pub

Après sept saisons effectuées en Grand Prix 125 cm3, l’Allemand Sandro Cortese devint en 2012 le premier Champion du Monde Moto3 lors de la création de cette catégorie, sur une KTM RC250GP de l’équipe Red Bull KTM Ajo. Son avenir était alors prometteur, mais il ne parvint pas à concrétiser à l’occasion de ses cinq saisons en Moto2 qui suivirent.

Ainsi lors de la cinquième et dernière en 2017, il ne réussit qu’à se classer dix-huitième du Championnat sur sa Suter de l’équipe Dynavolt Intact GP. Qualifié troisième en Allemagne, il terminait cinquième à Misano, mais manquait de régularité.

Il orientait sa carrière avec brio en 2018 en direction du Supersport, où il s’imposait en Espagne et au Royaume-Uni, et remportait le titre pour sa première tentative. Pourtant ses débuts n’avaient pas été faciles, car ses « modestes » performances en Moto2 n’attiraient pas outre mesure les teams managers du Supersport. Finalement Cortese paya sa place 150 000 euros chez Kallio Racing, ce qui créa un précédant important dans cette catégorie où aucun Champion du Monde n’avait jamais payé pour courir.

Cela fit dire à Andrea Quadranti, team manager de MV Agusta Reparto Corse, « Cortese a apporté 150 000 euros à Kallio et est devenu Champion du Monde. Après ça, tout le monde a dit que ça marcherait et a demandé de l’argent depuis. Il n’y a plus de grands sponsors ou investisseurs, rien. Si vous faites le développement de la moto en hiver et que vous payez les salaires, il faut quatre mois pour obtenir les premiers fonds des sponsors. Avant de vous envoler pour l’Australie, vous devez payer et préparer tous les moteurs. Comment pouvez-vous survivre sans soutien ? Je comprends donc que presque toutes les équipes demandent de l’argent. J’ai payé de ma poche jusqu’à présent. »

Cela donna quelques idées à plusieurs team managers, mais aurait tendance maintenant à se retourner contre Sandro. Après une saison en demi-teinte en Superbike chez Yamaha, Cortese se voit en effet demander quelques espèces sonnantes et trébuchantes pour pouvoir disposer d’une bonne moto en 2020.

Jusqu’à présent, toutes les portes du Championnat du monde de Superbike sont fermées pour lui. Chez GRT Yamaha, l’originaire du Bade-Wurtemberg aurait pu prolonger son contrat pour une seconde saison, mais il aurait dû piloter une moto de 2019 au lieu de la nouvelle R1, et un financement a aussi été exigé.

Cortese a donc parlé à Barni Ducati et Puccetti Kawasaki. Chez Barni, sur les conseils du pilote d’usine Ducati Chaz Davies, son copain Leon Camier lui a été préféré et Puccetti a conclu un accord avec l’Espagnol Javier Fores.

Les espoirs d’une seconde place en Moto2 avec Marc VDS suite à la montée en puissance du Champion du Monde Alex Márquez en MotoGP ont été vains, comme les possibilités chez Ten Kate Yamaha et Honda. Ten Kate n’a de budget que pour un seul pilote et continue avec Loris Baz.

Agé de 29 ans, Cortese n’a plus de team et attend maintenant des offres sérieuses en tant que pilote de remplacement ou d’essai dans le Championnat du Monde Moto2, Superbike, MotoGP ou Supersport. « Je ne sais pas ce que j’ai fait de mal », a dit Sandro à propos de sa situation peu enviable.

Cortese a fait partie du top 10 à 20 reprises lors de sa première saison en Championnat du monde Superbike, la 6e place à Jerez étant son meilleur résultat. Il s’est également qualifié à plusieurs reprises sur la première ligne de la grille. Et pourtant, toutes les équipes avec lesquelles il a négocié lui ont demandé combien d’argent il pouvait apporter.

« Je ne veux pas rouler gratuitement pendant une année de plus et ne rien gagner », a expliqué Cortese. « Je n’avais accepté que pour 2018, mais les plans Moto2 avec Intact, Forward et Kiefer sont tombés à l’eau. Mais maintenant, je ne vois pas l’intérêt de sacrifier mes économies ».

Pour Manuel Puccetti, « Une fois qu’il a été clair que Leon Haslam ne se joindrait pas à nous, il restait Cortese ou Fores », a déclaré l’Italien. « Liqui Moly n’a pas pu amener Sandro parce que nous sommes soutenus par Elf. On aurait pu changer de fabricant de lubrifiant, mais ça n’aurait pas été la meilleure solution. »

Vous avez dit à Cortese qu’il devait apporter de l’argent ? Puccetti : « Oui, nous avons perdu « Turkish » comme sponsor principal, ce trou est rempli maintenant partiellement par Kawasaki. Fores n’apporte pas d’argent, mais Kawasaki investit en lui à peu près le même montant qu’ils auraient dépensé pour Haslam. On ne peut pas confirmer un pilote tant que le budget n’est pas approuvé. D’abord, j’ai besoin de l’approbation des sponsors, ensuite un coureur peut rouler pour mon équipe. C’est le seul moyen. »

Puccetti Kawasaki a été la meilleure équipe privée du Championnat du monde Superbike en 2019, remportant deux courses avec Toprak Razgatlioglu et s’adjugeant 13 places sur le podium. Le pilote turc, qui pilotera pour le team usine Yamaha en 2020, a terminé cinquième au classement général.

Quant à Sandro Cortese, son cas n’est pas encore réglé, et la saison va bientôt commencer. Le temps presse…

Photos © Yamaha Racing

Source : Speedweek.com

Tous les articles sur les Pilotes : Sandro Cortese