MotoGP, Pecco Bagnaia et sa chute à Austin : la version “je sais que ce n’est pas ma faute” ne tient pas devant la télémétrie révélée par Luca Marini

Pecco Bagnaia est parti fâché d’Austin, après avoir prématurément terminé un Grand Prix des Amériques qu’il menait. Ceci à cause d’une chute, sa seconde consécutive après celle regrettée en Argentine, qu’il devait justement faire oublier. Mais si, à Termas de Rio Hondo, il a pris pour lui l’accident sur piste mouillée, sa première version sur le bitume sec texan mentionnée qu’il n’y était pour rien. Une position qui mettait donc la moto sur le banc des accusés. Elle s’est défendue avec la télémétrie, dont le verdict est généralement sans appel…

Un résultat qui est aussi généralement confidentiel, mais il y a eu une fuite dans les médias italiens venant de la VR46. Rappelons le contexte. A chaud, Pecco Bagnaia avait déclaré à Austin sur sa chute : « je ne sais pas ce qui s’est passé, je ne sais pas pourquoi je suis tombé de la même façon que la dernière fois. C’est quelque chose peut-être qu’on on ne comprend pas. J’ai fait énormément de tours sans aucun problème, je n’ai jamais perdu l’avant et là, pour le coup je suis très déçu. Je suis assez fâché parce que je sais que ce n’est pas ma faute. Cette fois-ci oui, je comprends totalement que ce n’est pas ma faute donc c’est pour ça que je suis vraiment très déçu ».

Là-dessus, il s’est tourné vers son équipé pour étonnamment lui demander « une moto plus instable, parce qu’en ce moment c’est très difficile, parce que je me sens imbattable, je sens que je peux tout faire. C’est vrai, notre moto est la meilleure du plateau. Mais si je tombe et que je ne sais pas pourquoi, ça ne mène à rien ». Enfin, un jour après la désillusion, le Champion du Monde a joué l’apaisement en communiquant sur son réseau social : « ça fait très mal, mais ça fait partie du jeu. Il est maintenant temps de réfléchir, de métaboliser, d’accepter et d’avancer sans regarder derrière. Rendez-vous à Jerez ! Désolé l’équipe @ducaticorse, je sais qu’on reviendra encore plus fort ».

Pecco Bagnaia s’est retrouvé à environ 30 cm de la trajectoire idéale, 10km/h plus vite que les autres Ducati

Oui mais tout de même, il faut savoir, se regarder en face, connaitre les causes après s’être montré si dur sur les conséquences. Et en MotoGP, il y a un juge de paix qui s’appelle la télémétrie. Son verdict est sans appel. Elle est même expliquée par Luca Marini sur Corsedimoto… « J’ai vu la ligne de Pecco, elle était très étroite. Tout le week-end, il a pris le virage 2 plus vite que n’importe quel autre pilote Ducati. Peut-être que le vent a aussi contribué, il s’est approché du virage un peu brusquement et l’a pris environ 10km/h plus vite que nous ». Décidément, entre Bezzecchi qui mène le championnat et le demi-frère de Valentino Rossi qui parle beaucoup, l’académie ne fait pas de cadeaux à Pecco Bagnaia en ce moment…

D’après les données, Pecco Bagnaia s’est aussi retrouvé à environ 30 cm de la trajectoire idéale. Selon la source, il n’y a pas encore eu de confrontation directe avec les ingénieurs Ducati après ce qui s’est passé au Texas. Gigi Dall’Igna et de nombreux membres Ducati ont quitté COTA avec le premier vol d’après-course. Il n’y a toujours pas eu de face à face avec le champion MotoGP, mais tout porte à croire que le pilote est à blâmer. Lors de la même course, l’officiel Honda Joan Mir a reconnu sa responsabilité dans la chute qui l’a éliminé. Chez KTM, tant Jack Miller que Brad Binder ont assumé leur accident et se sont excusés auprès de leur équipe. Un Champion du Monde devrait pouvoir se mettre au diapason.

En tout cas, la pression est sur ses épaules. Carlo Pernat, qui est aussi le manager d’Enea Bastianini qui devrait faire son retour comme Marc Marquez au Grand Prix d’Espagne à la fin de ce mois a ainsi commenté sur GPOne  : “l‘accident de Bagnaia a été une terrible erreur, j’espère que le Pecco de 2022 ne reviendra pas. Je ne comprends pas comment il a réussi à encore marquer zéro point alors qu’il était le pilote le plus fort “.