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Hormis qu’il a simplement occupé nos yeux sans rien changer au championnat, que dire de ce dernier week-end en Catégorie reine à l’approche du final de la saison ? Beaucoup d’espoirs déçus au sein des teams et des pilotes…

A commencer bien sûr par le challenger Jorge Martin : arrivé avec 13 points d’écart, il en repart avec 14. Un de plus certes, mais rien de rédhibitoire à l’approche des deux dernières manches sur les circuits de Losail et de Valencia. Seul hic, l’espagnol semble marquer un peu le pas, faute sans doute à une certaine pression : d’abord psychologique au regard de l’enjeu, mais aussi et surtout technique du fait de la fameuse pression du pneumatique avant désormais sévèrement contrôlée. Surtout ne jamais rouler avec moins de 1.8 Bar plus de 50% du temps de la course.

Et les pilotes connaissent tous le risque : après un premier avertissement, la récidive coutera des pénalités temporelles allant de 3 jusqu’à 12 secondes en fonction du nombre d’infractions relevées. Autant dire que cela peut ruiner une course, alors un championnat…

Jorge Martin en a donc payé le prix ce dimanche puisqu’en grande délicatesse avec son pneu avant. Lui qui avait déjà été averti ne pouvait se permettre d’aggraver sa position « délicate » en quatrième place sous peine de dévisser encore plus au classement.

A l’inverse, les rouges du Team Factory ont crânement joué leur joker, Enea Bastianini remportant la course et Francesco Bagnaia assurant la troisième place du podium. Leur performance fut à mettre au compte (entre autres) d’un non-respect de ladite pression pendant l’épreuve. Au moins, tout ce beau monde sera sur un pied d’égalité lors des prochains départs.

Cela étant, on ne peut que regretter l’impact de cette directive sur le spectacle et l’équité des débats sportifs, sans parler de l’énième contrainte pour les pilotes qui avaient déjà suffisamment de choses à gérer sur leurs machines. Mais on ne transige pas avec la sécurité…

Les prestations des autres Ducatistes furent moins flamboyantes.

Chez Prima Pramac, Johann Zarco réalise un week-end en demi-teinte, trahi notamment par sa machine lors de la Q2 et relégué de fait à une douzième position sur la grille. Si la Sprint fut honnête, il n’en sera pas de même lors du GP avec les quatre points de la douzième place. Seule consolation : sa réintégration au Top 5 du classement général.

Au sein de la VR46, Marco Bezzecchi septième de la Sprint et sixième dimanche perd définitivement toute chance de concourir pour une victoire finale au championnat. Luca Marini, respectivement 9e puis 10e des deux épreuves, aura plus avancé sur son futur statut de pilote usine au HRC.

A propos de ladite nomination de l’italien en remplacement de Marc Marquez chez Honda, le manager Alberto Puig ne sort pas grandi de cette histoire. Roi du poker menteur, il laissa espérer tant à Johann Zarco, Fabio Di Giannantonio, Pol Espargaro que Fermin Aldeguer des perspectives qui ne se réaliseront finalement jamais. Avec l’emploi de ces méthodes d’un autre temps, on est en droit de s’interroger sur la pertinence de son attitude et, au-delà, de la crédibilité du personnage. La machine ne donnait déjà plus envie, alors que dire du management… Bon courage au pilote de la VR46 et souhaitons-lui par avance beaucoup de force morale !

Chez Aprilia, ce ne fut pas la fête. Si les pilotes Factory ont donné le change lors des qualifications, nonobstant les quatre chutes du vendredi d’Aleix Espargaro (!), en course lors de la Sprint puis lors du GP dominical les résultats furent tout autres : aucun point le samedi et une petite 12e position dimanche en GP au crédit de Maverick Vinales quand Espargaro chutait pour la cinquième fois du week-end…

Pire chez RNF Aprilia où le fer de lance Miguel Oliveira continue, après ses déconvenues des précédents Grands Prix, de patiner au propre comme au figuré. Raul Fernandez ne fera pas mieux. Le comble fut atteint dimanche avec l’abandon des deux pilotes. Dommage pour Razlan Razali et son team aux couleurs locales qui auraient sans doute préféré un exploit !

La marque autrichienne KTM elle aussi obtiendra des résultats en demi-teinte. Brad Binder, après une cinquième place de haute lutte en Sprint, chutera le lendemain lors de la course longue. Notons un Jack Miller plus présent qu’à l’accoutumée avec une 6e place en Sprint et une 8e en GP. Et ce ne sont malheureusement pas les boys de chez Tech3 GASGAS qui auront pu aider ce week-end, même si ce n’est très certainement que partie remise. Mais enfin, et comparativement à l’outrageuse domination des Ducati, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir !

C’est sans doute ce que doivent se dire les dirigeants du HRC avec des Honda définitivement à la peine et systématiquement aux dernières places des deux épreuves. Les mauvaises méthodes de Marc Marquez en qualifications, exaspérantes pour ses concurrents, n’auront pas plus aidé aux résultats avec sa maigre 13e place dominicale. Comme quoi le problème est définitivement ailleurs. Quant à Joan Mir

Chez Yamaha, hors la transparente prestation de Franco Morbidelli, Fabio Quartararo fera preuve de tout son talent pour terminer cinquième du GP dimanche après une Sprint ratée la veille. Mais les comparaisons avec l’épouvantail Ducati font mal.

Les seuls pour qui cette manche fut un succès sont bien Enea Bastianini et Alex Marquez. L’italien tout d’abord qui avec un mode d’emploi de sa GP23 totalement assimilé, et après s’être muselé en Sprint pour laisser son coéquipier Francesco Bagnaia empocher la troisième position, s’envolera littéralement dimanche pour remporter sa première victoire en habit rouge. Mérité et libérateur, surtout lorsque sa place est potentiellement menacée pour la saison prochaine. « Bestia » se rappelle opportunément au bon souvenir de son employeur.

Et que dire d’Alex Marquez ? Le pilote Ducati Gresini fut brillant en qualifications à un cheveu de la première ligne, intraitable en course Sprint avec sa deuxième victoire de la saison, et impérial dimanche avec la seconde place du podium. Un week-end quasi parfait. Tout le monde ne put en dire autant !

Espérons des situations moins figées pour la prochaine course et, surtout, plus de show. Car sur le plan du spectacle, et après une tournée outre-mer jusqu’alors passionnante, l’ambiance était morne.

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