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Mir et Miller ont maintenant un contentieux.

Rien ne sera peut-être plus jamais comme avant entre Joan Mir et Jack Miller après ce Grand Prix de Doha placé sous haute tension. Jamais les écarts entre les pilotes n’avaient été aussi faibles dans l’histoire. On ne regrette ainsi que 5 « 382 entre le premier et le dixième et 8 » 928 entre le premier et le 15e. Du jamais vu. Alors, pour s’imposer, il faut aller au charbon. Le pilote d’usine Ducati et le Champion du Monde officiel Suzuki se sont mesurés, au point qu’on a eu l’impression que leur duel tournait à l’affaire personnelle. Ce qui est sûr, c’est que cela a ruiné leur course …

Avant que les choses ne s’enveniment, Jack Miller semblait remonter vers la tête des opérations, tout comme Joan Mir. Ensuite, les deux adversaires sont comme rentrés dans le rang. La Ducati de l’Australien a fini neuvième et la Suzuki du Majorquin septième. Entre les deux conjonctures, une passe d’armes qui aurait pu mal tourner. Mais les officiels ne l’ont pas considéré comme dépassant la limite du tolérable.

Et pourtant, les images ont été impressionnantes. Et le vécu, exprimé par les deux pilotes, assez intense si l’on juge par leurs déclarations. Commençons par Joan Mir, auquel répondra Jack Miller

Mir : « ce qu’a fait Miller était intentionnel »

Tout commence lorsque Mir a effectué un dépassement agressif sur Miller au virage 10 dans le 13ème tour de la course MotoGP de ce dimanche, ce qui a conduit les deux pilotes à se toucher alors qu’ils se disputaient la cinquième place. Les deux hommes se sont à nouveau touchés sur la ligne droite quelques instants plus tard, ce qui a fait l’objet d’une enquête de la Direction de Course mais a été considéré comme un incident de course.

Mir pense que Miller l’a percuté intentionnellement car il savait très bien où il se trouvait avec sa Suzuki et remet en question la décision des commissaires de ne pas le pénaliser.

« Ce qui s’est passé avec Jack, c’est qu’au virage 10, c’est le seul endroit où je pouvais doubler et j’ai pris la bonne position », a-t-il dit. « Et puis il a décidé de rester à l’extérieur, de maintenir la ligne à l’extérieur. On s’est tous les deux un peu touchés, puis j’ai relevé la moto… c’était une manœuvre que je comprends comme étant risquée, mais qui n’était pas au-dessus de la limite, c’était ok.

« Puis j’ai bougé ma jambe pour m’excuser parce que je ne pouvais pas l’éviter. Dans le même tour, j’ai été large dans le dernier virage, et quand je suis revenu, j’ai vu Jack, il bougeait la tête comme s’il m’avait vu. Je suis allé vers le bord et il m’a dépassé et on s’est touché tous les deux. On a failli chuter sur la ligne droite, donc je pense que c’était super risqué, c’était une manœuvre super dangereuse. Je pense que c’était intentionnel ». L’accusation est ainsi clairement formulée.

« Si vous avez le temps, comparez les images d’Aleix Espargaro et de moi-même et de Miller et de moi-même. Il est sorti large dans le dernier virage et il m’a vu et il est resté à l’extérieur de la piste et je ne l’ai pas touché, je respecte juste les rivaux. Et je pense que Jack n’a pas fait preuve de respect dans ce cas. C’était la même chose mais des pilotes différents, donc vous pouvez juger ».

Reste que personne n’a été pénalisé : « eh bien, je pense que l’équipe jugera s’ils doivent faire appel ou autre. C’est sûr qu’il faut enquêter parce que ces mouvements en MotoGP sont au-delà de la limite. Donc, si c’était intentionnel comme je le dis, s’il l’a fait exprès, il mérite une pénalité. Sinon, non, mais je pense qu’il a bougé la tête et m’a vu parfaitement ».

Miller : « il m’avait déjà touché à trois reprises »

Voici la version de Jack Miller : « Mir a fait des entrées extrêmement dures à trois reprises, comme s’il voulait entrer de manière si agressive exprès. Je comprends qu’il veut prouver qu’il peut rouler plus « serré » que moi avec la Suzuki, mais aujourd’hui il a exagéré. Dans la ligne droite, nous nous sommes touchés, après quoi j’ai pu recommencer à pousser ».

« Lors du dernier contact, cependant, il n’y a pas eu d’intention de ma part. J’ai simplement protégé ma trajectoire, pendant qu’il essayait de rentrer et risquait de frapper également l’Aprilia d’Aleix Espargarò. J’ai gardé ma position, sans couper », a expliqué Miller qui ajoute : « vous savez, c’était la façon dont la course se déroulait, il semblait y avoir un peu de contact ici et là. C’était juste une de ces choses, je pense. Nous avons tous les deux vu ce qui s’est passé, enfin, tout le monde a vu ce qui s’est passé et nous avons continué la course après ça. Il semble que c’était la façon dont la course se déroulait. C’est tout et je veux dire ».

L’Australien a également évoqué les problèmes de bras qui ont en partie affecté sa performance : « le bras m’a posé des problèmes en course, ainsi qu’au cours de la semaine dernière. Je vais probablement subir une opération pour me rendre au prochain Grand Prix en pleine forme et enfin me battre pour les positions que nous méritons ».

Les deux hommes auront le temps, espérons-le, de descendre en pression puisque le Grand Prix du Portugal à Portimao aura lieu du 16 au 18 avril.

MotoGP Qatar 2 : classement

Crédit classement : MotoGP.com

 

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