pub

Cette conférence de presse post-course du Grand Prix des Pays-Bas a réuni Marc Marquez, Alex Rins et Maverick Vinales.

Comme à notre habitude, nous reportons ici notre traduction de l’intégralité des propos de Marc Marquez, sans mise en forme ou déformation journalistique.


Quelle course ! C’est la course que vous rêviez de gagner ?

Marc Márquez : « bien sûr ! Je ne sais pas comment la décrire, c’était une course folle. C’était comme un grand groupe de sauvages se battant avec tout le monde. C’était merveilleux, même si les conditions étaient très difficiles en piste car le vent soufflait beaucoup. Dans toutes les lignes droites derrière, dans les virages rapides, il était plus facile de rester derrière quelqu’un et il était difficile de créer un écart. Et puis, en particulier, il y a eu Lorenzo. Lorenzo a beaucoup attaqué. J’ai essayé de le doubler mais il m’a repassé immédiatement et je n’ai pas pu garder le rythme, ou avoir le même rythme que pendant les essais, je me suis donc dit « OK, on attend ». Mais entre les deux, nous nous sommes faits de nombreuses chaleurs, avec Rins, avec Maverick, avec tout le monde. Nous nous sommes battus contre tout le monde, et à la fin, j’ai été intelligent. J’ai juste attendu, et quand j’ai vu L7 et L6, je me suis dit « OK, maintenant je donne tout, je vais attaquer au maximum et utiliser tout le pneu ». J’ai pu créer un écart et quand j’ai vu +0.2, c’était bon parce que je pouvais alors utiliser mes trajectoires. Le problème, c’est qu’ici, quand vous essayez d’utiliser vos trajectoires pour être rapide, vous préparez beaucoup les virages et tout le monde vous double. Mais quand j’ai eu ce petit avantage, je me suis dit qu’il était maintenant temps d’utiliser mes trajectoires et j’ai alors pu avoir le même rythme que pendant les essais ».

Parlez-nous de la chaleur que vous êtes faite au virage 5, là où vous passiez tout le monde. Comment avez-vous fait pour rester sur la moto ?

« (Rires) Je ne sais pas. Je ne le sais pas moi-même. J’ai vu des photos et c’était fou. Je me souviens avoir eu un contact avec Rins. Il m’a touché mais finalement c’était de ma faute, parce que j’étais à l’extérieur. Quand vous êtes à l’extérieur, vous devez comprendre que celui qui est à l’intérieur a la priorité. J’étais là, j’ai eu ce contact et je suis presque tombé de la moto. Le pied gauche, la main gauche… et même le levier d’embrayage était descendu, donc j’ai essayé de le remonter dans les lignes droites. C’était fou. Avec Maverick, je me suis aussi fait une chaleur au virage 9. Nous avons eu un contact et j’ai complètement relâché les freins, car le contact avait eu lieu sur le bras droit, et je suis sorti de la piste. Cela a été difficile à gérer, mais au final nous avons été très astucieux et très concentrés, et également précis ».

Vous menez maintenant confortablement le championnat du monde…

« Oui, bien sûr, je m’attendais ici à ce que Valentino et Vinales soient sans doute très forts. Ils ont été forts, mais nous avons été plus forts. Et c’est le plus important, sur un circuit où normalement nous peinons un peu. Nous avons été plus forts qu’eux. Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée, l’adrénaline était là, mais quand j’ai vu sur l’écran géant que Rins était second, j’ai été encore plus heureux. Car mon avance est encore plus grande, et c’est quelque chose dont nous devons tirer profit ».

Comment était-ce sur le plan physique pour vous ?

« Honnêtement, ce n’était pas physiquement très exigeant car durant une partie de la course, nous avons été très lents. Car le problème est qu’il est difficile d’attaquer et de défendre en même temps. Car dès que vous préparez une sortie de virage, par exemple quand Rins m’a doublé, la trajectoire que j’ai prise pour préparer la sortie de virage pour me mettre dans son sillage et doubler Lorenzo, mais dès que vous vous préparez pour attaquer, quelqu’un vous double. C’était donc aussi très difficile pour la concentration : essayer d’attaquer et défendre en même temps. Mais ce qui a été le plus difficile, cela a été durant les 5 derniers tours car j’ai tout donné. J’ai commencé à être fatigué dans les derniers tours, mais au niveau physique, même lors des essais, j’ai été très régulier et cela n’a pas été un problème ».

Vous avez choisi un pneu tendre, ce qui a été une surprise après vos dernières courses…

« C’était étrange parce que normalement, durant les dernières courses, nous avons utilisé un pneu dur et tout le monde un pneu tendre. Et à cette course, c’était l’opposé ; il y avait beaucoup de monde en dur et nous avions un tendre. Mais cette fois, si vous aviez vérifié en profondeur l’allocation, le tendre, sur certains points, était plus dur que le dur. Oui, c’est comme ça. C’est parfois difficile à comprendre, mais le tendre avait quelques zones plus dures que le dur. Heureusement, j’ai choisi le tendre car je me sentais plus à l’aise dans quelques virages. Avec le dur, oui, j’étais en mesure d’aller vite, mais je ressentais une plus grande détérioration ».

La course a été fantastique à regarder. Pourquoi tout était-t-il tellement serré ? Est-ce à cause du tracé, des pneus, du vent ?

« Les conditions. Les conditions de piste et la météo, en particulier le vent. Avant la course, nous avons parlé avec l’équipe et, sur le papier, j’avais un meilleur rythme que tout le monde. Mais je leur ai dit qu’il serait difficile de créer un écart, car quand vous êtes derrière quelqu’un sur ce circuit, plus le vent qui était très fort, alors c’est plus facile. Dans tous les virages rapides, vous étiez comme XXX ? et avec la même vitesse. Il était donc très difficile de creuser un écart. Donc pour moi, le vent est la principale raison ».

Vous pouvez maintenant respirer un peu au championnat ?

« En parlant franchement, avant ce week-end, je m’étais dit que nous perdrions peut-être quelques points sur ce circuit. Mais nous en avons gagnés. Nous en avons gagnés beaucoup. Mais cela ne veut pas dire que l’on va se relâcher, c’est même l’opposé : il est temps d’attaquer ! Car nous sommes un point où l’écart est grand mais pas suffisant. Je veux plus, plus est plus ! C’est la façon dont j’essaie de conserver la même mentalité, de garder le même niveau, et il est important que sur un circuit où Yamaha a été très fort dans le passé et où nous peinions, j’ai été capable d’être là, en particulier lors des essais. D’avantage durant la course, OK, mais durant les essais j’ai pu avoir le meilleur rythme. Puis, durant la course, quand j’ai mené dans les derniers tours, même avec le vent et tout, j’ai pu faire de nouveau des petits 34, et c’est le plus important ».

Avez-vous vu le contact entre Valentino Rossi et Jorge Lorenzo ?

« Concernant cette question, je ne sais pas. Je ne peux pas répondre car je n’ai rien vu ».

Quand vous meniez la course, étiez-vous sûr de gagner ?

« Vous savez, ici, un des problèmes est ce que j’ai expliqué : j’ai essayé de mener la course au début, mais ici, avec des pneus neufs, tout le monde peut aller vite. Nous l’avons vu lors de la qualification où les chronos étaient très serrés. Et il était impossible de créer un écart, en particulier car si j’utilisais mes trajectoires, alors tout le monde me doublait puisque je passais très au large dans les virages. Mais le point le plus important a été quand il ne restait que 4 ou 5 tours, et où j’ai vu +0.2. Là, je me suis dit que j’allais utiliser mes trajectoires et bien préparer les sorties. Et cela a été le point le plus important puisque quand j’ai piloté de la même façon que durant les essais, cela a donné les mêmes chronos. C’était plus facile et plus rapide. Cela a été la clef ».

Il y a une Honda, une Suzuki et une Yamaha sur le podium. Qu’en est-il des Ducati ? Pouvez-vous faire un commentaire ?

« Peut-être qu’ici les Ducati n’ont pas pu utiliser leurs points forts. Car elles ont une très bonne accélération et un très bon freinage. Et ici, nous n’avons pas beaucoup de forts freinages et les accélérations sont coulées : ce n’est pas le point le plus important. Mais même comme ça, quand Lorenzo menait, il était très fort à certains endroits, et même Dovi. Je ne sais pas ce qui s’est passé avec Dovi à la fin, car quand nous étions vers le milieu de la course et que nous nous battions tous ensemble, je voyais que Lorenzo peinait un peu plus mais que Dovi avait du potentiel. Je m’inquiétais donc au sujet de Dovi, car je m’attendais à ce qu’il soit rapide à la fin. Et à propos des autres motos, Suzuki, Yamaha, peut-être que sur ce circuit la marque de la moto n’est pas très très importante. Il est plus important de savoir gérer, en particulier car la course a été lente. Nous avons tourné en 1’35 pendant beaucoup de tours, et c’était à une seconde d’un bon rythme ».

Dans une course comme ça, quelle est la part de la machine et quelle est la part du mental du pilote ?

« Bien sûr, c’est toujours un compromis. Mais peut-être que sur certains circuits la machine est plus importante est que sur certains autres vous pouvez compenser quelques problèmes de votre moto. Mais quand vous avez ce genre de course, avec beaucoup de vent, une course lente, tout le monde avec des pneus différents, tout le monde qui essaie de gérer, de grosse bagarres, alors le pilote fait la différence. Car vous devez être très précis pour savoir comment attaquer, où attaquer, où doubler, où défendre votre position. C’était très difficile mais c’est le meilleur du MotoGP que le pilote soit plus importante que la machine. Bon, bien sûr, la machine est très importante, sinon Honda (signe d’une fessée. Rires) ».

Le fait que les Ducati aient aussi été fortes ici alors que ce n’est pas leur circuit favori, cela vous inquiète-t-il ?

« Depuis l’année dernière, la deuxième moitié, les Ducati ont été fortes partout. Par exemple si vous regardez Valence, les Ducati ont été fortes et dans le groupe de tête. Maintenant, les Ducati fonctionnent bien. Mais le plus important, c’est que notre pire résultat cette année a été une 2e place. Donc même sur un circuit où nous avons l’habitude de peiner, nous sommes là, sur le podium. C’est le plus important, mais oui, Ducati sera très fort durant la 2e partie de saison car il y a des circuits où elles sont très très rapides. Mais pour le moment, Andrea est à 61 points derrière moi, donc on va essayer de gérer ça d’une bonne façon ».

Grand Prix des Pays-Bas Assen MotoGP Course: Classement

1 93 Marc MARQUEZ Honda 41’13.863
2 42 Alex RINS Suzuki +2.269
3 25 Maverick VIÑALES Yamaha +2.308
4 4 Andrea DOVIZIOSO Ducati +2.422
5 46 Valentino ROSSI Yamaha +2.963
6 35 Cal CRUTCHLOW Honda +3.876
7 99 Jorge LORENZO Ducati +4.462
8 5 Johann ZARCO Yamaha +7.001
9 19 Alvaro BAUTISTA Ducati +7.541
10 43 Jack MILLER Ducati +13.056
11 29 Andrea IANNONE Suzuki +14.255
12 44 Pol ESPARGARO KTM +15.876
13 41 Aleix ESPARGARO Aprilia +15.986
14 45 Scott REDDING Aprilia +16.019
15 26 Dani PEDROSA Honda +16.043
16 53 Tito RABAT Ducati +16.416
17 38 Bradley SMITH KTM +29.073
18 55 Hafizh SYAHRIN Yamaha +33.824
19 30 Takaaki NAKAGAMI Honda +34.037
20 12 Thomas LUTHI Honda +47.853
Non classés
9 Danilo PETRUCCI Ducati 9 Tours
10 Xavier SIMEON Ducati 9 Tours
17 Karel ABRAHAM Ducati 15 Tours

Crédit photos : MotoGP.com

Tous les articles sur les Pilotes : Marc Marquez

Tous les articles sur les Teams : Repsol Honda Team