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Avec ses deux coéquipiers Illya Mykhalchyk et Julian Puffe, Kenny a mené la S 1000 RR du BMW Motorrad Endurance Team sur la troisième marche du podium du dernier Bol d’Or, épreuve inaugurale de la nouvelle saison du Championnat du Monde d’endurance.

Après avoir décidé de se concentrer sur l’endurance et de délaisser la MotoE, Kenny Foray se prépare à affronter les 8 Heures de Sepang qui vont être organisées pour la première fois sur le circuit malaisien et qui auront lieu le 14 de ce mois.

Né le 2 août 1984 à Sèvres, Kenny totalise 36 victoires, 26 pole positions et 65 podiums. Il a été sacré Champion du Monde d’Endurance en 2014 au sein du GMT94, avec comme coéquipiers Mathieu Ginès et David Checa. L’année dernière, avec Julien da Costa, Mathieu Ginès et le Team ERC-BMW Motorrad Endurance, était un peu moins faste.

Kenny, cette saison tu bénéficies d’une structure imposante avec l’arrivée d’une équipe officielle BMW en endurance. Coup d’essai, coup de maître au Bol d’Or, avec la troisième place. Cet excellent résultat vous a-t-il surpris ?

« Oui, ça nous a surpris parce que c’était une nouvelle moto et une nouvelle équipe. Être sur le podium était donc très bien. Après, on est conscients que plusieurs facteurs nous ont aidés : la course n’a duré que 12 heures et le déclassement de l’ERC nous a fait gagner une place. On sait très bien que ça aurait été plus compliqué si l’épreuve avait été plus longue car ça reste une nouvelle moto, et il y a beaucoup de choses encore à découvrir. Il y a encore du travail à faire, et ce qui a été réalisé au Bol d’Or est une très bonne chose. Ça ne veut pas dire qu’on ne le mérite pas, mais on est conscient qu’on a bénéficié de réussite.

« Toutefois à deux heures de la fin, avec notre rythme d’alors, si on n’avait pas eu un petit souci soudain, on aurait dû finir deuxième. Donc on est surpris et on est très contents. »

Pour les prochaines 8H de Sepang, tu vas avoir un nouveau coéquipier en la personne de Markus Reiterberger. Entre lui, Illya Mykhalchyk et toi-même, comment allez-vous vous répartir les rôles puisque vous avez chacun une expérience de l’endurance qui est différente ?

« L’avantage de Reiterberger, c’est qu’il connait le circuit, et c’est le seul de nous trois. C’est quelque chose de très intéressant parce qu’on ne peut pas négliger le fait d’avoir cet avantage-là. Quand on a quelqu’un qui connait le circuit, ça permet d’avoir une expérience importante car il peut être vite rapidement, et comme ça la moto peut partir dans une bonne direction dès le début. »

« Ça déjà c’est une super chose. Après, avec mon autre coéquipier Illya, on va tous les deux découvrir le circuit. C’est quelqu’un de très rapide. Il est jeune et c’est un plus. Malgré l’apparence qu’il peut donner, c’est quelqu’un de très intelligent et qui a une bonne analyse de la course. Quelqu’un comme ça en endurance, s’il reste canalisé comme il l’est aujourd’hui, je pense que ça peut devenir un très bon pilote. »

Vos adversaires officiels directs Honda, Yamaha et Kawasaki ont abandonné au Bol d’Or. Quelle va être votre stratégie cette saison face à eux ?

« Dans un premier temps, notre objectif était d’acquérir un maximum d’expérience. Maintenant, on se retrouve à devoir quasiment jouer les premiers rôles, chose qui n’était pas prévue dans un premier temps parce qu’on savait très bien qu’avec une nouvelle moto et un nouveau team, en endurance il faut du temps. Ça ne se fait pas, comme on dit, en deux minutes. »

« C’est pour ça que c’est un peu délicat comme situation, parce qu’en fait on se retrouve directement sur le devant de la scène. Ce n’est pas délicat au sens où ça nous embête, bien au contraire. En fait le truc c’est que ça nous amène d’autres objectifs, mais il ne faut pas que nous oublions que notre premier but est d’abord d’engranger un maximum d’expérience. »

« Si jamais on arrive à faire des coups d’éclat, voire à gagner des courses, on ne va pas s’en priver, bien sûr. Si on peut faire quelque chose dès la première année, on ne va pas se gêner. Mais je prends tout ça avec des pincettes parce que je sais très bien qu’il faut aussi accumuler de l’expérience, ce qui est une des choses les plus importantes. »

Lors du dernier Bol, vous n’avez ravitaillé que 9 fois, soit beaucoup moins que les autres*. Comment consommez-vous si peu ?

*Classement final du Bol, avec le nombre de ravitaillements sur la droite :

« Ça, il faut demander aux techniciens, mais c’est assez rigolo parce qu’on admet toujours avoir quelques doutes par rapport à tout ça. C’est vrai qu’aujourd’hui quand on voit une moto qui marche très bien et qui ne consomme pas, on trouve ça très surprenant. »

« Il faut savoir qu’à Suzuka tous les top teams officiels roulent une heure et leurs motos sont ultra performantes. Donc, en fait, ça montre bien que c’est quelque chose qui est réalisable. Les techniciens de BMW ont trouvé quelque chose pour avoir une moto qui est fiable et qui ne consomme pas. »

La prochaine course sera les 8 Heures de Sepang. Quels y seront tes objectifs ?

« Pour moi, d’après la liste des engagés, notre objectif sera de nous baser par rapport au SERT et à la Kawa. Si des teams comme FCC et le YART ont un matériel identique à celui dont ils disposent pour les 8H de Suzuka, on sait que ça va être compliqué. »

« Sur le papier, si leurs performances égalent celles de Suzuka, il nous sera très compliqué d’être aussi performant qu’eux. Et si l’on tient compte du Championnat, l’objectif c’est le SERT parce que ce sont eux qui sont devant. »

Classement provisoire du Championnat du Monde avant les 8H de Sepang :

Photos © Bayerische Motoren Werke Aktiengesellschaft