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Ce jeudi 15 septembre 2022, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Motorland Aragónen prélude au Grand Prix d’Aragón.

Le pilote français arrive de cinq jours pas faciles à Misano et occupe actuellement la 5e place du classement mondial.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement pour l’anglais, tutoiement pour le français).


Ce circuit est favorable aux Ducati, donc favorable pour vous ?
Johann Zarco : « C’est ce que vous dites (rires) ! Je suis très différent des autres pilotes et je ne ressens pas les mêmes choses, mais c’est un grand circuit où je pense que nous pouvons à nouveau être de retour grâce à la bonne puissance que nous avons, même si les autres motos sont bonnes. Mais la principale chose du weekend est le retour de Marc : Je pense qu’il sera au top et quasiment en train de se battre pour le podium, car il est simplement magique ici et il aura beaucoup d’énergie à donner. Je suis heureux de changer de circuit car nous avons fait cinq journées au total à Misano et je n’ai jamais eu le très bon feeling que je peux parfois avoir. Et même pendant le test, nous avons bien travaillé, mais toujours avec des sensations dures pour moi et pas la possibilité de vraiment prendre du plaisir sur la moto. Je suis donc plutôt satisfait de changer de circuit et être un peu plus frais au niveau du feeling pour obtenir de bons résultats. Le redémarrage de la saison, après la pause estivale, avec Silverstone et Misano, a été bon même si Silverstone n’a pas payé pour moi, mais j’ai eu des sensations difficiles à Misano et même pendant le test j’ai eu certaines difficultés en plus d’un feeling difficile. Je veux donc apprécier ce circuit et simplement bien utiliser la Ducati. Quand je vois Pecco remporter des courses, et même le dernier tour de Bastianini qui était vraiment incroyable, cela ne peut que procurer de la motivation pour le faire moi-même. J’espère ! Je ne sais pas quand, mais je suis en quelque sorte prêt pour cela. »

Ducati a-t-il apporté beaucoup de nouveautés lors du test à Misano ?
« Je ne dirais pas beaucoup de nouvelles choses car nous avons simplement essayé différents réglages et différents trucs. J’ai été en quelque sorte rapide avec tout ce que nous avons essayé, donc c’est positif que je puisse m’adapter à n’importe quels réglages de la moto, mais nous n’en avons pas vraiment trouvé un où je puisse dire « OK, c’est ma moto ». Au moins, en ce qui concerne Misano. Comme je l’ai dit, ce que nous avons essayé était pour moi plutôt positif, mais tous les pilotes n’avaient pas le même commentaire. Pour Pecco, comme il a actuellement un super feeling, en essayant quelque chose d’autre pour lui, il ne veut pas rencontrer des problèmes car il se sent vraiment très bien avec ce qu’il a. Alors que moi, en parlant simplement de Misano, je peux simplement être positif avec certains changements, car la moto de base n’était pas bonne pour moi à Misano. Mais je pense qu’avoir huit pilotes qui donnent des commentaires différents est utile pour Gigi et les autres. »

Pensez-vous que le test de Misano puisse être une sorte de distraction pour Pecco, alors qu’il a piloté à la perfection pendant le weekend ?
« Je pense qu’avec l’expérience vous devez contrôler ce genre d’émotions. À Misano, c’est son circuit à domicile et c’était donc comme une sorte de super entraînement à faire. Nous nous plaignons toujours que nous pouvons pas piloter ou nous essayons de piloter avec des motos de série, mais ce n’est jamais la même chose qu’une MotoGP. Là, on a eu deux journées avec des bonnes conditions de piste et les MotoGP, donc c’est ce que nous adorons ! Je pense qu’il a vraiment pris ça comme un entraînement supplémentaire pour contrôler sa moto. »

S’il vous manque environ une demi-seconde au chrono : Est-ce quelque chose que vous pouvez faire ou cela vient-il des réglages ?
« C’est toujours une combinaison de choses mais une demi-seconde sur le tour chrono, c’est quelque chose où le pilote peut faire la différence. Ensuite, les réglages vous aident à rééditer ce chrono en dépensant moins d’énergie, donc les réglages peuvent vous aider à avoir la régularité qui parfois vous manque. »

Le Motorland Aragón est-il un circuit qui te plaît ?
« Je pense que ça va faire du bien de retrouver un grand circuit, parce que comme Misano a été difficile pour moi, on va dire que ça permet de changer d’air d’avoir un tracé différent.
Clairement, c’est là où j’avais fait une contre-performance l’an dernier, mais je ne reste pas là-dessus par ce que ça change selon les années, et envie de travailler technique, pilotage, pas trop prise de tête pour rien, et qu’en appliquant ça fonctionne. J’espère faire ça ici et la météo semble bonne alors que souvent il fait un peu froid et le côté droit du pneu est un peu piégeux. Si les températures sont bonnes, ça permettra déjà d’être tout de suite un peu plus en confiance. »

Un peu en difficulté à Misano, tu as quand même pu trouver des solutions lors du test ?
« Non ! Les tests ont servi à tester de nouvelles choses et on a aussi fait plein de réglages différents. J’arrive à être performant et suffisamment rapide avec n’importe quelle option, mais jamais à l’aise comme j’aurais aimé. Et à la fin, j’étais fatigué parce que le premier jour il faisait quand même très chaud. Cette année, Misano, ce n’était pas pour moi ! Comme avait dit Schwantz une année « qu’est-ce que tu préfères du Japon ? C’est quand je prends mes valises et que je rentre « , à Misano je crois que c’était pareil (rires). »

Sur le plan psychologique, comment te prépares-tu avant chaque course ?
« L’expérience ! L’expérience, parce que trop réfléchir avant une course, ce n’est pas bon. C’est vraiment le moment sur la moto. Après, je pense qu’il y a pendant le week-end une manière de rester complètement dans ton sujet, ou parfois d’en sortir, et si tu en sors ce n’est pas bon. C’est là où il faut vraiment tout centrer sur une chose. Je l’ai déjà fait dans le passé et je le refais de temps en temps, mais parfois, quand ça devient difficile, j’ai du mal à rester dedans parce que ça m’agace, et j’en sors. Finalement, c’est encore pire. Du coup, oui, une sorte de « tout mettre, tête et corps, pour une seule chose » et ne pas lâcher. Mais voilà, trop le faire en amont, ce n’est pas bon non plus. Il faut avoir l’esprit libre pour compenser certaines choses. »

C’est difficile, avec les trois grands prix consécutifs qui se présentent maintenant ?
« Ça peut être bien parce que tu ne sors pas du sujet. Après, on va dire qu’il faut bien partir dessus, mais au moins on n’a pas le temps d’aller s’éparpiller ailleurs, parce qu’en partant à l’étranger on se retrouve seul avec la personne qui t’accompagne. On fait quand même de beaux voyages et ça, moi, par expérience, ça m’apporte du bon. »

Lors du test, es-tu celui qui a essayé le plus de choses chez Ducati ?
« Pas vraiment. Après, là, par exemple pour Misano, sur certains essais j’étais plus favorable parce que comme j’avais eu pas mal de galères et que je n’avais pas réussi à m’en sortir, quand j’ai essayé d’autres choses j’étais plus positif, alors qu’un Pecco, ça se passe tellement bien avec ce qu’il a qu’il est normal qu’il y ait une crainte d’essayer autre chose. Rien que ça, ce sont déjà deux mentalités différentes et c’est intéressant pour les ingénieurs aussi. Moi, grâce aux mauvais résultats, je suis presque plus ouvert. Enfin, j’appelle ça mauvais résultats mais en fait je n’ai raté qu’une course depuis qu’on a repris. Même si au niveau points je n’ai marqué que les 11 points de la cinquième place, mais la reprise après l’été était très bonne et on va dire que je n’ai raté que Misano. Mais dès qu’on en rate une, on en fait tout un drame. »

Tu n’as pas eu de problème technique ?
« Non ! Non ! Après, ce coup là j’étais parti très lentement pour le warm up lap et je n’ai pas fait assez chauffer mon embrayage. C’est possible, car on a remarqué que quand il chauffe un peu plus avant, il accroche mieux. Il peut y avoir un peu de ça, parce qu’à l’image c’est un départ raté, mais au chrono ce sont les autres qui vont de plus en plus vite au départ. Du coup, ce n’est pas simple à gérer. »

 

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