Moto2, Interview du vainqueur Jorge Martin : « une saison difficile vous rend toujours plus fort »

Après avoir disputé 67 Grands Prix et remporté 8 victoires en catégorie Moto3, le Madrilène Jorge Martin s’est imposé dimanche dernier pour la première fois en Moto2, sur une Kalex de l’équipe Red Bull KTM Ajo, pour sa 24e course dans cette cylindrée intermédiaire.

La deuxième saison en Moto2 de l’Espagnol est brillante, avec déjà au total, entre 2019 et 2020, une pole position (GP d’Espagne en juillet dernier), 4 podiums (3e au Japon et 2e en Australie l’an dernier, 3e en Espagne et 1er en Autriche cette année), 1 tour le plus rapide (à Motegi en 2019) et désormais une victoire.

Jorge a splendidement remporté le titre de Champion du Monde en Moto3 en 2018, avec 7 victoires (Qatar, USA, Italie, Pays-Bas, Allemagne, Aragon et Malaisie), après un premier triomphe inaugural à Valence en 2017.

Sa première victoire en Moto2 du week-end dernier lui permet d’occuper désormais la troisième position du classement du Championnat du Monde provisoire, avec 59 points, derrière Luca Marini (78 points) et Enea Bastianini (73).

C’est le 16e succès en Moto2 pour son équipe, le Red Bull KTM Ajo Team, qui est l’actuelle deuxième du classement mondial par équipes avec Jorge et Tetsuta Nagashima.

Classement du Championnat du Monde par équipes :

Que signifie pour vous votre première victoire en Moto2 ?

« Gagner mon premier Grand Prix en Moto2 est, sans aucun doute, quelque chose de très important pour moi, et encore plus lorsque je le fais sur un circuit spécial pour l’équipe : le Red Bull Ring. »

« Dimanche, je me suis soulagé de beaucoup de pression, car remporter sa première victoire est quelque chose qui vous pèse quand vous passez à une nouvelle catégorie. Je suis sûr qu’à partir de maintenant, sans cette pression supplémentaire, nos performances seront encore meilleures. »

Comment se déroulait le travail avec l’équipe avant de remporter votre premier triomphe ensemble ?

« La saison 2019 a été un peu difficile, mais une année comme celle-ci vous rend toujours plus fort. Grâce à cela, je suis maintenant meilleur au freinage et à l’accélération, et nous le voyons en 2020. Sans aucun doute, l’équipe a fait un excellent travail. Ils m’ont aidé à grandir et à progresser en tant que pilote. »

Selon vous, quelle a été la clé de cette victoire ?

« Ce qui nous a permis de remporter cette victoire, c’est surtout le travail de l’équipe. Depuis vendredi, lors des premiers essais libres, j’étais très à l’aise sur la moto. »

« Ensemble, nous avons pu bien comprendre chaque changement que nous avons apporté aux réglages, et c’était la clé du bon travail que nous avons fait pendant le week-end de course. »

Vous avez remporté votre première victoire chez KTM. Est-ce que cela la rend encore plus spéciale ?

« Ma première victoire en Moto2 en Autriche, dans le pays où est basé le constructeur, a rendu cet exploit encore plus spécial. De plus, le Red Bull Ring est une piste où j’ai toujours été compétitif; c’est l’endroit où j’ai le plus de podiums en Championnat du monde. C’est un circuit qui convient très bien à mon style de pilotage. »

Quel rôle Aki Ajo a-t-il joué dans votre progression ?

« Aki a été très important, car il m’a donné l’opportunité de passer en Moto2 avec son équipe. Par-dessus tout, ses conseils m’ont beaucoup aidé. Son expérience m’a appris à rester calme, à essayer d’être plus cool, à mieux réfléchir et à ne pas me mettre en colère quand quelque chose ne va pas bien. J’ai pu m’adapter à toutes ces situations grâce à son aide. »

Vous êtes de nouveau au Red Bull Ring cette semaine. Pensez-vous pouvoir maintenir vos résultats ?

« Nous allons certainement assister à une course plus difficile lors du deuxième Grand Prix en Autriche, car tous nos rivaux seront encore plus forts, car ils ont toutes les données de dimanche dernier. Mais je pense que nous pouvons continuer notre travail, je suis en forme et préparé pour le prochain GP. »

Comment abordez-vous ce programme chargé en raison de la pandémie Covid-19 ?

« Cela s’avère être un sacré défi. C’est beaucoup de stress en très peu de temps, mais au final, c’est pareil pour tout le monde. Nous devons nous adapter aux conditions et travailler dur pour être à la hauteur à chaque course. »

Pensez-vous qu’il existe une réelle possibilité de se battre pour le titre ?

« Nous sommes troisième au Championnat du monde. Il y a évidemment une possibilité, mais pour l’instant je n’y pense pas. Nous devons prendre les choses course par course. Plus tard, quand il y aura moins de compétition avant la fin de la saison, nous réfléchirons à notre position au classement. »