Interview exclusive de Guim Roda, directeur de l’équipe Kawasaki : La Ninja aura la même limite de régime mais un nouveau moteur. Et Jonathan Rea jusqu’en 2024.
Par Marianna Giannoni / Corsedimoto.com
Kawasaki veut renouer avec la victoire au championnat du monde. Depuis 2015, elle a enchaîné six victoires consécutives avec l’as Jonathan Rea, puis en 2021-22 elle a dû s’incliner d’abord devant Yamaha puis devant Ducati. Cette année, elle ne part pas favorite, mais compte bien renverser les pronostics. Mais qu’y a-t-il de nouveau chez KRT ? Nous en parlons avec le directeur d’équipe Guim Roda, une semaine avant la première manche du championnat du monde de Superbike. Le Catalan nous a donné beaucoup d’anticipations, notamment sur le plan technique. Kawasaki aura toujours le limiteur fixé à 14 600 tr/mn. Mais la nouvelle homologation suggère qu’au Japon ils sont intervenus sur le moteur, pour améliorer le couple. Avoir une « machine coupleuse », c’est-à-dire capable de mieux interpréter les pistes les plus courues, est un vieux projet de Yoshimoto Matsuda, le directeur technique d’Akashi. Il y a aussi des nouvelles du contrat de Jonathan Rea.
Guim Roda, comment se sont déroulés les essais hivernaux
de Kawasaki ?
« Les tests hivernaux ont été
l’occasion pour tout le monde de travailler ensemble calmement,
sans stress, avec des idées et des changements qui pourront être
évalués et introduits au cours de la saison. Sur le plan pratique,
les tests ont été affectés par la météo car ils n’ont duré que
quelques jours, le temps n’était pas très bon et nous n’avons donc
pas pu travailler aussi bien que nous l’aurions voulu et que nous
en avions besoin. »
Sur quoi vous êtes-vous principalement concentrés
?
« Avant tout, sur le plan humain, en travaillant
sur la cohésion de l’équipe (il y avait quelques nouveaux venus
dans le département électronique, ndlr). Sur le plan technique,
nous avons essayé de tirer le maximum de la puissance actuelle et
nous avons travaillé sur l’électronique. Dans certains domaines,
nous n’avons rien pu faire. »
La Kawasaki ZX-10RR aura-t-elle une nouvelle
homologation FIM en 2023 ?
« Oui, nous avons
terminé le processus réglementaire qui nous permet de participer au
WorldSBK avec la nouvelle homologation. Techniquement, il s’agit
d’une petite amélioration qui nous permet de mieux courir en
WorldSBK et dans d’autres championnats nationaux. Même si, cette
année, nous aurons 14 600 tours comme la saison dernière.
»
Que pensez-vous de Honda et BMW, et de la règle des
super concessions en général ?
« Je préfère que
l’on aide ceux qui ont des difficultés plutôt que de pénaliser ceux
qui vont bien. Dans tous les cas, je comprends la nécessité de
rendre le championnat équilibré, de le rendre plus
spectaculaire. »
Le WSBK 2023 sera-t-il une bataille entre Rea, Bautista
et Toprak, comme en 2022, ou y aura-t-il également d’autres
prétendants à la victoire ?
« Je pense que Lowes,
Rinaldi et Locatelli peuvent aussi être de la partie cette année.
Ils montent en puissance et peuvent aussi se battre pour la
victoire. »
En termes de contrats de coureurs, qu’est-ce qui mijote
dans la marmite ?
« Rea est également sous contrat
pour 2024 tandis qu’avec Lowes, nous en parlerons en mai. Sur la
base de l’accord actuel, nous sommes la première option. »
L’équipe KRT est-elle impliquée de quelque manière que
ce soit dans le challenge Tom Sykes/Puccetti ?
«
Pour nous, c’est plus ou moins comme Pedercini et Orelac, dans
le sens où nous représentons l’usine et donc nous essayons d’être
une référence pour toutes les autres équipes qui courent sur des
motos Kawasaki. »
Pensez-vous que Petrucci, Aegerter et Gardner seront en
mesure de se battre pour les six premières places ?
«
Certainement. Petrucci est un pilote très fort et il l’a prouvé
même lorsqu’il courait en MotoGP. Aegerter et Gardner sont
champions du monde et ils seront certainement dans les positions
qui comptent. »
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Marianna
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