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Après les récentes annulations du Bol d’Or et des 8 Heures de Suzuka, l’avant-dernière course du Championnat du Monde d’endurance aura lieu les 29 et 30 août au Mans, puis la finale sera constituée par les 12 Heures d’Estoril le 27 septembre au Portugal. Au Championnat du Monde, le Suzuki Endurance Racing Team mène la danse avec 79 points, devant l’équipe officielle allemande BMW Motorrad World Endurance Team avec 64 points, le team privé polonais Wójcik Racing Team sur Yamaha avec 48 et le YART (Yamaha Austria Racing Team) avec 43.

Sans public dans les tribunes au Mans, les 24 Heures Motos 2020 seront diffusées en direct et en intégralité sur Eurosport 2, et reprises en direct sur La Chaîne l’Équipe.

Concernant toujours les 24 Heures Motos 2020, voici la liste provisoire des engagés, ainsi que les horaires provisionnels.

Lors de la première manche du Championnat actuel, le Bol d’Or 2019, le SERT l’emportait, dirigé pour la première fois par Damien Saulnier qui succédait à Dominique Méliand, avec comme pilotes Étienne Masson et Gregg Black, ainsi que Vincent Philippe.

Damien, le remplacement de Vincent Philippe par Xavier Siméon a été le grand évènement au sein du SERT pour ce qui concerne les pilotes. Concrètement, quelles sont les principales modifications que cela a créé dans le groupe ?

« Je ne dirais pas qu’il y a eu des modifications, mais plutôt qu’a été créé un accord entre les pilotes qu’on avait un petit peu moins avant. Avec le départ de Vincent, qui est un garçon que j’apprécie énormément, il y a eu un changement de génération concerné par exemple par le pilotage de la moto. On a retrouvé là d’une manière générale trois pilotes qui sont de la même génération, avec un style de pilotage identique, les mêmes ressentis. »

« Je pense que ça a fait du bien à l’équipe parce que Vincent était sur un style différent avec beaucoup plus de vitesse de passage en courbe, moins d’agressivité dans le pilotage. Un style différent de celui de Gregg et Xavier dont le pilotage a évolué pour toute leur génération, comme on le voit par exemple en comparant Valentino Rossi et Marc Márquez. »

Le remplacement du Bol d’Or par les 12 Heures d’Estoril est-il favorable au SERT, ou défavorable en raison de la connaissance du circuit inférieure à celle du Paul Ricard ?

« Je dirais qu’on sera tous dans le même bain parce qu’on a couru pour la dernière fois à Estoril aux environs de 2 000. Ça fait 20 ans ! Mais le tracé du circuit n’a pas changé. Par contre, les gens dans le paddock ont pris un petit coup de vieux et les motos ont évolué. »

« Je pense que les manufacturiers sont déjà sur les rangs pour voir ce qui serait possible d’utiliser comme pneus. Je ne sais pas si cette découverte sera favorable ou défavorable. On sera tous dans la nouveauté, un peu comme si on allait rouler pour la première fois sur un lointain circuit inconnu. Ce qui est sûr, c’est qu’on aura toujours les mêmes premiers, et toujours les mêmes derniers. »

Avez-vous des séances de test prévues à Estoril ?

« Honnêtement, on n’y a pas réfléchi du tout. Il y a désormais une semaine de battement supplémentaire pour Estoril le 27 septembre par rapport au Bol d’Or qui devait avoir lieu les 19 et 20 septembre. Il faudra se dépêcher de remballer la matériel après le Mans, puis de préparer rapidement les motos pour Estoril, qui est quand même à 1 700 km du Mans. »

« Je ne dis pas qu’on ne va pas essayer de faire quelque chose, mais ça me parait quand même très compliqué d’aller là-bas pour des tests. Il y a deux jours de route dans un sens, puis deux jours dans l’autre. Il y aurait peut-être la possibilité de descendre les camions, puis de laisser le matériel sur place et de rentrer en avion. »

« Il est certain qu’on peut tout imaginer, mais il n’y a pas beaucoup de jours dans le calendrier, et actuellement chaque semaine ne compte que sept jours (sourire). »

Le SERT possède 15 points d’avance sur son adversaire immédiat le BMW Motorrad World Endurance Team. En qualité de finale, les 12 Heures d’Estoril bénéficieront de la valorisation de 150% des points. Quelle stratégie envisages-tu pour le Mans et Estoril ?

« D’être devant ! Il est certain qu’on envisage d’être devant et d’aller jouer avec les petits copains. Maintenant, il faudra rouler intelligemment parce que nous n’avons pas beaucoup de points d’avance, même si nous en avons quand même. Quand tu les as de retard, tu es obligé d’aller au charbon, alors que quand tu les as d’avance, il faut gérer le charbon des autres. »

« Une saison d’endurance est très particulière au niveau de sa gestion. Il ne faut pas faire n’importe quoi. Il y a eu pas mal de rebondissements depuis le début de cette année, et je pense qu’on n’a pas envie de faire partie des rebondissements de la fin de l’année ! »

Vidéo : Un tour du circuit Bugatti sur la GSX-R du SERT avec Étienne Masson et Gregg Black

T’attendais-tu à la fin de l’année dernière à prendre la succession de Dominique Méliand au sein du SERT dans des circonstances éventuellement aussi rocambolesques ?

« Il est certain que quand on a signé la reprise du SERT avec tout le staff qu’on a en ce moment, je ne voyais pas les choses comme ça ! Que ce soit le Bol d’Or et la façon dont ça s’est passé, Sepang qui a été très particulier, le confinement à partir du mois de mars, l’annulation d’Oschersleben, de Suzuka et du Bol d’Or, puis les 24 H à huis clos, ensuite Estoril qui n’était pas prévu il y a 15 jours-3 semaines, c’est vrai que c’est un peu rocambolesque. Je n’imaginais pas du tout une suite du SERT dans ces conditions-là ! Si j’avais parié, j’aurais tout perdu. »

Quel est ton premier bilan ?

« Je suis très objectif et optimiste parce qu’on a réussi à construire quelque chose au sein de l’équipe technique. Nous avons gardé le même état d’esprit avec les pilotes et l’ensemble du staff. Il est essentiel de conserver une bonne ambiance. »

« Les mois ont passé et nous avons réussi à continuer cette aventure avec Yoshimura et les Japonais, malgré le décalage horaire qui en plus complique les choses. Globalement on a des échanges avec eux tous les jours, ce qui évidemment n’est pas simple, mais pour l’instant j’arrive à tout coordonner et ça fonctionne. »

« On arrive à mener les choses à bien alors que les 24 Heures approchent, et on a encore eu des mails ce matin du Japon. On s’est organisés pour cette semaine assez particulière, en sachant qu’ils ne seront pas au Mans en raison du Covid-19. Il est certain que c’est compliqué, mais avec une bonne communication entre tout le monde, ce n’est pas simple et ça fait beaucoup, mais pour le moment ça fonctionne. »

Vidéo : #WeAreSERT

Classement provisoire du Championnat du Monde avant les 24H Motos :

Classement du Bol d’Or 2019 :

Classement des 8H de Sepang 2019 :

Photos © Quentin Photographe pour le SERT, Suzuki, Good-Shoot.com pour EWC

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