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Du mercredi 28 novembre jusqu’au lendemain 29, les six constructeurs engagés en MotoGP seront à l’œuvre sur une piste de Jerez qui devra leur livrer les grandes lignes de ce que sera fait la prochaine saison. C’est en effet à cette occasion que les grandes décisions techniques se prendront. Et scelleront la suite des événements. Une étape cruciale qu’ont déjà manqué en leur temps Suzuki et Yamaha. Avec, pour conséquence, une descente aux enfers.

Ces deux jours seront décisifs, en particulier pour les composants du moteur. Car certains éléments, comme le vilebrequin seront envoyés en production après ces tests pour être prêts au plus tard dans deux ou trois mois. Car la prochaine fois que l’on reverra une MotoGP sur la piste, ce sera en février prochain, du côté de Sepang.

Quel sera le programme des protagonistes abattu entre 10h00 et 17h00 sous un ciel ardemment espéré comme clément ? Voici une revue des troupes…

Chez Ducati, on devra se passer de Michele Pirro, contraint de se faire opérer à une épaule à la suite d’une blessure contractée au Mugello. Cependant, il sera remplacé par Alvaro BautistaAndrea Dovizioso sera le fer de lance d’un travail de développement qui concerne essentiellement le châssis. Il faut l’équilibrer pour le rendre plus efficace dans les virages. Certaines mises à jour du moteur V4 ne sont pas exclues. Danilo Petrucci devra d’abord travailler sur son style de pilotage pour ne pas ruiner prématurément son pneu arrière. Chez les satellites Pramac, Jack Miller retrouvera avec bonheur une GP19 qui l’a conquis dès Valence. Quant à Francesco Bagnaia, il sera regardé de près après des débuts tonitruants dans la catégorie.

Chez Yamaha, aucune nouveauté n’est annoncée officiellement côté châssis. Les deux spécifications du moteur apparues à Valence seront mises sur le grill. Avant l’hiver, Valentino Rossi et Maverick Viñales devront trouver un terrain d’entente sur le nouveau quatre cylindres à partir duquel sera lancé le travail sur l’électronique. Selon le Doctor, il n’y a pas beaucoup de différences entre les deux spécifications. L’une capable d’assurer plus de freinage du moteur, l’autre plus d’accélération. De grandes attentes concerneront également Franco Morbidelli, qui avait impressionné lors de la découverte de la M1 à Valence, au sein du nouveau team satellite Petronas. A tel point qu’il pourrait fournir des données utiles pour le développement du prototype 2019. La structure européenne Yamaha pour les tests avec Jonas Folger ne sera pas de la partie.

Chez Honda, Marc Marquez a demandé plus de puissance dans la ligne droite. Mais la difficulté est de ne pas perturber d’autres zones de la RC213V, notamment lors de la remise des gaz. On travaillera sur l’avant d’une moto sensible de ce point de vue et exigeante en gommes. Les motos vues à Valence étaient un mélange d’éléments de 2018 et de pièces de 2019. Jorge Lorenzo sera toujours en stage découverte. Les premières impressions du Majorquin ont été présentées comme positives, même si, visiblement, rien n’a été facile. Le pilote d’essai Stefan Bradl et le pilote satellite Takaaki Nakagami aideront au développement tandis que Cal Crutchlow est toujours en convalescence.

Aprilia travaillera à la fois sur le châssis et sur l’électronique. Deux de ses trois pilotes découvrent la RS-GP. Andrea Iannone et Bradley Smith éclaireront cependant Aleix Espargarò. L’Espagnol a essayé une nouvelle RS-GP avec un nouveau moteur et un nouveau châssis à Valence, mais il n’a pas semblé complètement convaincu. Une décision sera prise après les essais de Jerez.

Dans l’attente de connaître les premières impressions de Dani Pedrosa lors du test de février, l’équipe KTM a écouté Johann Zarco qui a immédiatement demandé à apporter les améliorations nécessaires sur l’avant de la RC16 pour améliorer l’entrée dans les virages. Les débuts en combinaison orange n’ont pas été faciles. Il va y avoir beaucoup de travail à faire avant de pouvoir retrouver les niveaux auxquels il était habitué chez Yamaha.

Miguel Oliveira doit encore se familiariser avec le MotoGP, en particulier avec les freins en carbone, tandis que Pol Espargarò testera les mises à jour 2019, en particulier en ce qui concerne l’unité de commande électronique. KTM a apporté de nouvelles pièces moteur à Valence, des mises à niveau du châssis et une nouvelle fourche avant en carbone, venue de chez WP. Plus légère, elle est espérée mieux en mesure de garantir une plus grande stabilité dans les virages rapides.

Terminons par Suzuki qui cherchera à valider un moteur qui a gagné en puissance tout en offrant une livraison différente au point de corde du virage. À Jerez, il y aura aussi quelques modifications de l’électronique, car la puissance accrue a créé plus de rotation à l’arrière. L’objectif est maintenant d’essayer de trouver un peu plus de traction pour passer au sol le surplus de puissance. Mais dans le box de la marque d’Hamamatsu, il y aura aussi d’autres mises à jour pour Alex Rins et le rookie Joan Mir.