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Au milieu de saisons dominées par des Rossi, Stoner, Márquez, ou Lorenzo au XXIe siècle, quelques années magnifiques subsistent. Voici le conte de l’une des plus grandes saisons de l’histoire des Grands Prix moto, où cinq pilotes prétendant à la victoire s’affrontent chaque week-end. Voici l’histoire d’un duel entré dans la légende.

De retour en Europe, les choses changent, l’ambiance n’est plus la même. Valentino Rossi semble s’approcher de Márquez, et les deux s’entendent parfaitement bien. Vient la course de Jerez, qui ne fait qu’amplifier les choses. Marc Márquez s’appuie allègrement sur Lorenzo dans le dernier virage, rappelant l’incident Rossi/Gibernau en 2005. Pedrosa, auteur d’une course parfaite, revient dans la course au titre, tandis que le rookie prend les commandes du championnat. C’est à ce moment là que la MotoGP découvre un lion , un pilote capable de tout, extrêmement doué qui plus est.

En France, la malchance commence à toucher le n°99. Sur une piste détrempée, un problème de pneus l’empêche de faire mieux que septième, qui contraste avec Márquez qui lui a fait une sensationnelle remontée jusqu’à la troisième place. Dani Pedrosa triomphe pour la deuxième fois consécutive, et continue d’affirmer son statut. Est-ce la bonne pour l’Espagnol, tant de fois passé à côté ? Le podium est complété par un Crutchlow en fusion, qui compile les beaux résultats et lui aussi prétend à de grandes choses, bien décidé à prouver à Yamaha que ceux-ci ont fait le mauvais choix.

 

 

Remplaçant de Valentino Rossi chez les rouges, Andrea Dovizioso a tout le mal du monde pour faire fonctionner sa machine. D’ailleurs, le duo avec Nicky Hayden ne se passe pas si bien, et les deux hommes finiront par se rentrer dedans dans le dernier virage à Indianapolis.

 

Jorge Lorenzo arrive en terre conquise au Mugello et à Catalunya, deux de ses circuits favoris. Il remporte coup-sur-coup les deux manches, mais Pedrosa s’accroche et semble arriver à maturité. Il manque encore d’agressivité, mais parvient à s’octroyer deux podiums. Pour Rossi, les choses ne se passent pas comme prévu. Devant son public, il est contraint à l’abandon. Depuis le Qatar d’ailleurs, les résultats moyens s’enchaînent, ponctués par une chute, tout seul, à l’entrée des Esses bleus au Mans. Les sceptiques crient « retraite ! », mais la saison est encore longue. Ses résultats tranchent avec ceux de Crutchlow, qui monte à nouveau sur le podium en pays toscan.

Marc Márquez connaît sa première énorme alerte au Mugello. Pendant les essais, il chute à plus de 300 km/h dans la ligne droite des stands, avant le terrible freinage de San Donato. Il saute de sa moto pour éviter de percuter le mur, un réflexe héroïque nécessaire. Sans cela, il ne serait peut être plus de ce monde pour en parler. Sa bonne étoile le sauve, et il s’en sort avec une blessure au menton. Pour faire partie des meilleurs, il faut savoir provoquer la chance. La réussite sera de son côté tout au long de l’année, marque des grands champions.

Pedrosa bénéficie d’une légère avance sur Lorenzo au championnat quand vient le tournant de la saison. La cathédrale d’Assen. Au cours des décennies, elle n’arrête jamais de surprendre. Le jeudi, pendant des essais pluvieux, Jorge Lorenzo se prend un immense volume dans le dernier secteur, composé de virages très rapide. En se relevant, il se tient la clavicule : c’est plus que mauvais signe. La Clinica Mobile est formelle : il faut une opération, et peut être une ou deux manches de repos. Mais Lorenzo n’est pas fait du même matériau que les autres humains. Abandonner est exclu du lexique.

 

 

Jusqu’au Sachsenring, c’était bel et bien Dani Pedrosa qui était favori pour la couronne finale. Mais une fois de plus, une piste mouillée et des pneus froids ont eu raison de lui et de son état physique réputé fragile. Après cette course, il ne sera plus le même même après une victoire à Sepang. Photo : HubertduMaine

 

Le jour même, il rentre en Espagne, se faire poser plaques et vis en titane dans l’espoir de courir le dimanche même. Tout le monde est dans le flou, mais personne n’y croît quand le majorquin n’est pas de retour pour le deuxième séance de qualification. Dans le même temps, autre fait majeur : Cal Crutchlow réalise la pole sur ce circuit favorable à la M1. Si Rossi ne réagit pas vite, cela peut devenir embarrassant.

Le dimanche de la course, les spectateurs peinent à croire que c’est bien Jorge Lorenzo qui se tient sur la grille, à la douzième place (dernière place de la Q2, ce dernier n’ayant pas roulé). Le départ est donné et devant, ça s’agite. Rossi passe Crutchlow, et les performances de la M1 d’usine parlent. Márquez tient bon, pour dire que la Honda n’a connu que de très maigre résultats ici au fil du temps. Mais la vraie animation se passe dans le peloton. Jorge délivre l’un de ses chef d’œuvres en passant les pilotes à la pelle, histoire de ne pas laisser trop de points au deux Honda officielles.

Il franchit la ligne cinquième, en pleurs tant la douleur est intense. Rossi remporte sa première victoire depuis 2010, la foule exulte. Mais même lui confiera que le véritable héros du week-end était son coéquipier; tous tirent leur chapeau au majorquin. Mais malheureusement, ce n’était que repousser l’échéance.

Au Sachsenring, ce dernier tombe sur sa clavicule aux essais, et cette fois, pas de miracle aucun. Dévasté, il est contraint à l’abandon, et doit se concentrer sur la prochaine manche, le Grand Prix des États-Unis. Pedrosa ne profitera pas de l’absence de son éternel rival. À 80 km/h, ce dernier s’offre un highside mémorable dans le premier virage, et se blesse lui aussi. Le destin est parfois cruel. Márquez chuta à 300 km/h il y a de ça quelques courses, sans aucune conséquence. Ce dernier parvient à prendre une victoire incontestée sur l’un des tracés qui lui réussit le plus, devant Crutchlow et Rossi.

Rien ne semble pouvoir aller contre le jeune rookie. Mais une saison MotoGP est longue…

 

Photo de couverture : HubertduMaine

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