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Parmi les nombreux événements qui ont marqué les cinq premiers Grands Prix de la saison, on regrettera le délai de traitement qui a caractérise le jury des commissaires de la FIM au sujet de l’accident du Grand Prix d’Autriche entre Franco Morbidelli et Johann Zarco. En effet, les pilotes n’ont pas été invités à se rencontrer et à s’expliquer dès le meeting terminé. Chacun a donc parlé dans son coin, et surtout en italien, avec des intervenants qui ont comme jeté de l’huile sur le feu, jusqu’à donner le sentiment d’influencer les juges. Pouvait-on faire autrement ? KTM, qui a dû gérer une tension entre deux de ses pilotes a montré que oui…

Lorsqu’un problème surgit, il y a deux manières de le gérer. Soit trancher dans le vif, sans attendre, et en rester là. Soit laisser refroidir les passions et revenir sur le sujet avec peut-être plus d’objectivité. Chez KTM, on a montré que l’on était partisan de la méthode directe dans un cas de tensions entre deux de ses pilotes. Et le résultat a été, semble-t-il, un succès.

L’histoire a surgi lors d’un Grand Prix d’Autriche notamment marqué par l’accrochage entre les deux pilotes en RC16 que sont l’officiel Pol Espargaró et celui qui roule sous les couleurs Tech3 avec un contrat d’usine, Miguel Oliveira. S’en est suivi une chanson de gestes dans le bac à gravier avant les paroles en conférence presse. Avec cette évaluation par le Portugais sur l’intelligence de l’Espagnol qui a laissé des traces.

« Leur contrat ne dit pas avec qui passer du temps libre », mais…

KTM a pris en compte la situation et n’a pas voulu la laisser courir en l’état. La suite, c’est le directeur sportif de la marque Pit Beirer qui la raconte : « c’était important d’en parler tout de suite, comme le fait une famille », a-t-il souligné à Günther Wiesinger sur Speedweek. « Lorsque la situation se tend, il faut réunir toute la famille autour d’une table. On se regarde dans les yeux et les problèmes sont résolus immédiatement. Nous l’avons fait juste avant le Grand Prix de Styrie, et après nous avons été bons pour le week-end ».

« Il n’était pas absolument nécessaire de continuer cette lutte interne » insiste Beirer qui connaît bien la mentalité d’un pilote : « les pilotes sont toujours des pilotes. Il n’y a jamais eu de recherche du coupable de cet incident. Si l’un finit large, l’autre essaie immédiatement de prendre l’intérieur en voyant un espace. Pour nous, c’était un incident de course classique ».

Les choses ayant été mises au clair, et même si peut-être quelque chose s’est cassé entre Oliveira et Pol Espargaró, l’employeur a fait son boulot en rappelant à chacun ses responsabilités envers lui. Les mots d’apaisement sont d’ailleurs venus de celui qui avait tancé son collègue : « nous nous respectons les uns les autres. Bien sûr, il y a aussi de la rivalité, mais en même temps, nous nous respectons les uns les autres » assure Miguel Oliveira qui est maintenant un vainqueur en MotoGP, contrairement à Pol Espargaró.

Le mot de la fin revient à Pit Beirer : « le contrat ne dit pas avec qui passer du temps libre ». Mais il dit qu’il faut donner une bonne image de l’entreprise.

Pas exactement comblés de compliments: Pol Espargaró et Miguel Oliveira

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