était formidablement rapide dans les phases d’accélération. Je savais que dans le dernier tour, même si j’arrivais dans la ligne droite de retour devant lui, il m’aurait repassé. J’ai vraiment tout essayé et j’ai tout donné, mais il a fait une course incroyable, donc je ne peux que le féliciter. C’est une année difficile pour nous, mais ce type de résultats nous prouve au moins que nous sommes de nouveau capables de nous battre avec les gars de devant. »

« Je ne sais pas si une telle opportunité d’être présent aux avant-postes se représentera cette année »

 

Avez-vous eu constamment la victoire en tête durant la course, ou avez-vous également songé à vous ménager ?

« En premier lieu, j’ai essayé d’analyser les endroits où Pecco était rapide, et où étaient situés ses points faibles. Le problème c’est qu’il n’y avait aucun point faible à analyser ! Je me suis battu plusieurs fois avec Dovizioso du temps où il était chez Ducati, et là Pecco faisait du Dovi mais avec encore plus de vitesse en virage ! »

 

« Je me suis donc posé la question de l’endroit où je pourrais le passer, mais je n’ai pas réussi à en déterminer un précis. Il freinait mieux que moi et accélérait mieux que moi. J’étais meilleur que lui dans certaines phases de freinage, notamment dans les virages à gauche, mais pas du tout à droite. J’espère que tous les fans ont pris du plaisir à regarder ce duel, ce fut une belle course et pour ma part je dois dire que j’ai pris beaucoup de plaisir sur la moto. Enfin, j’ai tout de même souffert plus que je n’ai pris de plaisir ! Ce soir ça va être très sympa de revoir la course autour d’une bonne pizza ! »

« Pecco a fait du Dovi, mais avec encore plus de vitesse en virage ! »

 

Est-ce que votre épaule a été un problème lors de votre bataille contre Pecco ?

« C’était acceptable du point de vue de l’épaule. Pour moi, Pecco était tout simplement meilleur que nous, et cela n’a donc pas constitué un réel problème. »

Nous allons nous rendre à Austin dans deux manches. Pensez-vous que nous allons revoir là-bas le « grand Marc » que nous avons vu aujourd’hui ?

« On verra bien ce que ça donne à Austin, car avant cela il y a Misano et je prends les courses les unes après les autres. C’est vrai que du point de vue physique, ce weekend a été l’un des plus compliqués pour moi, mais au final c’est tout de même l’un de mes meilleurs weekends sur la moto. Nous verrons donc bien où nous en sommes à Misano. Bien sûr je pense que nous serons rapides à Austin, mais je ne veux pas être rapide que sur un tracé, je veux l’être partout, et nous devons donc continuer de travailler. »

 

Comment jugez-vous votre saison jusqu’ici en comparaison de vos attentes sur la première manche à Portimão ?

« Il s’agit probablement de la saison la plus difficile de ma carrière, et c’est vrai que c’est particulièrement dur aussi bien au niveau physique que mental. A Portimão, nous étions arrivés avec de faibles attentes, mais avec la certitude que ma condition physique allait s’améliorer bien plus rapidement que ce n’est le cas en réalité. »

« Nous travaillons aussi beaucoup sur la moto, car tous les pilotes Honda sont en difficulté. Il n’y a en effet qu’à voir où étaient Nakagami et mon frère ici-même l’an passé [Alex Márquez avait signé un podium lors de la première manche disputée en Aragón, et le Japonais avait pour sa part signé la pole position lors du la seconde] pour se rendre compte qu’ils sont aujourd’hui en difficulté. Il reste néanmoins encore cinq courses à disputer, et nous allons essayer de finir la saison 2021 sur une bonne note et bien nous préparer pour 2022. »

Après les qualifications, une grosse usure des pneus était attendue en fin de course. Cette dégradation a-t-elle été si spectaculaire que cela ?

« L’usure des pneus n’a pas été un vrai problème ici, car même en choisissant le pneu soft la dégradation de celui-ci était acceptable. Il y a bien eu une dégradation, mais celle-ci s’est faite progressivement, et c’est toujours plus simple pour les pilotes lorsque cela se passe comme ça. »

 

Nous avons pu nous apercevoir hier que vous n’étiez plus capable de réaliser les mêmes sauvetages que par le passé sur le côté droit. Est-ce que c’est quelque chose que vous avez pris en considération lors de votre duel avec Pecco ?

« Par le passé, mon style de pilotage consistait pour l’essentiel à taper dans mon pneu avant et de jouer constamment avec la limite et de procéder à quelques sauvetages avec mon coude. Mais ce n’est plus quelque chose que je suis capable de faire, du moins pour l’instant. Sitôt que je fais un petit mouvement je chute. »

« C’est pourquoi d’ailleurs j’ai autant d’accidents cette année. Par le passé je réussissais à récupérer la moto quand je perdais l’avant, alors que maintenant je ne cherche même pas à rattraper quoique ce soit. Par exemple aujourd’hui lors de ma bataille avec Pecco, je ne me sentais pas en plein contrôle lors de certaines de mes tentatives de dépassement, et donc je partais large en me contentant de simplement relâcher les freins. Mais je suis certain que dès que je serai en meilleure forme je serai en mesure de me battre comme avant. »

« Dès que je serai en meilleure forme je serai en mesure de me battre comme avant »

 

Vous venez de déclarer que vous n’étiez pas sûr de retrouver votre meilleur niveau d’ici la fin de saison. Pensez-vous que vous ne retrouverez jamais votre meilleur niveau ?

« Il y a bien sûr des doutes et nous travaillons sur cela. Lorsque j’ai fait mon retour à Portimão je m’attendais à retrouver plus rapidement mes sensations, surtout en ce qui concerne le pilotage de la moto. Mais pour l’instant je ne peux toujours pas piloter comme je le souhaite, car dès que je le fais je chute. »

 

« Je ne peux donc pas piloter de façon habituelle pour l’instant, et c’est difficile pour moi de trouver une façon de faire autrement. L’objectif est de trouver le moyen de redevenir compétitif, même si ce n’est pas avec le même style de pilotage que par le passé. Comme nous l’avons démontré ici ou bien encore en Autriche, piloter d’une façon différente ne signifie pas nécessairement être lent. Mais tout ne dépend pas que de moi : Il faut que nous continuions aussi à travailler avec l’équipe sur la moto. »

« Piloter de façon différente ne signifie pas nécessairement être lent »

 

Ce fut une course sous haute tension, car vous ne pouviez pas vous relâcher une seule seconde et vous auriez perdu le fil…

« Avant le départ c’était déjà difficile car le début de weekend n’avait pas été simple pour nous, et nous n’avions pas le même niveau de confiance après nos deux chutes. J’ai pris le départ en sachant que si j’attaquais trop sur l’avant alors je courais le risque de chuter. J’ai donc essayé d’être très précis dans mon pilotage. »

« Avant ma dernière attaque j’ai repensé à cela et je me suis dit que la deuxième place était déjà pas mal et qu’il n’était peut-être pas nécessaire d’attaquer plus, d’autant plus que Pecco n’a fait aucune erreur et que j’ai été dans l’impossibilité de trouver le moindre endroit où porter une attaque efficace. Et puis finalement je me suis dit que j’allais faire comme d’habitude, que j’allais tout faire pour essayer de passer jusqu’à la fin, même en sachant qu’en le passant dans la zone sinueuse il allait tout de même me repasser dans la ligne droite de retour, ce qu’il a fait bien entendu. Mais ce résultat me satisfait, au même titre que mon équipe. »

Le virage 12 semblait être un très bon endroit pour passer Bagnaia et creuser un léger écart qui aurait peut-être été suffisant pour vous défendre dans la ligne droite de retour. Pourquoi avoir attaqué partout sauf à cet endroit ?

« J’ai essayé d’attaquer dans le virage 1, le virage 5, mais aussi le virage 7, même si pour ce dernier ce ne fut finalement pas le cas car c’est un virage à droite et je n’ai pas suffisamment de bonnes sensations pour me permettre d’attaquer dans ce type de portion. J’ai donc concentré l’essentiel de mes attaques dans les virages à gauche. »

« J’ai aussi pensé à attaquer dans le virage 15, mais je me suis souvenu que j’avais déjà attaqué à deux reprises à cet endroit, mais c’était vraiment trop scabreux. Dans le virage 12 je n’ai attaqué qu’une fois car là encore c’était très facile de commettre une erreur, et c’est d’ailleurs ce qui est arrivé car j’ai freiné trop fort et dès que l’arrière s’est dérobé j’ai renoncé à suivre la bonne trajectoire pour tirer tout droit et partir large. »

 

Classement du Grand Prix d’Aragón MotoGP :

 

Classement du championnat du monde des pilotes :

Aragon

Crédit classement : MotoGP.com

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