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La complexité de la situation est sans pareille dans l’histoire récente, et même la plus performante des boules de cristal aurait bien du mal à envisager l’avenir avec clarté. La Fédération Française de Motocyclisme est un des principaux gestionnaires de l’activité moto dans notre pays et, malgré le manque d’informations disponibles, nous avons demandé à son Président Jacques Bolle de faire le point sur notre sport préféré et loisir favori.

Comment vois-tu l’ensemble de la situation actuelle pour la FFM, et le monde de la moto en général, en France ?

« Je dirais que la situation est compliquée, voire très compliquée. On gère un sport et nos activités ne vont pas reprendre en totalité rapidement. Si on a bon espoir de pouvoir faire redémarrer un certain nombre de celles-ci pendant le courant de ce mois de mai, par contre, tout ce qui concerne la compétition et les activités compétitives ne reprendra pas rapidement. »

« La saison 2019-2020 de sports professionnels ne pourra pas reprendre », a annoncé Édouard Philippe le 28 avril. Qu’en a déduit la FFM ?

« Nous pensons que ce sont essentiellement les activités des sports collectifs qui sont visées, comme le football ou le rugby par exemple. Je ne pense pas que les activités concernant le sport moto soient visées par cette déclaration, mais encore une fois il s’agit de mon interprétation personnelle. »

« Nous n’avons en tout cas pour le moment aucune directive ou instruction nous indiquant que les grandes courses, du type Grand Prix, ne pourraient pas avoir lieu à la rentrée. Même si l’organisation de ces manifestations est bien sûr conditionnée par l’évolution de la situation sanitaire. »

Les grandes manifestations sportives, culturelles, les festivals, les grands salons professionnels, tous les événements regroupant plus de 5 000 participants ne pourront pas se tenir avant le mois de septembre. L’organisation des 24 Heures motos prévues les 29 et 30 août est-elle donc compromise ?

« C’est encore une question que l’on se pose. Il faut savoir que nous avons écrit au Premier Ministre à ce sujet puisque visiblement le Tour de France cycliste va pouvoir avoir une dérogation pour débuter avant le 1er septembre. Donc nous avons également demandé une dérogation, puisque pour le Mans il s’agit des 29 et 30 août. On pense qu’on devrait pouvoir au même titre organiser la manifestation. Nous n’avons pour le moment aucune certitude. »

« Il y a une hypothèse pour le cas où nous aurions une réponse négative, dans ce cas, nous nous posons la question de l’organiser à huis clos. C’est une l’hypothèse à laquelle l’Automobile-Club de l’Ouest réfléchit actuellement. »

La décision concernant le report du Grand Prix de France sera annoncée par Claude Michy et PHA le 15 mai. Quel est ton point de vue et celui de la FFM à ce sujet ?

« Là encore je suis dans l’expectative, une fois de plus. Nous, nous espérons bien évidemment que la manifestation va avoir lieu, mais pour l’instant nous n’avons aucune garantie. Aucune sur le plan national, mais aucune non plus sur le plan international, parce qu’encore faut-il que les pilotes puissent s’y rendre. Si au Grand Prix de France il n’y a que la moitié des compétiteurs qui sont présents, ce n’est pas une solution. Donc pour l’instant nous sommes obligés d’attendre comme tout le monde et puis de voir l’évolution sanitaire. »

« Pour ma part, j’espère que cela évoluera de façon plus favorable que certains le pensent, que l’on pourra reprendre réellement l’ensemble de nos activités à la rentrée de septembre, et que l’on pourra circuler de nouveau entre les pays. »

« C’est ce qu’il faut en tout état de cause pour pouvoir envisager sereinement la réorganisation de grands évènements tels que les Grand Prix de France de vitesse et de motocross, ainsi que le Motocross des Nations. On a de grandes manifestations à la rentrée et on espère pouvoir les organiser. »

A compter du 1er août, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire, il sera possible d’organiser des compétitions sportives rassemblant moins de 5 000 personnes. Quel sera l’influence de cette décision sur les championnats nationaux comme le FSBK ?

« Ça reste une hypothèse ! Pour l’instant, ce qui est clair c’est que l’on a une interdiction avant le 1er août. Mais ça ne veut pas dire qu’il y aura autorisation après le 1er août. Ça veut simplement dire que, pour le moment, l’interdiction actuelle ne va pas au-delà du 1er août. »

« Si l’on peut organiser des manifestations fin août, on le fera, en sachant par exemple que si les 24 Heures du Mans sont confirmées les 29 et 30 août, on ne pourra pas organiser une manche du Championnat de France le même jour. »

« On va bien sûr essayer de se servir de cette disposition, si elle est confirmée et si les gens peuvent circuler là encore, parce que si les déplacements sont alors limités à 100 km, ce n’est pas envisageable. »

« Il y a tellement d’inconnues qu’il est difficile aujourd’hui de faire des pronostics. On attend d’en savoir plus. On est en relation étroite avec le Ministère, mais je peux vous garantir que même eux ne savent pas tout. »

« On verra en fonction de l’évolution de la situation sanitaire car, encore une fois, c’est elle qui conditionnera l’essentiel de ce qui va pouvoir se faire ou ne pas se faire à la rentrée. »