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Ducati

Chez Ducati, on n’en revient pas que l’on parle encore des consignes d’équipe dans une saison où Pecco Bagnaia n’a pas eu la partie facile avec ses collègues de marque. Et notamment un, Enea Bastianini, qui sera par ailleurs son équipier dans le box rouge pour les deux prochaines années. Lorsque l’on gagne à Misano pour 34 millièmes, que l’on perd en Aragon de 43 millièmes et que lors du Grand Prix de Malaisie, on a le « Bestia » dans sa roue jusqu’à sentir son souffle chaud sur la nuque en passant l’arrivée du tracé de Sepang, on est loin du pacte de non-agression ordonné par un staff Ducati aux nerfs en pelote et parfois en discussion sur le muret des stands. Paolo Ciabatti fait partie de ce carré et il dit ce qu’il pense des cette histoire de consignes…

15 ans d’attente ont été éteints par un Pecco Bagnaia qui a ainsi soulagé une usine Ducati qui espère même à présent rééditer l’exploit au championnat pilotes dès 2023. Sept victoires, 91 points remontés et 17 d’avance à l’arrivée sur Fabio Quartararo, on pourrait croire possible cet exploit seulement parce qu’il avait aussi sept autres Ducati sur la piste alors que le Français était le seul à pouvoir maintenir la Yamaha en haut du tableau. A la lecture de la grille de départ, la théorie tient. Mais une fois les feux éteints et la course lancée, la pratique a montré un tout autre scénario.

Les faits sont là, mais les doutes persistent, alors Paolo Ciabatti, le directeur sportif de Ducati Corse, remet les choses au point… « Évidemment cette année, dans quelques situations nous étions nerveux parce que nous savions que Pecco essayait de faire l’impossible, soit combler un écart de 91 points sur  Fabio Quartararo », dit-il sur Autosport. « Nous étions assez inquiets dans certaines situations, à Misano et Aragon, et pour être tout à fait honnête aussi à Sepang ».

Une étape où on a vu la discussion à ciel ouvert entre lui-même, Davide Tardozzi le team manager, et le patron Gigi Dall’Igna. Il explique ce conciliabule : « à Sepang c’était un peu différent parce que nous voyions que Marco Bezzecchi réduisait l’écart sur Quartararo et si Bezzecchi était troisième avec la victoire de Pecco, nous serions champions du monde. Donc, nous discutions de ce qu’il fallait faire si Bezzecchi était troisième. Mais ensuite Bezzecchi a commencé à perdre du terrain, alors nous avons dit ‘OK, nous allons laisser tomber’ ».

TC_MGP_Enea Bastianiani_Francesco Bagnaia_2022

Paolo Ciabatti : « l’an prochain, nous aurons chez Ducati deux pilotes qui voudront gagner le championnat du monde« 

Cette mise au point faite, il en vient au cœur du sujet : « mais de toute façon, je pense que nous avons montré que tout ce qui a été dit sur les ordres d’équipe étaient des foutaises, parce que s’il y avait des ordres d’équipe, Jack Miller ne serait pas deuxième en Thaïlande et Bastianini ne gagnerait pas en Aragon, ou n’essaierait pas de passer Pecco sur la ligne d’arrivée à Misano, ou même essayer de le défier à Sepang ».

C’est le même Bastianini qui rejoindra Bagnaia la saison prochaine au sein de l’équipe d’usine Ducati qui ne lui tient donc en aucun cas rigueur de son indépendance d’esprit… Mais le loup serait-il entré par la même occasion dans la bergerie ? « Certains pourraient penser que nous aurons une situation difficile à gérer l’année prochaine » analyse-t-il. « Je pense que c’est un luxe d’avoir dans son équipe le champion du monde et le troisième au classement général, et l’un a remporté quatre courses et l’autre sept. À eux deux, ils ont remporté plus de 50 % des Grands Prix. Je pense que c’est un beau problème à gérer ».

L’homme de Ducati termine : « je pense, j’espère, que nous avons les outils pour gérer la situation pour qu’il y ait une concurrence équitable entre les deux concurrents d’un même box. Mais, je ne demande pas à mes pilotes équipiers d’être amis, et je ne pense pas que la situation Pecco / Jack puisse se répéter. C’est une de ces relations spéciales qui ressort du caractère des deux pilotes, et Jack était déjà là quand Pecco était un débutant. Donc, je pense qu’il l’a aidé, et c’est un gars sympa. L’année prochaine, nous aurons deux coureurs qui voudront gagner le championnat du monde. Je pense que nous allons gérer la situation ».

Francesco Bagnaia, Enea Bastianini, PETRONAS Grand Prix of Malaysia

 

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