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Ducati Sepang

Les trois premières séances d’essais libres du premier Grand Prix au Qatar ont annihilé l’idée d’une saison dominée par huit Ducati évoluant en tête en ordre serré. Sans préjuger d’une suite où tout reste à écrire, Marc Marquez restant ainsi convaincu que Ducati cache encore son jeu, les faits constatés depuis vendredi révèlent à tout le moins des Honda dans le coup et, surtout, des Suzuki métamorphosées. Les GSX-RR sont devenues des flèches bleues qui collent aux météorites rouges et ça fait réfléchir à Borgo Panigale. Le pilote tests de la marque, Miche Pirro ne s’en cache pas…

Cette entame du Grand Prix du Qatar démontre que, décidément, on ne peut rien vraiment prévoir en MotoGP. Sur un tracé de Losail où elles se faisaient avaler par les Ducati en ligne droite l’an passé, les Suzuki roulent maintenant en tête et pointent parmi les meilleures vitesses de pointe. Si ce n’est, même, la meilleure. Pendant ce temps, chez Ducati, on reste un peu en retrait et on se partage trois versions de moteur. La sérénité acquise après une dernière fin de campagne et durant l’intersaison est déjà mise à l’épreuve…

Sur Corsedimoto, Michele Pirro, cheville ouvrière de Ducati depuis des années donne le ton : « Suzuki et Honda ont relevé la barre. On était super compétitifs en fin d’année dernière, on a fait quelques pas en avant, mais on voit que pour le moment ça ne suffit pas et il faut encore faire quelque chose ». D’autant plus que le niveau de compétitivité s’est encore élevé : au terme de la FP3, on constate que les dix premiers sont concentrés dans une fenêtre de quatre dixièmes. Fabio Quartararo a raté l’entrée directe en Q2 pour 20 millièmes de seconde. Mais Ducati est appelé à jouer les premiers rôles sur une piste qui au moins sur le papier devrait être favorable… « Voir une FP3 comme celle-là, c’est comme si on jouait déjà le Championnat du Monde. Essayons de rattraper le désavantage que nous avons et nous serons prêts pour les qualifications. Pecco a montré que sa vitesse est là, donc il sera là ».

Moto GP, Pecco Bagnaia

Ducati : « nous ne nous attendions certainement pas au pas en avant de Suzuki, ils ont fait un pas incroyable »

Si jusqu’à la saison dernière les missiles de Borgo Panigale semblaient être les motos les plus puissantes de la ligne droite, lors des premières sorties saisonnières elles semblent avoir perdu cette primauté absolue. Un fait qui ne compromet certainement pas la course au titre mondial, étant donné que ces dernières années, ce n‘est pas la machine à la meilleure vitesse de pointe qui a concrétisé au championnat du monde. Cependant, il y a un fait qui marque le clan Ducati… « Il est indéniable que Honda et Suzuki ont amélioré leurs performances. Ce n’est pas que Ducati ne s’est pas amélioré, mais comme je le dis toujours, notre niveau d’amélioration dépend toujours de ce que font les autres. Nous savons donc que nous nous améliorons toujours un peu, mais nous ne nous attendions certainement pas au pas en avant de Suzuki, ils ont fait un pas incroyable. On espère ne pas gâcher la vitesse, mais faire mieux en fin d’année avec de meilleurs résultats. Les autres années on avait de la vitesse mais ce n’était pas suffisant pour gagner, cette année on espère avoir un package plus homogène sur tout ».

Au fait, Suzuki démontre qu’avec seulement deux motos sur la piste, on peut faire la différence, alors que Ducati a défrayé la chronique à ce sujet avec huit machines… « L’entreprise essaie de donner le meilleur à tous les pilotes, nous devons essayer de faire de notre mieux. Il n’est pas évident que plus de données ne peuvent être qu’un avantage. Tout est toujours un équilibre » termine l’Italien.

Ducati Davide Tardozzi

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