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Nous poursuivons notre rétrospective de la saison de chaque pilote, du dernier jusqu’à Pecco Bagnaia. Pour apprécier la performance de nos héros, regarder leur place au général ne suffit pas. Ainsi, nous allons nous pencher sur les dynamiques, le contexte, les qualifications, l’attente que le pilote en question suscitait pour juger sa campagne. Hier, c’était la saison de Franco Morbidelli qui était à l’honneur. Vous pouvez retrouver l’article correspondant en cliquant sur cette phrase en surbrillance.

Pour rappel, cet avis reste subjectif, et ne reflète que la pensée de l’auteur.

I) Une année de plus

La carrière de Takaaki Nakagami est… plate. Après deux saisons 2016-2017 correctes – au mieux – en Moto2, « Taka » franchit le cap en MotoGP grâce à la firme Honda, désirant avoir un représentant japonais en catégorie reine. Ainsi, il est accompagné par son sponsor Idemitsu depuis 2018, sous l’égide du team LCR. Et depuis, on attend. Alors, certes, Nakagami a quelques beaux résultats, dont une pole position obtenue à Aragon en 2020, mais toujours aucun podium. Au vu de l’homogénéité du plateau, et dans des saisons ou 15 pilotes différents montent sur la boîte, cela fait tâche.

La saison 2022 est dans la continuité des précédentes, si ce n’est pire. Nakagami existe, fait acte de présence. Notons que son matériel s’est considérablement dégradé ces dernières années… La RC213V est peut-être la pire machine du plateau. À 30 ans déjà, il est un des plus expérimentés de la grille et remettra la couvert en 2023, à la surprise générale. En effet, Ai Ogura était pressenti pour le remplacer, un choix qui aurait été des plus logiques. Mais le jeune Japonais préfère essayer de conquérir le titre Moto2 avant d’accéder à un guidon auquel il est promis. Ça en dit long sur l’attractivité de Honda en MotoGP.

 

En quelques années seulement, LCR Honda a considérablement régressé. Photo : Michelin Motorsport

 


II) Comme si ça ne suffisait pas

Si nous entrons dans le détail, la saison avait plutôt bien commencé pour Nakagami. Irrégulier, comme d’habitude, il pouvait terminer hors des points ou par terre mais aussi enregistrer des top 10. L’incident de Barcelone vint mettre un terme à sa belle dynamique, et, dans une plus large mesure, à sa saison. Ce strike est relativement inquiétant pour un pilote avec 15 ans d’expérience au plus haut niveau. L’honnête campagne tourna au cauchemar à partir de ce moment-là.

Lourdement blessé, il revint tout de même lors du Grand Prix suivant, mais ne réalisa plus aucune entrée dans les dix premiers. Puis survint une nouvelle blessure à la main, engendrée par l’accident avec Marc Márquez en Aragón. Malgré l’ampleur des dégâts, il décida de prendre part au Grand Prix du Japon. À l’arrivée, la situation avait empirée et cette fois, une lourde opération était nécessaire. Heureusement, on revit le sympathique Japonais du côté de Valence, où il termina 14e.

Ce n’est pas la première fois que Nakagami devait faire face à des problèmes de santé. En 2019 déjà, il avait dû manquer trois Grands Prix à cause de son épaule. Tout cela n’est pas rassurant pour 2023.

 

Takaaki voulait absolument rouler pour son GP national malgré son physique diminué. Photo : Michelin Motorsport


III) Faire le job

La saison de Takaaki est-elle mauvaise pour autant ? Sur le plan personnel, oui, c’est sans doute sa pire en carrière. Entre les visites à l’hôpital et le cruel manque de compétitivité (18e au général, une 7e place comme meilleur résultat), c’est une campagne à oublier. En revanche, cela reste correct compte tenu de son matériel et de la position de ses coéquipiers. Par exemple, il a été significativement meilleur que Álex Márquez (2,8 points par course de moyenne contre 2,5 pour l’Espagnol pour le même nombre de chutes) et a terminé trois fois devant Pol Espargaró à la régulière, quand les deux franchissaient la ligne.

Conclusion :

Takaaki Nakagami ne brille pas, mais fait le job. Son package, sans doute le moins bon en MotoGP, n’aide pas un pilote dont la force principale est la vitesse. Son irrégularité le ralentit considérablement : c’est pour cette raison que nous n’attendons rien de mieux de sa part en 2023. Sa bourde de Barcelone joue contre lui dans l’appréciation de sa saison, c’est logique. Ce genre d’erreur ne devrait pas arriver au plus haut niveau, et surtout pas venant d’un pilote aussi expérimenté. Le Japonais conclut une nouvelle saison anecdotique, dans ses standards. Sa place est définitivement en sursis, mais difficile de lui en demander plus.

Qu’avez-vous pensé de sa saison ? Dites-le nous en commentaires !

 

Il faudrait un miracle en 2023 pour que Taka’ poursuivre son aventure en catégorie reine. Photo : Michelin Motorsport

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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