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La petite cité d’Hockenheim, situé dans le Bade-Wurtemberg, est un lieu qui compte pour l’histoire des sports mécaniques. La moto, au même titre que la Formule 1, fut longtemps mise à l’honneur dans ces forêts allemandes.

L’Allemagne est un pays de sport et d’industrie depuis bien longtemps. Un Grand Prix national y est couru officiellement depuis 1925. Différents circuits ont été utilisé, en particulier l’Avus, non loin de la capitale, ou la boucle Nord du Nürburgring.

Le pays se démarque par la qualité et la difficulté de ses tracés. Tous sont très sinueux, à l’image de l’oublié Schottenring et du Sachsenring dans sa première version. À l’Ouest, un nouveau tracé fait son apparition en 1932 : le circuit d’Hockenheim.

Petit saut dans le temps. C’est en 1957 que débute notre histoire. Les courbes ont déjà été largement remodelées et le tracé révisé mais Hockenheim fait sa première apparition au calendrier du championnat du monde.

Libero Liberati, sur Gilera, est le premier vainqueur du Grand Prix d’Allemagne 500cc sur le Hockenheimring, en 1957.


Durant les années suivantes, Hockenheimring est largement utilisé, souvent en alternance avec le Nürburgring. C’est en 1965 que ce dernier prend sa forme « définitive », tout du moins en ce qui concerne la moto.

La division du territoire allemand entraîne la création d’un Grand Prix parallèle en RDA. Le Sachsenring convient parfaitement à la moto et déplace les foules, plus que n’importe où en Allemagne. Ainsi, le début des années 1990 voit la disparition des deux géants Hockenheimring et Nürburgring au profit du tourniquet de Saxe.

Hermann Tilke, architecte préféré de la FIA, est chargé de remodeler un circuit définitivement trop dangereux en 2001. L’ancienne partie Est d’Hockenheim est détruite (voir photo ci-dessous), laissée à la nature.





Cependant, le passé est indélébile. Quelques traces de l’activité humaine d’antan subsistent, là, au milieu des bois. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?

Pour répondre à cette question, se rendre sur les lieux semble être la seule solution viable. Le plan est simple : Se repérer grâce à une petite rivière longeant le flanc Nord, l’Hardtbach. Ainsi, suivre la trace de l’ancien circuit devient aisé.

Ce n’est qu’après avoir juré de longues minutes, en raison de la fermeture temporaire du musée, que l’exploration débute réellement. Rapidement, au niveau du virage n°2 (sur le nouveau circuit), un chemin bitumé s’enfonce dans les bois.

Serait-ce plus facile que prévu ? Oh que non. Quelques instants plus tard, la nature a repris ses droits sur l’ancien tracé. Impossible même de suivre la trajectoire, jonchée de ronces et de jeune forêt.

Heureusement, un ancien chemin de liaison se fait remarquer, sans doute emprunté par les commissaires pour rejoindre les postes reculés. Il débouche sur un spectacle grandiose, à peine croyable.

Un matériau que l’on ne pense pas rencontrer au beau milieu du Bade-Wurtemberg : du sable. Beaucoup de sable (voir photo ci-dessous). Nous sommes maintenant au niveau du complexe Clark, mis en place après la mort de Jim Clark ici même en 1968.

Sous le sable, l’histoire.

Le sable est souvent utilisé pour les buttes, tribunes « naturelles » et autres aménagements sur de nombreux circuits. Le Mans ne fait pas exception et vous avez sans doute déjà fait attention à ce détail.

Plus loin, le chemin se poursuit parallèlement à l’Hardtbach. Le mémorial original de Jim Clark trône à cet endroit; Ne passez pas à côté sans le voir si vous entreprenez la même expédition. Il s’agissait de poursuivre en direction d’Ostkurve, la « courbe Est », virage absolument mythique.

C’est ici que Wayne Rainey et Eddie Lawson s’expliquèrent toute la course durant lors de l’édition 1989. Nous n’y sommes pas encore. La liaison permet d’observer une sorte de « marche », qui correspond à l’ancien emplacement de la piste.

Cette marche se transforme bientôt en butte, puis en mur de sable. Ça y est, nous sommes au niveau d’Ostkurve. Un vieux transformateur, des pavés caractéristiques, un morceau de rubalise labélisé « Jaguar Racing »… Pas de doute, nous sommes sur un ancien circuit.

Vestige du passé.

Rendez-vous demain pour la suite et fin de cette petite expédition !