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En ce dimanche 23 août, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis Spielberg au terme d’un Grand Prix de Styrie qu’il a entamé depuis la pit-lane.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les commentaires du pilote français qui a bénéficié d’une course en deux parties.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos de Johann Zarco sans la moindre mise en forme.


Johann Zarco : « Cela a été un très bon dimanche, meilleur que cela à quoi on pouvait s’attendre. Après le warm up, je me demandais ce que j’allais pouvoir faire. J’envisageais la possibilité de faire 10 tours en ne sachant pas comment allait se comporter mon poignet. Je souhaitais qu’il pleuve et cela n’est pas arrivé, mais même sur le sec, finalement, la course a été bonne. J’ai été chanceux qu’il y ait le drapeau rouge. Je suis content que l’on ait eu deux courses et je pense c’était bien pour moi d’avoir un petit break pour laisser reposer mon poignet. Avec l’adrénaline du deuxième départ, j’ai presque oublié la douleur au poignet, alors que c’était un peu critique après les 15 tours de la première course. J’ai donc été chanceux qu’il y ait eu deux départs aujourd’hui. L’objectif de la première course était de prendre mon rythme et, peu à peu, de rattraper les autres. J’ai eu besoin de cinq ou six tours pour rattraper l’avant-dernier car il semble que celui qui devait me donner le drapeau vert pour mon départ s’est endormi. Car ce moment a été très long ! J’ai attendu, attendu, attendu… avant qu’il me laisse partir. La première course a donc été de se mettre en rythme et de rattraper peu à peu les autres, alors que la deuxième était d’être en mesure d’être fort dans le groupe. Et c’est mon point faible pour le moment : j’ai de très bonnes compétences et, avec mon style de pilotage, cela me procure un avantage quelque soit l’endroit, mais me battre avec les autres ne m’aide pas pour le moment. J’ai dit à l’équipe que quand nous pourrons gérer ce point faible, je pense que je pourrai me sentir et être très fort. Mais la bagarre a été bonne et, à la fin, avec Fabio, j’étais plus fort en moteur mais il était également très fort au freinage. Cela ne m’a pas aidé pour le doubler et m’en aller, parce que j’aurais pu être trois ou quatre dixièmes plus rapide lors des trois derniers tours. Au final, c’est 2 points et c’est bien, car je n’étais vraiment pas sûr de pouvoir terminer la course sur le sec. Hier, mon poignet était très douloureux après quelques tours, et ce matin également j’ai fait quatre tours consécutifs et ressenti de la douleur. Je n’ai pris aucun antidouleur car je voulais garder les sensations dans mon poignet. Je pensais que je pouvais contrôler la douleur si elle survenait, mais cela s’est encore mieux passé puisque la douleur a presque complètement disparu avec l’adrénaline. C’était très bien. »

Peut-on dire que cela a été les 2 points les plus difficiles de votre carrière aujourd’hui ?

« Non, peut-être pas les plus durs, car l’année dernière, quand je marquais 1 ou 2 points, j’étais parfois détruit après la course. Maintenant, après la course, je me sens bien ! Je ne suis pas super heureux car je ne pouvais pas doubler Fabio, mais terminer une course avec ce sentiment que l’on aurait pu mieux faire est parfois positif, car vous le conservez jusqu’à la prochaine course. »

Avez-vous imaginé ce qu’il était possible de faire sans blessure aujourd’hui ?

« Sans blessure signifierait qu’il n’y a pas eu de chute, donc pas de pénalité (rires), donc je serais parti de la première ligne !
Non, je ne sais pas. Samedi, j’ai quand même été surpris de pouvoir être presque plus rapide que la semaine passée alors que j’avais une douleur au poignet. Et cela est intéressant. C’est pourquoi, avec ce que j’ai ressenti cette semaine sur la moto et ce que j’ai appris de ces sensations, je pourrais peut-être partir avec un meilleur niveau le vendredi (à Misano) si je conserve ce feeling pendant deux semaines. »

Qu’avez-vous ressenti la première fois aujourd’hui en passant au virage #2 ?

« Le feeling n’avait rien de particulier mais avec ma moto, je pouvais clairement doubler les gars dans la ligne droite, en cinquième vitesse, mais à gauche ! J’aurais peut-être pu doubler trois fois à cet endroit, mais clairement, cela m’a fait réfléchir. Donc au lieu de garder les gaz ouverts, je les fermais car sinon je ne pouvais pas incliner la moto et celle-ci s’en allait trop loin. Donc j’attendais. Je doublais, puis je ralentissais dans le virage, et l’autre gars me redoublait alors au freinage, car je devais relâcher bien plus tôt. Donc oui, j’ai eu trois fois l’opportunité de doubler à cet endroit, et je l’ai prise car nous sommes dans une course et quand vous pouvez doubler globalement en ligne droite, vous n’attendez pas. Donc je l’ai fait, mais alors au freinage je faisais de mon mieux pour rester à gauche, mais alors l’autre me redoublait car je freinais très tôt. »

Qu’est-ce qui rend la Ducati Avintia si compétitive cette année ? C’est toi ou c’est la présence des ingénieurs Ducati ?

« C’est l’ensemble des deux. Il y a d’abord l’équipe Ducati et plus de techniciens : le matériel est mis à jour comme pour une équipe satellite. L’équipe n’a pas besoin de tirer sur ses pièces en faisant beaucoup de kilomètres et en perdant de la performance. Ça, c’est sans doute grâce à ma présence, parce que Dall’Igna a dit « si on a Johann ici, je veux que les choses soient faites à la perfection ». Donc cette perfection permet de jouer dans le rythme de devant, parce qu’en regardant mes chronos et ma capacité de faire pas mal de 1’24, ça pouvait jouer dans les cinq premiers, mais pour l’instant la lutte avec les autres pilotes dans le groupe me fait perdre trop de temps. »

As-tu conscience d’avoir réalisé un gros coup ce week-end ?

« Surtout samedi, car ça a été vraiment fantastique. Je crois que c’était assez unique de manquer le vendredi et d’être premier de la séance dès le troisième ou quatrième tour, et donc déjà qualifié pour la Q2. Après, les chronos se sont améliorés mais tout le samedi a été exceptionnel. Là, oui, c’était une belle manière de répondre sur la piste. Aujourd’hui, on va dire que c’est un peu plus timide, car cela n’a pas fait une remontada comme on aurait pu imaginer, tel un Márquez, mais la course a quand même été assez solide en analysant les chronos. Qu’il s’agisse de la première ou de la deuxième course, c’était plutôt bien. Le côté exceptionnel, je le prendrais sur samedi, et aujourd’hui je suis presque surpris de pouvoir terminer la course. J’étais presque parti avec en tête de pouvoir abandonner, et je termine avec 2 points, donc c’est plutôt bon. »

Va-t-on devoir t’enlever la vis dans le poignet ?

« Non, non. Je pense que c’est une toute petite vis qui reste maintenant à vie, parce qu’elle est vraiment là pour permettre à l’os de ne pas se ré-ouvrir. Et comme ce scaphoïde est un tout petit os, je pense qu’elle restera tout le temps. En tout cas, on ne m’a pas encore dit qu’on allait l’enlever. Je pense ça permettra à ce petit os de rester plus fort quand il aura bien guéri. Là, je n’ai presque pas mal, mais je suis encore avec l’adrénaline donc je pense que la douleur va arriver plus forte ce soir ou demain. Mais je vais souvent voir le kiné, et ça va aller. »

Par rapport à ta blessure, quelles sont les recommandations que tu as pour les deux semaines à venir ?

« Par rapport aux recommandations, je pense que j’ai clairement exagéré ce week-end, mais c’était dur de décider de ne pas rouler. Je pense que ça valait le coup, à la fois pour le samedi et pour les 2 points d’aujourd’hui. Mais j’avais un tournage à faire sur le mont Ventoux pour Ducati avec des VTT, et on l’a annulé. Je devais aller rouler au Mans lundi prochain avec la Panigale, on l’a annulé aussi pour vraiment assurer la meilleure récupération possible. La meilleure des récupérations possibles, c’est de ne pas forcer sur le poignet, et là, je me suis fait un extra d’entrée. Maintenant, on se calme. »

On a vu Gigi Dall’Igna et Paolo Ciabatti dans ton box aujourd’hui. Ils s’étaient trompés de box ?

« (Rires) Bonne question. Il faut que je revoie la course. Ils m’avaient dit avant la course d’écouter mon feeling et que leurs docteurs ne forçaient pas à faire la course. Ce matin, au warm up, je leur ai dit que j’espérais faire 10 tours. Je pense qu’il y avait un vrai soutien et une manière de me rassurer en me disant que, si je ne terminais pas la course, on ne me jugerait pas là-dessus. »

Est-ce que ce week-end va te rendre plus fort ?

« Sans parler du côté mental, de tout ce qui s’est passé et des polémiques, je ne regarde que le côté technique et mes sensations sur la moto. Le fait d’être allé vite tout en étant plus faible du poignet droit, surtout le samedi, je pense que si je l’analyse bien et que mon corps l’enregistre correctement, ça devrait me faire passer un bon cap pour les prochaines courses. »

Le fait de ne pas pouvoir rouler vendredi a-t-il finalement été utile pour te reposer un petit peu ?

« Oui, c’est sûr. Vendredi, je n’avais pas droit de rouler puisqu’il fallait attendre 48 heures après l’intervention chirurgicale pour avoir le contrôle médical. Mais j’ai vu que la douleur avait énormément évolué pendant les 48 heures. Samedi, j’ai roulé et c’était positif car j’avais moins mal que prévu, et là, pareil en course, et le deuxième départ m’a fait une telle décharge d’adrénaline que la douleur est presque partie. Donc c’était plutôt bien. Mais ce qui ne m’a pas pénalisé en ne roulant que le samedi, c’est qu’on avait déjà roulé la semaine : Si on arrive à Misano le premier week-end d’un Grand Prix et que l’on rate le vendredi, je pense que c’est dur de rattraper le samedi. »

On a vu l’enthousiasme d’Hervé Poncharal après la victoire. As-tu un petit mot à lui adresser ou une remarque à faire sur Tech3 ?

« C’était beau ! On aurait pu l’avoir ensemble. Pour lui, cela n’a été que partie remise. Pour moi, j’adorais l’équipe mais je m’étais dit que le pari « KTM + Tech3 » allait vraiment les faire reculer de plusieurs rangs, puisqu’ils étaient bien lotis avec Yamaha, avec une moto performante. Mais après le step que KTM a fait cette année, et Oliveira qui s’est battu pour avoir la moto officielle mais ne l’a pas eue cette année, on a vu qu’ils roulaient bien. Là, je n’aurais carrément pas parié que Tech3 pouvait gagner avec la KTM cette année, mais je suis bien content pour eux, pour toute l’équipe, parce que ce sont mes copains. Et pour Oliveira, c’est beau : 900ème Grand Prix, premier Portugais qui gagne, première victoire de Tech3… Mais je ne suis pas mécontent de ne pas avoir gagné, car je n’aimais pas la couleur de la voiture (rires) ! »

Classement du Grand Prix de Styrie MotoGP au Red Bull Ring :

 

Crédit classement : MotoGP.com

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