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Avec 206 323 spectateurs présents cette année au Mans, dont 104 020 le dimanche (105 203 l’an dernier, record) le Grand Prix de France a été une fois de plus un magnifique succès avec de très belles courses, malgré une météo moyennement favorable, avec 15° pendant la course MotoGP. Après avoir sur notre site décortiqué l’action sur la piste et les évènements du paddock, faisons maintenant le point avec Claude Michy, l’organisateur.

Quel est ton bilan d’ensemble, as-tu été satisfait de l’édition 2019 du Grand Prix de France ?

« Le bilan est très positif. Les courses ont été superbes, avec une épreuve de Moto3 étonnante. L’ambiance a été très bonne, malgré une météo qui était peut-être moyenne. Le public a été de qualité. Il n’y a pas eu d’incident majeur, c’est surtout une belle image pour la moto, ce qui est important aussi ».

« Dans l’ensemble, la fréquentation a été équivalente à celle de l’an dernier, donc à un niveau très élevé. On va maintenant faire le point afin de voir ce qui n’a pas été et préparer l’année prochaine ».

Parmi les grands moments, quels ont été pour toi les plus forts, les plus impressionnants ou émouvants ?

« Le premier est l’hommage au commissaire qui est décédé. Les commissaires sont essentiels pour la compétition. Il partait en poste avec ses camarades et s’est écroulé d’un seul coup. Une voiture qui était juste derrière s’est arrêtée avec quelqu’un qui lui a porté secours tout de suite. Les médecins sont arrivés très vite, il y avait tous les moyens que tu n’auras jamais si ça t’arrive sur le trottoir dans une rue. C’était le jour, le destin est ainsi fait ».

« J’ai trouvé que le geste d’Álex Rins a été magnifique. Mais ça ne m’étonne pas de ces garçons, tous autant qu’ils sont, très respectueux et très conscients de l’importance des commissaires au moment où ils s’expriment sur la piste car ce sont leurs anges gardiens, quand même ».

« Il y a également tout ce qu’on a fait autour du 50e anniversaire, c’était assez magique, en faisant le tour du circuit pendant le Show Mécanique avec de très belles machines, dont toutes celles qui avaient gagné en 1969 ».

« Le succès des expositions sur l’historique a été étonnant. Les gens faisaient la queue, attendaient pour pouvoir accéder. Et puis Ago a été top ! »

La température, et la météo d’une manière générale, ont-elles posé des problèmes au niveau de l’organisation ?

« Non, parce qu’on a eu beaucoup de chance : il n’a pas trop plu, juste un peu le samedi. On a été assez miraculés de ce côté-là parce qu’il a plu à beaucoup d’autres endroits ».

Comment as-tu vécu le week-end des Français Johann Zarco et Fabio Quartararo ?

« J’ai trouvé que le public a été très supporter de Johann dans la difficulté qu’il traverse actuellement. J’étais sur la Fan Zone – qui était blindée de chez blindée – quand il est arrivé sur scène et j’ai trouvé que son accueil a été magique. Je pense que ça lui a fait du bien au cœur, honnêtement ».

« Fabio est magique aussi. Il est tout neuf, il est étonnant… Malheureusement son départ ne s’est pas déroulé comme il l’aurait souhaité, mais après ce qu’il a fait a été exceptionnel. Il est resté accessible. Je l’ai trouvé très fort car il y avait beaucoup de pression sur lui, or il est très jeune mais il a montré qu’il tient la route ».

Ton fils Philibert et ta fille Victoria ont remis des coupes aux champions sur les podiums. Quelle en est la raison ?

« Il faut les préparer pour l’avenir. Moi, je n’ai jamais remis la moindre coupe lors du Grand Prix. La seule fois que je l’ai fait, ça a été pour mes amis handicapés la première année parce qu’ils me l’avaient demandé et que je ne pouvais pas leur dire non. Mais ma place n’est pas là ».

Beaucoup d’étrangers présents (spectateurs et journalistes) ont exprimé sur les réseaux sociaux leur admiration pour les pilotes de la Handy Race qui ont fait preuve d’une maîtrise incroyable malgré leur difficulté. Es-tu fier de leur avoir donné une chance de s’exprimer devant un public international ?

« Ce n’est pas de la fierté, c’est un réel plaisir. Si tu veux, on parle souvent des handicapés et il y a beaucoup de politique autour de ça, mais il y a peu d’actions réelles. Nous ce qu’on a essayé de faire avec Stéphane Paulus et Emiliano Malagoli, c’est que tout se passe bien pour la troisième année. Le paddock est adapté à eux, au niveau de l’accueil, des sanitaires, etc. On les considère comme des participants au même titre que le MotoGP ».

« Le but n’est pas la vitesse en priorité, mais de démontrer que le handicap peut être surmonté. On a affaire à des gens exceptionnels. Pour valides que l’on est, on se plaint toujours des petits bobos qu’on a. Les voir rouler ça te remet à ta place. En plus ce sont des gens qui sont drôles, qui aiment la vie, et à qui un bon accueil est réservé. Ils font partie intégrale du Grand Prix. Ce ne sont pas les Jeux Paralympiques 15 jours après. C’est le même week-end au même endroit, et voilà ».

Photos © Michelin, Gold and Gosse et Marcin Kin pour KTM

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