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Au bout d’une saison à rebondissements, probablement la plus disputée en Superbike sur cette dernière décennie, le pilote turc a remporté les lauriers face à son adversaire de chez Kawasaki, qui restait sur six titres de rang dans la catégorie. C’est le premier sacre d’un pilote Yamaha depuis celui de Ben Spies en 2009.

C’est un nouveau chapitre qui vient de s’ouvrir dans l’Histoire du Superbike. Samedi 20 novembre, Toprak Razgatlıoğlu est en effet devenu en Indonésie le nouveau Champion du monde de la discipline, mettant ainsi un terme à l’hégémonie de Jonathan Rea, en vigueur depuis 2015 !

La récompense d’une saison fantastique pour le pilote turc, auteur de 13 victoires sur 37 possibles, et qui referme ainsi la (longue) parenthèse ouverte par son adversaire de chez Kawasaki à la suite du titre de Sylvain Guintoli en 2014. Une saison qui aura également tenu lieu de véritable piège de Thucydide, lorsqu’un acteur dominant (Rea) voit sa puissance remise en cause par une entité émergente (Razgatlıoğlu), cette inversion des rapports de force débouchant inéluctablement sur un conflit (la saison 2021 !).

Pas de victoire mais du panache pour Razgatlıoğlu

Alors certes, Razgatlıoğlu n’a pas réussi à remporter la moindre course ce weekend à Mandalika, mais il a néanmoins sur faire preuve de panache alors qu’avec 30 points d’avance, il avait tout à perdre en Asie du Sud-Est sur cette dernière manche de la saison.

Le pensionnaire de chez Yamaha a ainsi signé la Superpole avec brio, avant de se démener comme un beau diable en course malgré des conditions de piste très difficiles et versatiles. Il faut aussi mentionner sa parfaite gestion de la pression, alors que la Course 1 était reportée de 24 heures en raison de ce même climat dantesque. Pas l’idéal lorsqu’on a un premier titre à aller chercher au bout du chemin.

Malgré cela, l’apparente décontraction du Turc a détonné dans le paddock, celui-ci n’hésitant pas à tourner en dérision le déchaînement des éléments autour de lui, par exemple lors de l’hypothétique attente du départ de la première épreuve samedi, lorsqu’on l’a vu proposer ses services à Jules Cluzel pour une douche improvisée sous les trombes d’eau qui s’abattaient sur le circuit !

Le Turc décroche donc son premier sacre en Superbike avec 13 points d’avance sur Rea, qui aura divisé de moitié son retard sur son adversaire sur cette ultime manche, et dont le sort a été réglé dès la Course 1. Bien que battu, le Nord-Irlandais a défendu ses chances avec l’énergie du désespoir, pliant avec honneur et un doublé pour clore l’année. Nul doute que si sa série de six titres consécutifs vient de connaître un coup d’arrêt ce weekend, il constituera encore un adversaire dangereux l’an prochain et tentera de reprendre sa couronne.

 

Deux podiums pour Redding à l’heure de quitter Ducati

Derrière les deux hommes forts du championnat figure Scott Redding au classement général. L’Anglais a livré une très belle saison, certes faite de hauts et de bas mais avec toujours cette loyauté en piste et cette exubérance qui font tout le sel du personnage. Bien que dépourvu de victoire à Mandalika, celui qui rejoindra BMW l’an prochain a lutté face à ses deux rivaux pour la victoire, obtenant deux derniers podiums pour le compte de Ducati.

Si l’ancien pilote MotoGP affiche l’an prochain les mêmes dispositions avec le constructeur allemand qu’avec celui de Borgo Panigale en cette fin de saison, il faudra aussi le considérer comme un prétendant crédible pour le titre, alors que la marque de Munich renforce son projet dans le championnat des motos dérivées de la série, avec l’objectif avoué de faire des risettes à terme à Yamaha, Kawasaki et Ducati.

 

Locatelli, Rookie de l’année, supplante Rinaldi

La quatrième place du championnat revient quant à elle à Andrea Locatelli. Le pilote italien devance ainsi de justesse Michael Ruben Rinaldi au général après une dernière performance solide au cours de ce qui était, faut-il le rappeler, sa première saison dans la catégorie. C’est donc tout naturellement que le Champion du monde 2020 de Supersport a réussi sa mue en tant que pilote Superbike, décrochant facilement le titre de Rookie de l’année.

Rinaldi, lui, doit donc se contenter de la cinquième place finale au championnat, après une prestation bien terne en Indonésie. C’est bien simple, le Transalpin a été nulle part, ne parvenant qu’à inscrire quatre malheureux points lors de la Course 1. L’aboutissement d’une année décevante, seulement égayée par trois victoires en milieu de saison, notamment sur ses terres à Misano lors de la troisième manche.

 

 

On retrouve ensuite à la sixième place Michael van der Mark, que ce dernier a consolidée lors de cette dernière échéance du championnat grâce à un podium lors de la toute dernière course, disputée dans des conditions détrempées similaires à celles de sa victoire lors de la Course Superpole à Portimão.

Un résultat d’ensemble mérité pour le Néerlandais, seul engagé ne faisant pas partie des girons du triptyque dominant, à savoir Yamaha, Kawasaki et Ducati, à avoir réussi à s’imposer cette année. Le pilote BMW a fait le jeu de Garrett Gerloff sur cette dernière manche, étant impliqué dans un accrochage qui a envoyé au sol Axel Bassani dans la ligne droite de départ.

Gerloff meilleur pilote indépendant

L’Italien était en effet aux prises avec Gerloff pour l’obtention du statut de meilleur pilote indépendant cette saison, et doit finalement se contenter de la neuvième place du championnat alors que son rival américain décroche pour sa part la septième place.

Les deux hommes sont séparés par Alex Lowes, qui aurait sans doute pu finir plus haut dans le classement s’il n’avait pas été de nouveau contraint au forfait suite à une lourde chute survenue lors des essais libres à Mandalika. L’épilogue d’une saison très difficile pour l’Anglais, sans aucune victoire et de multiples blessures qui ont, lorsqu’il était présent sur la grille, bridé à coup sûr ses performances.

 

 

Le top 10 du général est bouclé par Álvaro Bautista. Le pilote espagnol, auteur d’un début de saison pour le moins laborieux, a finalement trouvé un second souffle lors des dernières manches pour finir dans une bonne dynamique, marquée notamment par deux podiums, un à Barcelone puis un à Jerez. De bon augure pour son retour chez Ducati l’an prochain.

Si l’avenir de l’ancien pilote MotoGP est assuré en Superbike pour 2022, on ne peut pas en dire autant de Tom Sykes. Le Champion du monde de la catégorie en 2013 a eu quelques moments de brio cette année, notamment en qualifications où il a fait honneur à son surnom de « Monsieur Superpole », mais a lui aussi connu les affres des blessures, en Catalogne, après un accident qui l’a laissé sur la touche plusieurs manches durant, jusqu’à la finale en Indonésie. Remplacé par Redding l’an prochain chez BMW, l’avenir de l’Anglais reste donc encore flou pour 2022, sa place étant loin d’être assurée en Superbike.

L’heure des adieux pour Davies

Si ce dernier est donc sous le coup d’une mise à la retraite forcée, Chaz Davies a quant à lui fait ses adieux pour de bon à la catégorie sur l’île de Lombok. On a d’ailleurs bien cru que le Gallois, dont la carrière en Superbike avait débuté en 2012, n’allait pas pouvoir bénéficier d’un dernier tour de piste en Indonésie, en raison des conditions météo qui ont laissé planer la possibilité d’une annulation d’une dernière épreuve qui a finalement bien eu lieu, mais sur une distance de course réduite de quasi moitié (de 20 à 12 tours).

Le Britannique, qui sera remplacé l’an prochain par Philipp Öttl au sein du team Go Eleven, a donc pu tirer sa révérence comme il se doit, après une carrière marquée par de nombreuses victoires mais malheureusement aucun titre, celui-ci ayant terminé à trois reprises à la place de dauphin, à chaque fois de Rea (en 2015, 2017 et 2018). Il est simplement dommage qu’après un début de saison solide et un podium à Estoril, les performances de Davies se soient délitées par la suite cette saison.

La 13e place du championnat revient ensuite à Leon Haslam. L’Anglais a lui aussi dû renoncer ce weekend en raison de douleurs persistantes à l’épaule, en dépit de bons résultats le vendredi lors des deux premières séances d’essais libres. A l’instar de Sykes, l’avenir de l’Anglais demeure pour le moment très incertain dans la catégorie, étant donné que la HRC affichera l’an prochain un tout nouveau lineup, composé d’Iker Lecuona et de Xavi Vierge, et qu’aucun autre contrat n’a pour l’heure été signé par le Champion British Superbike 2018.

Derrière lui, Kohta Nozane termine pour sa part sa première saison en Superbike au 14e rang, devant Loris Baz qui aura rentabilisé à fond son retour dans la catégorie lors des deux manches auxquelles il a participé, émaillées par deux podiums à Portimão, en remplacement de Chaz Davies. Le Haut-Savoyard, qui fera l’an prochain son retour en Superbike avec BMW, est ainsi le pilote français le mieux placé en cette fin de saison, devant Lucas Mahias, 18e, et Christophe Ponsson, 20e, ce dernier auteur d’une prestation d’ensemble solide ce weekend en Indonésie.

 

Yamaha titré chez les constructeurs en Superbike…

Chez les constructeurs, Yamaha a réussi à avoir le dernier mot face à Ducati. La marque aux trois diapasons termine ainsi avec 13 points d’avance face à la structure de Borgo Panigale, alors que Kawasaki doit se contenter de la troisième place, devant BMW et Honda.

En Supersport enfin, on notera le premier succès décroché par Raffaele de Rosa. La fin d’une attente longue de 89 départs pour l’Italien, qui boucle sa saison à la septième place au général. Le titre octroyé à Dominique Aegerter lors de la manche précédente, en Argentine il y a un peu plus d’un mois, le pilote suisse s’est fait plaisir en Indonésie, roulant sans pression et signant une dernière Superpole. Et s’il n’a pas réussi à s’imposer en course, l’Helvète a tout de même fini à chaque fois sur le podium, parachevant une saison menée de main de maître.

Jules Cluzel termine quant à lui quatrième du championnat, après avoir signé une quatrième victoire en cinq courses. La lumière au bout du tunnel pour le Français, qui aura vécu une année très compliquée, marquée par les coups du sort et une blessure à Magny-Cours alors qu’il semblait déjà se relever en termes de performance.

… et en Supersport

Avec une telle dynamique lors des dernières manches, il fait peu de doutes que le tricolore visera l’an prochain un titre qui s’est toujours refusé à lui jusqu’ici dans la catégorie. L’Auvergnat boucle ainsi sa saison à sept points seulement de Manuel González, qui est devenu le plus jeune poleman et vainqueur dans la catégorie cette saison, et qui rejoindra le Moto2 l’an prochain.

Chez les constructeurs, Yamaha rafle le titre assez facilement en ayant remporté 22 des 23 courses disputées en 2021. La seule épreuve ayant échappé à la marque d’Iwata est en fait la Course 1 remportée par De Rosa à Mandalika samedi, l’Italien évoluant sur Kawasaki.

 

Classement Superbike – Championnat des pilotes :

Classement Superbike – Championnat des constructeurs :

Classement Superbike – Championnat des équipes :

Classement Supersport – Championnat des pilotes :

Classement Supersport – Championnat des constructeurs :

Classement Supersport – Championnat des équipes :

Crédit classements : WorldSBK.com