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A l’occasion d’un incroyable Grand Prix d’Espagne, entre le vendredi et les tests du lundi Fabio Quartararo a fait passer le record absolu du circuit de 1’37.653 à 1’36.379, soit 1.274 de gagné, ce qui est tout simplement rarissime.

L’an dernier, Johann Zarco avait honoré les spectateurs du Mans d’une superbe pole position, devant Marc Marquez et les plus grands. Samedi dernier sur le Circuit Angel Nieto, « El Diablo » s’imposait lors des qualifications et s’élançait depuis la pole position. Ce n’était que son quatrième Grand Prix en MotoGP, et il ne dispose que de la moins évoluée des quatre Yamaha engagées en Championnat du Monde.

Claude, après l’exploit de Johann Zarco en 2018, Fabio Quartararo a ébloui par son talent lors du GP d’Espagne, et même des tests du lundi suivant. Pour l’organisateur du GP de France, est-ce une promotion rêvée ?

« Non, c’est qu’on est très bien organisés (rire) ! ».

Effectivement…

« Ce genre de chose est toujours positif. Ça donne de la lumière au sport moto et aux pilotes. Par voie de conséquences, pour nous c’est positif, c’est évident ».

Depuis le début de cette année, le leader du Championnat du Monde MotoGP a changé à chaque Grand Prix. Il y a maintenant 3 points entre les trois premiers (Marquez 70 points, Rins 69, Dovizioso 67) et Rossi pas loin avec 61. Quatre constructeurs différents occupent les quatre premières places. Vit-on, en termes de spectacle, un âge d’or de la MotoGP ?

« Non car je pense que toutes les années, depuis quelques temps, le spectacle moto sur les Grands Prix est au top. En plus avec quatre constructeurs ainsi à la lutte, c’est encore mieux. Tout est possible, et on en voit bien l’intérêt ».

« Personne n’aurait mis un centime sur Fabio en début de saison, même s’il a beaucoup de talent. Il a réussi à surprendre à ce niveau-là. Rins a montré aux États-Unis que, face à Valentino, il a été meilleur que lui. Donc ça ne peut que motiver Valentino aussi à être encore plus devant ».

« Et tout le monde peut-faire des fautes, Marc Márquez compris. Donc le scénario est sympathique ».

Fabio Quartararo est très demandé par la presse internationale qui le découvre. Avec en plus la presse nationale au Mans, ne penses-tu que les sollicitations risquent d’être un peu envahissantes ? Ton rôle en tant qu’organisateur est-il, quelque part, d’aider à le protéger un peu ?

« Je pense que le team dont il fait partie (Petronas Yamaha SIC) est structuré, avec un service de presse qui gère son planning. On a échangé avec lui à ce sujet, et en fait c’est beaucoup plus confortable pour lui en MotoGP qu’en Moto2. Parce qu’en Moto2 des gens pouvaient venir le voir à n’importe quel moment pour n’importe quelle raison, alors qu’en MotoGP, c’est calé : c’est de telle heure à telle heure à tel endroit ».

« Il a changé de dimension, mais c’est plus structuré. Donc c’est aussi pour lui, je pense, plus relax ».

Arrivé deuxième au Championnat du Monde derrière Marc Marquez l’an dernier avec 58 points, Johann Zarco était en pole position au GP de France. Cette année il arrive dans la Sarthe 18e avec 7 points. Ne crains-tu pas que son week-end manceau soit assez difficile à vivre ?

« Je ne le pense pas, non. Il est conscient qu’il y a beaucoup de travail à faire. Il doit s’adapter à la machine et la faire évoluer avec son équipe. Yamaha est là depuis des décennies, or KTM ce n’est que leur troisième année. Donc s’il y a avait des miracles, ça se saurait ».

« Actuellement KTM travaille, ce qui est également le cas de Johann qui est en train de s’adapter. Il a changé de team. Beaucoup de choses ont changé dans son environnement, donc il faut lui laisser un peu de temps ».

« Son talent et son caractère ne se sont pas dégradés, simplement les éléments techniques ne permettent pas actuellement une progression très rapide ».

Le Grand Prix de France a obtenu la meilleure affluence mondiale de la saison 2018 en termes de nombre de spectateurs présents  le dimanche. Avec 105 203 spectateurs le 20 mai 2018 sur le circuit Bugatti, le Grand Prix de France a devancé le Grand Prix des Pays-Bas (105 000) et le Grand Prix de Malaisie (103 984). Avec le phénomène Fabio Quartararo, penses-tu améliorer ce succès ?

« On va voir. On saura le résultat après. Tu sais, le passage au sommet est toujours éphémère. C’est comme les alpinistes : un moment, tu redescends ! ».

En général oui (rire collectif) !

 

Photos : En titre, Fabio après avoir signé la pole à Jerez samedi dernier. Ci-dessus Claude Michy avec Giacomo Agostini, photo également prise à Jerez la semaine dernière.

Vidéo : Fabio Quartararo contre son coéquipier Franco Morbidelli

https://twitter.com/MotoGP/status/1125765006522507264

Pour toutes les informations détaillées et pratiques concernant le GP de France, consulter le site de l’organisateur.

Crédit photo © PSP – Lukasz Swiderek