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Au terme d’une course très disputée, avec un rythme rapide (de nombreux tours en 1’59 sur le circuit Paul Ricard), Mike et ses coéquipiers David Checa et Niccolo Canepa ont réussi à s’imposer à l’issue du 81e Bol d’Or avec la Yamaha R1 de l’équipe GMT94 Yamaha de Christophe Guyot. Voici comment di Meglio a vécu cette victoire lors de la grande classique d’endurance.

Tu étais en tête du Bol avec David Checa et Niccolo Canepa dès la fin de la deuxième heure, à la lutte avec la Suzuki du SERT, puis ensuite avec la Honda FCC, et vous n’avez pu commencer à respirer avec une bonne avance qu’environ à la mi-course. Comment s’est passé pour toi et le GMT94 la première partie du Bol d’Or ?

« Dans l’ensemble ça s’est plutôt bien passé car lors des essais on avait un peu de retard avec les réglages de suspension. On a préféré travailler sur la course en pneus usés que sur les qualifications. En course on était un peu incertain des pneumatiques à utiliser, mais on est partis sur un choix qui s’est avéré assez bien. On a essayé de faire une course impeccable. Ça s’est bien passé, il y a eu un souci tout de suite pour la Kawa et plusieurs équipes ont eu des ennuis en début de course. Pendant les essais, on avait vu des motos qui marchaient vraiment fort, et sur des courses de 24 heures c’est vraiment compliqué.

« En fait, on se sentait en situation d’infériorité face à d’autres machines, mais bon, on était décidés à aller jusqu’au bout. On a donné le maximum. Lors de nos trois premiers relais, on a essayé de se mettre dans le bain et ça a été. Ensuite, on a vu au fur et à mesure qu’on pouvait aller chercher la première place et on a attaqué de plus en plus fort avec mes coéquipiers pour se positionner premier et essayer de creuser un écart.

Ensuite vous avez eu votre dose de déconvenues avec trois interventions de pace cars peu favorables (dont deux pendant ravitaillements) et un stop & go. Ça vous a miné un peu le moral ?

« Ça ne nous a pas miné le moral, mais c’est sûr que quand on donne le maxi, qu’on est premier, ou proche de la tête, ou qu’on creuse l’écart, et que tout à coup on perd tout, c’est dur. Mais on y croit toujours, la course n’est jamais finie. Moi pendant ma première saison en endurance, j’ai appris que ce n’était jamais fini, qu’il ne faut jamais baisser les bras. Il faut toujours y aller, c’est comme si c’était un combat. On ne sait jamais comment ça va se finir. Parfois tout peut bien aller et il peut se passer quelque chose dans la dernière heure. Même si on est en tête, il faut savoir mettre un peu de distance pour avoir un peu de sécurité en cas de souci.

Dimanche à 11h30 la Honda FCC chutait, et l’autre Honda (la 111) était retardée par un problème d’alternateur. Quelle a été votre attitude en vous retrouvant seuls devant ?

« Avant que la FCC ne chutât, on était deuxième et on avait eu une panne d’essence avec Niccolo. Donc on s’était retrouvés à presqu’une minute derrière la FCC et c’était alors compliqué. Mais on s’est dit « on y croit toujours, on pousse, on donne le maxi ». J’ai réussi à récupérer 15 à 20 secondes sur la FCC pendant un relai. Puis la FCC a chuté. Est-ce que c’est la pression qu’on leur a mise ? On ne sait pas, mais le fait qu’on n’ait jamais lâché a fait que les autres concurrents ont été aussi obligés de pousser fort. Il y a eu une erreur de leur part, qui nous a permis de nous retrouver en tête avec un certain confort. Mais la course n’était pas finie car on était encore à trois ou quatre relais de la fin. On a moins attaqué ensuite, on a enroulé. On a mis des maps moins puissantes pour essayer d’avoir le moins de soucis possible pendant les dernières heures.

Maintenant que vous vous connaissez depuis un an avec David Checa et Niccolo Canepa, avez-vous déterminé des rôles privilégiés pour chacun, comme celui qui va chercher le chrono en qualification, celui qui va plus vite sur le mouillé, celui qui prend le départ, qui termine, celui qui est plus à l’aise dans telle ou telle circonstance ?

« Pas spécialement. Moi je sais que je préfère laisser mes coéquipiers prendre le départ parce que je suis un peu petit et que la R1 est quand même une moto assez haute. Je préfère leur laisser car ils le font très bien. Après ça varie selon les circuits, quand parfois l’un peut se sentir mieux qu’un autre. Quand l’un est en difficulté, on essaie de le conseiller au mieux pour que le groupe soit le plus homogène possible. On partage, pour essayer de faire en sorte qu’on soit tous les trois le plus fort possible.

Avec un titre de Champion du Monde pour ta première saison et ta récente victoire au Bol d’Or, comment te sens-tu en endurance ?

« Je ne suis pas Champion du Monde au classement pilotes, mais Champion du Monde par équipes avec le GMT. C’était la dernière année où il y avait un titre pilotes et un titre par équipe. Cette année, avec le même règlement j’aurais été Champion du Monde. Ce qui s’est passé l’année d’avant, c’est que Lucas Mahias a été Champion du Monde, mais pas mes coéquipiers, ce qui était très compliqué. Par équipes, le SERT a été Champion du Monde, mais Lucas Mahias a été le seul pilote Champion du Monde. C’était un peu bizarre. Cette année, mes deux coéquipiers ont été Champions du Monde et moi j’ai fini troisième en tant que pilote, tout en étant Champion du Monde avec le GMT. C’est un peu étrange mais c’est la dernière année que ça se passe comme ça.

« Je prends de l’expérience au fur et à mesure des courses. Les 24 heures du Mans s’étaient bien passées. Le Bol d’Or de l’extérieur a pu avoir l’air d’une course assez facile, mais beaucoup de choses se sont déroulées. Lundi matin, quand on s’est réveillés avec mes coéquipiers et Christophe, on était déjà dans la stratégie et tous les points à travailler et à faire évoluer. On était contents de ce qu’on avait fait, mais on voulait progresser sur tous ces points-là pour être encore meilleurs, parce que face à la concurrence de cette année, il ne faut rien laisser, il faut avancer, et je pense que c’est en faisant ça que l’équipe sera encore meilleure et qu’on aura la possibilité d’être Champion du Monde en fin de saison. »

Photos © Jean-François Muguet pour GMT94 Yamaha, et FIM EWC

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