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A Grand Prix exceptionnel, format de point de vue de Régis exceptionnel. Alors que Marc Márquez a remporté son huitième titre mondial et que Fabio Quartararo est passé tout près de sa première victoire en MotoGP, Laconi a pris un peu de recul pour analyser ces évènements.

Régis, de grands champions ont fait ces carrières extraordinaires comme Giacomo Agostini, Valentino Rossi et d’autres. Mais la carrière actuelle de Marc Márquez est bien différente de celles de ses prédécesseurs.

« Les motos sont différentes, mais aussi beaucoup d’autres choses dans la compétition moto de haut niveau, comme la préparation. Tous les domaines se sont énormément professionnalisés, et, pour moi, Marc Márquez dans ces parties a exactement ce qu’il faut pour réussir une très belle carrière. Il est certain qu’il est déjà au sommet, mais il va laisser une trace différente dans le Championnat du Monde MotoGP. Il est magnifique de voir un jeune homme comme lui faire des choses aussi exceptionnelles avec passion, avec plaisir, et je dirais même avec un peu de folie. »

« Quand je l’ai vu faire un burn out après la course de Buriram avant de se rendre au parc fermé des trois premiers, j’ai trouvé ça merveilleux parce que c’est exactement ce que j’aurais fait ! J’ai trouvé ça plaisant, géant et fougueux. Non seulement il avait la joie de gagner la course, mais aussi celle de remporter le titre mondial. Il est sûr que Marc Márquez fait partie des très grands champions de l’histoire de la moto, il n’y a aucun doute là-dessus. »

Beaucoup de personnes ont pris désormais de plus en plus en plus d’importance autour des pilotes, comme par exemple les managers, les coaches, les électroniciens, les préparateurs physiques, etc.

« De nombreuses choses ont évolué. Nous sommes dans une ère de professionnalisme où les pilotes ne peuvent plus y arriver seuls. J’avais un préparateur physique et je n’étais donc pas seul, mais je n’avais besoin de personne pour aller m’entraîner tous les jours afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles lors de la course suivante. »

« On voit aujourd’hui avec Márquez, mais aussi avec les autres pilotes, qu’il y a besoin de tout un ensemble, c’est-à-dire le coach, l’entraîneur sportif, le conseiller nutritionnel et le spécialiste de la communication car tout est plus important qu’avant. Il y a besoin de tous ces gens désormais pour faire de belles carrières. On constate que deux carrières comme celles de Marc Márquez et de Valentino Rossi – même s’ils courent encore ensemble – sont complètement différentes. »

Pourquoi d’une manière générale Marc Márquez est-il supérieur aux autres pilotes ?

« Tous sont doués, et lui est surdoué. Peut-être aussi travaille-t-il plus que les autres ? Ainsi c’est lui qui a lancé l’entraînement en dirt track, ou plus exactement qui l’a remis au goût du jour car les Américains l’utilisaient dans les années 70 en GP 500. »

« Et je vais prendre un exemple concret : Lors du dernier GP à Buriram, dans le dernier virage il avait un petit dribble de l’avant juste avant de remettre le filet de gaz. Dès que le frein avant était lâché, juste avant de reprendre le filet de gaz, il avait toujours un petit dribble. Un moment, il a compris qu’en s’éloignant de la corde et en n’étant plus au ras de la bande blanche, mais à 20 ou 30 cm de la corde, il en avait moins. »

« C’est beau d’arriver à faire ça alors qu’il était à la limite – parce qu’il a été à la limite pendant toute la course – il arrive à modifier des choses pour prendre le moins de risque possible et en étant performant à la limite. C’est là pour moi où il est très fort. Il arrive à analyser pendant la course, et c’est aussi pour cela que je pense qu’il est hyper doué, »

Fabio Quartararo a commencé une carrière extraordinaire en Espagne en CEV, puis a eu un peu plus de mal en GP Moto3 et Moto2, puis soudain il est passé en MotoGP où d’un seul coup il est monté au sommet. Comment expliques-tu qu’il se soit si bien adapté à la catégorie MotoGP où il se bat maintenant avec Márquez ?

« La raison est très difficile à expliquer. C’est surtout sa rapidité d’adaptation qui a été impressionnante. L’importance de la Yamaha et de l’équipe est très grande. Le pilote, la moto et le team sont trois éléments qui doivent travailler ensemble pour obtenir une bonne performance. Or Fabio plus la Yamaha plus son équipe, c’est actuellement tout simplement la perfection. »

« Ce qu’il a fait jusqu’à présent en MotoGP est grandiose, même s’il n’a pas encore gagné dans cette catégorie. Fabio était à mon avis encore une fois le plus rapide. Yamaha l’a bien compris aussi puisqu’il a maintenant le moteur qui prend 500 tours de plus, c’est-à-dire qu’il dispose du moteur le plus performant disponible chez Yamaha. Donc c’est très bien parce que ça prouve que Yamaha sait que c’est un très grand malgré son jeune âge. »

« Fabio s’est adapté à cette Yamaha à 5 000 à l’heure et en a obtenu des résultats géniaux. A Buriram, il a encore franchi un échelon incroyable. Pour moi, dans cette course il n’y avait que deux pilotes ! »

Quand Fabio va gagner son premier Grand Prix en MotoGP, te sentiras-tu un peu triste parce que tu ne seras plus le dernier vainqueur français en date ? Ou te sentiras-tu plutôt content qu’un Français gagne ?

« Je ne serai pas triste, mais ça va m’embêter. Je reste un compétiteur, un pilote, un gagneur, un guerrier. Il ne faudrait pas me faire faire de compétition maintenant sinon je serais prêt à mourir. Donc ça va m’embêter, mais je serai très fièrement et très clairement heureux pour Fabio parce qu’il le mérite déjà plus que largement aujourd’hui. »

« Ça me fera un grand plaisir pour la moto française et j’espère que ça fera aller de l’avant ce magnifique sport. J’aimerais qu’à cette occasion le sport moto devienne encore plus important et qu’on aura plus de pilotes à son niveau. »

Photos © Repsol Media et motogp.com / Dorna

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