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A côté d’un chapitre sur la compétition, la conférence de presse annuelle organisée par la Fédération Française de Motocyclisme (FFM) ce 9 janvier 2004 à la Gaîté-Lyrique à Paris a permis à son président Sébastien Poirier d’aborder les enjeux sociétaux de la pratique de la moto, à commencer par LE sujet qui concerne chacun d’entre nous, l’arrivée du contrôle technique programmée cette année.

Sébastien PoirierOn a évidemment travaillé avec Vincent Thommeret de la CSIAM (chambre syndicale de l’industrie auto moto) et la FFMC, puisque nous on a toujours pris l’aspi de la FFMC sur ce sujet voie publique. On était en réunion avec la FFMC, on s‘est battu aux côtés de la FFMC, pour porter la voix comme quoi ce contrôle technique ne servirait à rien et n’avait pas de sens, afin d’obtenir une dérogation. Je crois qu’on a fait le maximum de ce qu’on pouvait faire. Le Conseil d’État a complètement modifier la règle du jeu en disant voilà, moi j’estime qu’il faut un contrôle technique, vous n’avez pas le choix, astreintes, et cetera, et cetera. Donc on a eu l’occasion avec la FFMC d’essayer de trouver des solutions intermédiaires. Je serais tenté de dire que pour le sport moto on a trouvé une solution très intéressante et très valorisante, puisque avec une licence sportive annuelle entrainement ou compétition, les pilotes d’enduro et de trial, et en tout cas ceux qui seront sur une machine d’enduro ou de trial, pourront déroger à cette obligation de contrôle technique. Donc on a essayé, on a défendu notre sport, nos activités sportives, nos licenciés, on a obtenu cette dérogation, on ne pouvait pas l’obtenir sans un minimum de critères, et on a réussi. Et j‘en suis très très fier, car je considère que la Fédération Française de Motocyclisme, son rôle, c’est de défendre ses licenciés, et donc nous avons défendu les intérêts de nos licenciés en obtenant cette dérogation. Après, il faudra évidemment qu’on rentre dans les modalités pratiques, qui ne seront évidemment pas simples, mais dans tous les cas, je pense que c’est une bonne chose pour les enduristes et les trialistes français. 

Mais les enjeux sociétaux passent aussi par une réduction des émissions sonores, et là, le président se montre d’autant plus intransigeant qu’il s’agit peut-être du point le plus facile, du moins le moins techniquement difficile, à s’approprier. La FFM s’implique donc totalement dans ce sens et se pose même en leader dans l’expérimentation d’un contrôle dynamique …

« J’en avais parlé l’an passé, longuement, et avec Jean-Marc Desnues on pose définitivement le projet de réduction des émissions sonores, donc vous avez pu constater les normes qui seront appliquées dès 2024 sur nos disciplines, et celles qui seront appliquées en 2025, notamment en motocross parce que la FIM a reporté d’un an la mise en place de cette nouvelle norme. Donc nous, fédération française, on a fait le choix de se cadrer sur la mise en place FIM, autrement, ça aurait été extrêmement compliqué. Et puis surtout, c’est la vitesse le vrai sujet pour nous, avec Patrick Coutant, où on on part sur une réduction des émissions sonores. Mais surtout on part sur une nouvelle mesure de contrôle qui sera un contrôle dynamique. Ce n’était pas la solution de facilité, la solution de facilité, c’est de faire un contrôle statique, comme on fait depuis 30 ans. On le sait tous depuis 30 ans, il y a une difficulté de contrôler en statique, voire quelquefois des outils modernes qui permettent de faire qu’on puisse parfaitement passer un contrôle technique, y compris un contrôle technique fédéral. Donc là on va rechercher le bruit, on va contrôler les motos en dynamique, en pleine charge, et donc il y a un vrai travail qui a été mené pendant 2 années avec des experts acousticiens, parce que c’est extrêmement technique, compliqué, scientifique.
On a également travaillé avec tous les circuits français, et on va poser cette nouvelle réglementation en 2024, circuit par circuit. On a de nouveaux officiels qui vont être formés pour s’occuper exclusivement de ce contrôle dynamique, comme la FIM a des officiels pour contrôler le franchissement des vibreurs sur les circuits. Nous, on va avoir des officiels formés spécifiquement pour veiller au respect de cette règle. Alors on a, on est très prétentieux, parce que pour l’instant, à ma connaissance, il y a pas de fédération au monde qui s’est engagée sur ce contrôle dynamique. La FIM nous regarde avec beaucoup d’attention. Moi je suis persuadé qu’on va réussir, parce que aujourd’hui on a les circuits, on a le logiciel, on a le prestataire, on aura les officiels demain, il y a une volonté de faire de la part des circuits, on va tous réussir ensemble. Moi je sais que si on réduit de 3, 4 ou 5 décibels, on va réduire l’intensité sonore des motos et on va sauver les circuits. C’est ça qu’il faut retenir et on va réussir en contrôlant en pleine charge, en allant sanctionner ceux qui font du bruit et non pas ceux qui ne passent pas le contrôle de bruit. Et ça, c’est fondamental pour moi ! Alors évidemment, il y aura un peu de travail, monsieur Coutant et toutes vos équipes, mais c’est ce qui fait le charme des projets fédéraux. C’est un projet ambitieux. Il faut qu’on le réussisse, et je sais qu’on va le réussir ensemble. Et si on le réussit ensemble, je peux vous assurer qu’on va sauver les circuits, on va les libérer d’une charge, d’une crainte qui est liée à ce contrôle de bruit. On a une responsabilité collective et individuelle, et on doit par contre réussir ensemble.” 

Enfin, conjointement à la FFSA (Fédération Française du Sport Automobile), la FFM a commandité une étude sur le volet environnemental, qui vient compléter le volet économique étudié il y a peu, histoire de savoir de quoi on parle…

“J’associe vraiment la FFSA parce que je pense qu’on a fait un gros travail, et nos équipes également, qui a duré, qui s’est inscrit dans le temps puisque je crois que cette étude a débuté il y a 18mois, 24 mois. Ce n’était pas simple parce qu’en effet, on avait une ambition qui n’était pas celle de contrôler un événement sportif, mais de contrôler toute une filière. Alors vous allez me dire quel intérêt de d’aller créer les bâtons pour vous faire battre ? Non, on est pas en défensive: de façon très positive. on voulait dire ce que nous représentions en terme de bilan carbone, et de façon très, très volontariste. Encore une fois, on a une chance, c’est que nous sommes un lieu d’innovation et de recherche, et il faut positionner les sports mécaniques dans cet espace d’innovation, de recherche. Donc sur le baromètre économique, on l’a réactualisé.
Quelques chiffres clés. Je ne voudrais pas à redire ce qui a été dit en conférence de presse avec Nicolas mi-décembre, mais peut-être rappeler ce chiffre de 3 milliards de chiffre d’affaires sur l’ensemble de la filière des sports mécaniques, donc nos 1900 compétitions. 3 millions de spectateurs également, c’est-à-dire que entre l’auto et la moto, il y a 3 millions de personnes, 3 millions de Français, qui se sont déplacés pour assister à une compétition de moto ou d’auto. Et puis le 3e point, entre guillemets, c’est le fait que nous sommes la 3e filière économique sportive en France. On présente quand même quelque chose, et évidemment une filière qui n’est pas délocalisable, avec des belles entreprises françaises, et certaines évidemment sont représentées ici. Donc voilà, une bonne fierté.  

 Et puis l’autre chiffre que je voulais mettre en exergue ce soir par rapport à la partie économique, c’est le fait que 64% de nos événements auto et moto sont organisés sur des communes de moins de 5000 habitants, c’est à dire qu’on est vraiment au cœur de la ruralité. On va dans les petites villes, les villages, et on apporte une animation. On apporte aussi de l’activité économique et quelquefois des 13e ou des 14e mois pour des petits commerçants. Donc c’est ça notre apport économique, si on devait retenir 2 chiffres clés.  

 Alors sur la partie environnementale maintenant, je ne voudrais pas être trop long parce que c’est vraiment très technique, et on aura l’occasion, nous, Fédération Française de Moto, et c’était convenu avec la FFSA, de développer des chiffres spécifiquement moto. On communiquera donc un document spécifique là-dessus, mais quelques chiffres que je peux déjà vous exprimer ce soir : 4% !
4% sur une manifestation, le fait d’utiliser des motos représente 4% de l’impact carbone (de la manifestation). Uniquement le temps de roulage, uniquement en compétition, on est sur moins de 5%, on est autour de 4%, c’est à dire rien, sur une compétition. 

2e chiffre, et c’est un chiffre important : les 258 kilos équivalent CO2, ça correspond à l’impact carbone en kilos de nos licenciés NCO qui font de la compétition, en moyenne, toutes disciplines confondues. Ca représentent 258 kilos équivalent CO2 sur une saison de compétition.
En soit, ça ne veut rien dire comme chiffre, mais si on le compare à des chiffres clés, et il y en a un certain nombre, généralement on compare à des voyages aller-retour Paris-Machin, mais je ne sais pas si vous avez suivi l’actualité en termes d’impact carbone, on a un représentant du GIEC qui a évalué l’impact carbone d’un animal domestique, chat, chien : une tonne par an ! Une tonne par an, l’impact d’un animal chien, chat. On en retire les conclusions qu’on veut en tirer, mais en tout cas, ça prend perspective, et l’autre comparaison, un cheval : un cheval, 3 tonnes par an, en moyenne on est sur 3 tonnes !
Donc c’est important quand même d’avoir ce chiffre clé, non pas pour dire qu’on a rien à faire, ce n’est pas ça le message, surtout pas ça. Le message c’est juste pour dire ce que l’on représente, qu’est-ce que représente un compétiteur au sein de la Fédération Française de Moto qui participe à des compétitions, qui est licencié NCO. Et bien c’est en moyenne 258 kilos de CO2, donc ça c’est important quand même de le mettre en perspective. 

Et puis le dernier chiffre, c’est le fameux 0,001 %, ça correspond à la part du roulage en compétition dans le total des émissions de gaz à effet de serre du pays, donc on représente 0,001 % des émissions de gaz à effet de serre du pays.”