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La presse italienne, en l’occurrence Corse di Moto, reporte un extrait d’une interview accordée à la Gazetta dello Sport par Marc Marquez.

Nos confrères transalpins ont choisi de centrer leur article sur le fait que le pilote Honda ait dit « en vitesse pure, sur un tour, je pense que Vinales est plus fort (que Rossi) ».

Évidemment , la phrase est importante car il n’est point usuel pour un pilote de hiérarchiser ses adversaires. On pourrait même se demander si ce n’est pas intentionnel, dans le but de mettre un peu d’acidité dans la belle entente actuelle du duo Vinales-Rossi… une stratégie digne du Doctor lui-même.

Mais une fois cette interrogation posée, l’interview se révèle riche et intéressante car Marc Marquez y répond à pas moins de 19 questions posées par Paolo Ianiari, dont nous reportons ici une bonne sélection.


En 2016, tu as changé ta façon de gérer les courses pour devenir plus calculateur. Quel Marc Marquez verrons-nous cette année ?

« Cela dépendra de l’arme à ma disposition. Si j’ai une arme pour aller à l’attaque, si je me sens bien, alors je pourrais toujours me battre pour la victoire. Mais si après le dernier test j’avais encore des doutes sur la moto, je serais contraint de gérer, de faire comme l’an dernier. Mais 2016 a également été difficile; je suis beaucoup tombé, et lors des bagarres en course, j’ai eu de la chance Il est vrai que la chance, tu la provoques, mais je reconnais que j’en ai eu, je n’étais pas toujours le plus fort. »

Et cette année, quelle arme auras-tu à ta disposition ?

« Il est trop tôt, c’est le premier test et, sur la piste où nous peinons le plus. Nous ne sommes pas encore à l’aise, même si nous avons un peu amélioré. Mais nous n’avons pas réussi à faire tout le travail que nous voulions. Aujourd’hui (mercredi), j’ai seulement alterné entre deux motos complètement différentes et cela m’a servi à comprendre beaucoup de choses. Une des deux motos est presque à la limite, l’autre semble avoir plus de potentiel. Au Japon, ils devront beaucoup travailler sur l’électronique, parce qu’en selle, il se passe encore des choses étranges. »

A Sepang, les techniciens japonais ont apporté un nouveau moteur, mais il semble avoir trop de puissance. Tu le confirmes ?

« Nous allons analyser les datas, mais il n’est pas trop puissant, et certains de nos adversaires ont plus de puissance que nous. Mais le propos est de travailler au niveau du couple, l’arrivée de puissance en sortie de virage, l’anti-patinage, l’accélération. J’espère que quelque chose sera fait pour le test de Phillip Island, mais je pense que même là, nous ne serons pas à un bon niveau. Mais nous devrons quitter l’Australie en ayant résolu le problème principal. »

Et le châssis ? Tu utilises encore celui de 2014 ?

« J’en ai un à essayer, mais nous faisons un pas à la fois. »

Comment est-ce possible que Honda, en 4 ans, ne réussisse pas à faire un châssis qui te satisfasse ?

« J’en ai essayé trois ou quatre différents mais je suis toujours revenu à celui-ci parce que je suis à l’aise avec.
Avec celui de 2015, il était possible de passer plus fort dans les virages, mais je ne comprenais pas la limite et je tombais. Et je voulais un cadre qui me donne confiance dans les courbes. C’est l’erreur que j’ai faite, ici aux tests en 2015. »

Tout le monde attend la bataille entre Marquez et Vinales.

« Je pense qu’il est au point afin de se battre pour le championnat. Et pour gagner. Lui et Valentino. Ou Pedrosa. Lorenzo fatigue, mais ce sont les premiers jours. Toutefois, je pense que les deux Yamaha seront les plus difficiles à battre au championnat.  »

Entre Rossi et Vinales, qui sera le plus dangereux ?

« Maverick est de plus en plus fort, à l’aise avec la Yamaha et le proclame. Mais quand les courses commenceront, tout sera différent. Je ne sais pas qui va être le plus dangereux. Valentino a plus d’expérience et chaque dimanche vous trouvez qu’il est là, bien qu’en vitesse pure, sur un tour, je vois Maverick plus fort « .

Leur harmonie va-t-elle durer ?

« Cela dépend du rôle de chacun dans l’équipe. Si j’espère qu’ils se querelleront ? Oui et non, parce que si vous vous disputez avec quelqu’un, il finit par aller plus vite pour essayer de vous battre. Parce qu’à la fin la première règle de ce monde est de battre son coéquipier.  »

Vous avez remporté trois Championnats du Monde MotoGP en quatre ans. Vous vous habituez ?

« Non. Si vous me l’aviez demandé en décembre, je vous aurais dit que j’étais Champion du monde, mais aujourd’hui quand je regarde les classements, je sais que je dois seulement travailler. 2016 est déjà loin dans mes pensées « .

 

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