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Lors de la conférence de presse d’avant le Grand Prix de France, une question sensible a été posée : si le duel entre Fabio Quartararo et Joan Mir devait s’exacerber, les protagonistes pourraient-ils bénéficier de consignes d’équipe afin de pouvoir jouer toutes leurs opportunités en vue du titre ? La situation a été proposée à ceux qui seraient alors supposés aider et obéir. Et force est de constater que si, chez Suzuki, ça ne poserait pas de problème, chez Yamaha, c’est plus flou…

Imaginez : nous arrivons à la fin de la saison, il ne reste plus qu’une seule course à Portimao et celle-ci déterminera le sort du championnat. Entre Fabio Quartararo et Joan Mir, tout va se jouer sur la ligne d’arrivée. A la régulière, sans aucun doute, mais l’aide d’équipiers, dans ce cas, est toujours apprécié, voire ordonnée par les chefs d’équipe. Comment prendrait-on l’affaire chez Suzuki et chez Yamaha ?

Chez Suzuki, Joan Mir peut dormir tranquille. Alex Rins se mettra à son service sans rechigner : « il n’y a pas ce débat pour le moment car Àlex a encore l’opportunité d’être titré, mais si dans les deux derniers Grands Prix ou dans le dernier il ne reste qu’un de nous deux qui peut être champion, alors, bien sûr, il y aura des ordres d’équipe le moment venu ».

Àlex Rins, a été clair sur celui qui sera aussi son équipier chez Suzuki en 2021 : « si je n’ai pas la chance de gagner, bien sûr, j’essaierai d’aider Joan, je l’ai déjà fait chez Honda en Moto3 avec Àlex Márquez et cela n’a aucun sens autrement. Si vous voulez faire monter l’équipe au sommet et que vous n’avez pas d’opportunités, vous devez aider votre coéquipier », a-t-il assuré.

« C’est quelque chose qui va à l’encontre de la nature de notre sport »

Cela paraît limpide, mais chez Yamaha, c’est plus trouble. Il y a d’abord eu l’appel du pied de Fabio Quartararo : « aujourd’hui je ne pense pas à l’aide ou aux ordres des équipes, je me concentre sur les courses et mes coéquipiers doivent se battre pour la victoire et si à la dernière minute vous devez jouer quelque chose, bien sûr, il y aura des ordres d’équipe. Si c’était l’inverse et que Franco avait la possibilité de gagner, bien sûr je le ferais, si c’est le meilleur ».

Un bel acte de foi qui n’a pas reçu l’écho de Morbidelli : « honnêtement, je n’y pense pas pour trois raisons précises. La première est que je suis toujours en jeu pour le titre. La deuxième parce que l’équipe ne m’a pas posé la question et la troisième parce que je pense que c’est quelque chose qui va à l’encontre de la nature de notre sport. Pour ces trois raisons, je n’y ai jamais pensé », a admis l’Italien.

Fabio Quartararo a parlé de « ses » équipiers, et donc du clan Yamaha dans sa globalité. Mais là aussi, la solidarité n’est pas naturelle. Valentino Rossi, qui l’année prochaine sera pilote pour la Yamaha Petronas pour laquelle Quartararo court, a ainsi précisé : « Quartararo n’est pas dans mon équipe et je n’attends aucune commande d’équipe, on verra ».

Le Français semble donc paradoxalement plus isolé sur le sujet que Joan Mir alors qu’il y a plus de Yamaha que de Suzuki sur la piste. Maintenant, il y a un autre Français sur la grille de départ. Il s’agit de Johann Zarco qui a réponde avec humour à la question d’un coup de main providentiel : « nous vivons tous en Andorre, donc tout l’argent vient de la même banque. Ce ne serait rien de plus qu’un changement de mains » … Comprenant l’allusion, Fabio Quartararo a répondu : « j’essaierais de lui donner un petit pot-de-vin. Mieux vaut tout en espèces »

Une conclusion légère qui édulcore l’ambiance plus lourde chez Yamaha que chez Suzuki

 

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